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RÉSULTATS

L'Allemagne veut lever ses nombreux doutes

Thomas Müller Thomas Müller - Getty
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Méconnaissable, l'Allemagne aborde le Mondial-2022 sur la pointe des pieds et dans l'inhabituel costume d'outsider, avec un premier match contre le Japon mercredi pour lever ses nombreux doutes, symbolisés par l'attaquant Thomas Müller.

« Je ne dirai pas que l'on est favori du tournoi, mais il n'y a pas une équipe complètement au-dessus du lot, comme en 1994 avec le Brésil et l'Espagne en 2010 », a relevé l'ancien avant-centre allemand Oliver Bierhoff.

Le manager de la sélection allemande garde pourtant de bons souvenir de ce statut de second couteau, lorsqu'en 1996 l'Allemagne avait remporté l'Euro en Angleterre, sans être dans la peau du favori.

« Nous avons toutefois une équipe de grande qualité. Il est important que l'on rentre bien dans le tournoi et que l'on acquière de la confiance. Si l'on démarre bien, tout est possible avec cette équipe », a ajouté le héros de Wembley, auteur d'un doublé, dont le but en or, à l'été 1996 en finale contre la République tchèque.

Loin de l'agitation du centre-ville de Doha et de ses alentours proches, où la plupart des sélections ont établi leurs quartiers, l'Allemagne a choisi de s'isoler à la pointe nord du Qatar.

À une bonne heure de route de Doha se trouve le Zulal Wellness Resort à Al Ruwais, et à quelques centaines de mètres de là, l'impressionnant terrain d'entraînement en forme de forteresse d'Al Shamal. Plus au nord, c'est la mer et le golfe Persique.

Un calme tout en contraste avec le camp de base en Russie à l'été 2018 dans le sud-ouest de Moscou, où l'Allemagne n'était restée que le temps du premier tour, éliminée à la surprise générale après trois matches.

Pour la première fois de son histoire de l'après-Guerre, l'Allemagne a manqué deux fois de suite les quarts de finale d'un grand tournoi (Mondial et Euro), signe d'un déclin progressif et qui explique aussi la prudence du staff allemand.

Rendement en baisse

Retrouver cette confiance est l'un des maîtres-mots au sein de la Nationalmannschaft depuis quelques semaines, après deux matches de Ligue des nations contre la Hongrie (défaite 1-0) et en Angleterre (3-3) qui ont mis en lumière les limites d'une équipe invaincue jusque-là sous Hansi Flick, successeur de Joachim Löw au poste de sélectionneur depuis 2021.

Blessé au dos et à la hanche dos depuis de longues semaines, Thomas Müller incarne à lui seul ces doutes allemands. Meilleur buteur du Mondial-2010 en Afrique du Sud avec cinq réalisations, le Bavarois n'a repris l'entraînement collectif qu'il y a quelques jours, après avoir manqué les matches du Bayern Munich en octobre et en novembre.

En sélection, le rendement du cinquième Allemand le plus capé (118) a baissé ces dernières années en passant la trentaine (33 ans actuellement), loin de ses années dorées 2010-2014.

Son rôle de meneur du groupe allemand reste toutefois primordial, lui qui est l'un des quatre derniers joueurs rescapés du sacre de 2014 au Brésil avec le capitaine et toujours incontestable no 1 dans les buts Manuel Neuer, le défenseur Matthias Ginter et le revenant du milieu de terrain Mario Götze.

Avec son faible temps de jeu depuis près de huit semaines en club, Thomas Müller a vu sa place de titulaire contre le Japon grandement vaciller, mais la blessure de Leroy Sané à un genou et son forfait de dernière minute lui réouvre finalement à nouveau la porte derrière l'avant-centre Kai Havertz.

Aux côtés de Müller, Hansi Flick pourra compter sur l'armada offensive des joueurs en forme du Bayern Munich, notamment le jeune Jamal Musiala (19 ans). Suffisant pour déjouer les pronostics pessimistes?