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RÉSULTATS

Temps additionnel, c'est l'inflation

Les arbitres de la Coupe du monde de la FIFA 2022™ laissent énormément de temps additionnel. Les arbitres de la Coupe du monde de la FIFA 2022™ laissent énormément de temps additionnel. - Getty
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DOHA, Qatar - Des matchs de 100 minutes? Comme l'avait annoncé leur patron Pierluigi Collina avant le tournoi, les arbitres de la Coupe du monde de la FIFA 2022™ laissent énormément de temps additionnel et plusieurs rencontres se sont prolongées bien au-delà des 90 minutes réglementaires, avec des joueurs parfois à bout de forces.

Selon un décompte de la BBC, les quatre premiers matche de la compétition ont donné lieu à 65 minutes de temps additionnel. Le match le plus spectaculaire dans ce registre a été Angleterre-Iran (6-2), qui a duré en tout plus de 117 minutes, avec notamment 14 minutes de temps supplémentaire annoncé à la fin de la première période.

Dans ce cas précis, cela s'explique en partie par deux blessures importantes, une dans chaque période. En première mi-temps, le gardien iranien Alireza Beiranvand a ainsi souffert d'une commotion après un choc tête contre tête avec un équipier.

Mais les trois autres matches, Qatar-Équateur, Sénégal-Pays-Bas et pays de Galles-États-Unis, ont eux aussi dépassé les 100 minutes, sans avoir été marqués par des incidents médicaux majeurs.

L'explication est à chercher dans les propos du président de la commission des arbitres de la FIFA Pierluigi Collina, qui avait annoncé dès jeudi dernier que les arbitres seraient « très attentifs » au temps de jeu effectif.

« On veut éviter les matchs à 42, 43, 44 minutes de temps effectif. Donc les temps de remplacement, de penalty, de célébrations, de soins médicaux ou bien sûr de VAR, devront être compensés », a-t-il expliqué.

« Les célébrations peuvent parfois durer 90 secondes. Ce temps doit être compensé », avait ajouté l'ancien arbitre italien, évoquant le « respect des spectateurs et des téléspectateurs ».

Avalanche de crampes

Si l'intention est louable, elle a aussi ses revers. À la fin du match États-Unis-Galles lundi, l'arbitre qatari Abdulrahman Al-Jassim a annoncé neuf minutes de temps additionnel. Durant ce temps supplémentaire, plusieurs joueurs se sont écroulés et ont dû être soignés pour des crampes, ce qui a engendré encore plus de temps ajouté.

La deuxième période a ainsi duré plus de 55 minutes, sans blessure grave ni utilisation de la VAR et avec un seul but inscrit.

Plusieurs buts très tardifs ont par ailleurs été inscrits, comme celui de l'Iranien Mehdi Taremi, marqué à la 103e minute ou celui du Néerlandais Davy Klaassen, enregistré à la 99e minute. 

« Je crois qu'il y a eu 24 minutes de temps additionnel sur le match. Cela fait beaucoup de temps de concentration », a relevé le sélectionneur anglais Gareth Southgate. « Nous avons justement perdu notre concentration et quand on joue sur un tempo plus lent, nous ne sommes pas du tout aussi efficaces », a-t-il ajouté.

Pour l'ancien sélectionneur belge Marc Wilmots, cet allongement du temps de jeu peut être néfaste.

« J'ai vu les États-Unis plonger contre le pays de Galles. On ne retrouvait plus leur équipe. Ce qui m'étonne, ce sont les crampes, les problèmes de blessures et des joueurs déjà à bout », a-t-il dit au micro de la RTBF. 

« Les calendriers ont été resserrés donc faire sept matches sur 28 jours sans parler des prolongations qui pourraient être de 140 minutes si cela continue comme ça, c'est intenable », a-t-il ajouté.

L'ancien international anglais Jamie Carragher a pour sa part apprécié. « J'aime ce temps ajouté par les arbitres du Mondial. Il y a trop de temps perdu dans le football! », a-t-il tweeté.