Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Lukaku, ou le grand gâchis de la Belgique

Publié
Mise à jour

Suivez tous les matchs de la Coupe du monde de soccer sur les différentes plateformes de RDS.
Abonnez-vous dès aujourd'hui sur RDS.ca.

DOHA, Qatar - Raté, raté, et encore raté! Multipliant les occasions gâchées jeudi avec la Belgique, Romelu Lukaku a manqué dans les grandes largeurs son rendez-vous avec la Coupe du monde de la FIFA 2022™, incapable de concrétiser ses occasions contre la Croatie et d'empêcher l'élimination de la génération dorée belge (0-0).

Ces opportunités en pagaille, le géant belge n'a pas réussi à les pousser au fond, parfois dans l'incompréhension générale. Au point que l'avant-centre (29 ans), arrivé au Qatar diminué par une blessure à la cuisse, n'a semblé que l'ombre de lui-même et repart avec un immense sentiment de gâchis. 

Lukaku, demi-finaliste du Mondial 2018 avec les Diables rouges, aurait pourtant dû être une des têtes d'affiches de la Coupe du monde quatre ans plus tard, ayant atteint à 29 ans la plénitude de son talent, notamment sous le maillot de l'Inter Milan.

Mais le géant belge, attaquant « prolifique » susceptible d'instiller « la peur » chez l'adversaire (dixit Kevin De Bruyne), a heurté le poteau croate (60e) et manqué trois occasions immanquables (62e, 87e, 90e) de sauver la Belgique, après être entré en sauveur à la pause.

« Oui, il a raté des occasions mais je ne pense pas que ce soit de sa faute », l'a défendu son jeune équipier Jérémy Doku. « Ce n'est pas que lui, c'est tout le monde, on a tous essayé de se mettre dans les meilleures positions pour marquer. »

Lukaku a quitté le terrain en enfouissant sa tête dans son maillot, aussitôt consolé par Thierry Henry, adjoint du sélectionneur Roberto Martinez, et plusieurs autres membres du personnel belge... Et, frustré et en colère, l'attaquant a donné un grand coup dans l'armature du banc de touche.

« Monstre sacré »

Ce match aura été un beau résumé de la saison de Lukaku, frustrante et inachevée: au stade Ahmad bin Ali, il a fallu encore patienter pour voir à l'oeuvre Lukaku, remplaçant au coup d'envoi, comme lors de la défaite 2-0 contre le Maroc, où il n'était entré qu'à la 81e minute (2-0).

C'est que le meilleur buteur de l'histoire de la sélection belge (68 buts) est arrivé au Qatar en traînant son spleen et sa blessure lancinante à l'ischio-jambier gauche. Blessé en août avant de rechuter début novembre, il a atterri à Doha sur une seule jambe, jugé "médicalement inapte" par son sélectionneur Roberto Martinez, et était probablement trop juste pour tenir 90 minutes.

Mais la Belgique avait l'espoir de le récupérer au plus vite, tant le jeu des Diables a paru désertique sans l'avant-centre de l'Inter Milan pour fixer les défenses et terminer les actions.

« Lukaku est un monstre sacré [...] La Belgique sans lui, ça fait une grosse différence sur la présence dans les seize mètres, je ne vous apprends rien », résumait mi-novembre l'ancien sélectionneur Marc Wilmots auprès du média belge HLN

Spleen

Ce match aura été un beau résumé de la saison de Lukaku, rageante et inachevée: au stade Ahmad bin Ali, il a fallu encore patienter pour voir à l'oeuvre Lukaku, remplaçant au coup d'envoi, comme lors de la défaite 2-0 contre le Maroc, où il n'était entré qu'à la 81e minute (2-0).

C'est que le meilleur buteur de l'histoire de la sélection belge (68 buts) est arrivé au Qatar en traînant son spleen et sa blessure lancinante à l'ischio-jambier gauche. Blessé en août avant de rechuter début novembre, il a atterri à Doha sur une seule jambe, jugé "médicalement inapte" par son sélectionneur Roberto Martinez, et était probablement trop juste pour tenir 90 minutes.

Mais la Belgique avait l'espoir de le récupérer au plus vite, tant le jeu des Diables a paru désertique sans l'avant-centre de l'Inter Milan pour fixer les défenses et terminer les actions.

Alors, puisque les Belges étaient au bord de l'élimination jeudi, Martinez a lancé « Big Rom » à la pause.

« On ne peut pas lui en vouloir »

« Sur le plan médical, il n'était pas apte à commencer le match et je pense que vous l'avez vu. Nous l'avons utilisé en fin de match où il y avait plus d'espaces, il s'est bien déplacé mais n'a pas marqué malheureusement », a résumé le technicien espagnol, qui a annoncé au passage son départ de la sélection.

Avec Lukaku sur le terrain, on a tout de suite vu la différence: l'entrée d'un vrai avant-centre, puissant et précieux dans les remises, a transfiguré le match. 

Mais lorsqu'on n'a pas joué depuis si longtemps, avec seulement une grosse demi-heure de compétition dans les jambes depuis cet été, comment retrouver au plus vite les réflexes et la confiance du buteur?

À plusieurs reprises, Romelu Lukaku aurait dû libérer la Belgique.

À plusieurs reprises, ses tentatives ont inexplicablement échoué, d'abord une reprise sur le poteau alors que la cage était ouverte (60e), puis plusieurs occasions brûlantes (62e, 87e, 90e)...

« Je ne dirais pas que c'est l'anti-héros car il est là pour les occasions, il les crée aussi, il donne, il garde la balle, il pèse », a souligné le latéral Timothy Castagne. « Peut-être que s'il n'est pas là, on n'a pas ces occasions-là. Je pense qu'on ne peut pas lui en vouloir, il a tout donné, il a essayé. Si ça ne rentre pas, ça ne rentre pas. »

L'air hagard, Lukaku a sans doute dû se demander comment il avait pu manquer l'immanquable, incarnant à lui seul les déboires de la génération dorée belge, jamais récompensée d'un titre digne de son talent... 

En 2024, à l'Euro, Lukaku n'aura que 31 ans. Mais saura-t-il relever la tête après cette immense occasion manquée?