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RÉSULTATS

« Terrible », « un choc », pour les supporters argentins à Buenos Aires

Un partisan de l'Argentine sous le choc à Buenos Aires. Un partisan de l'Argentine sous le choc à Buenos Aires. - PC
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BUENOS AIRES, Argentine - « Terrible », « un choc »: Mines dépitées devant les écrans installés dans un café de Buenos Aires, les supporters argentins encaissaient amèrement la déroute inattendue de l'Albiceleste contre l'Arabie Saoudite (2-1), mardi pour son entrée dans la Coupe du monde de la FIFA 2022™.

« Personne ne s'attendait à ça. On était censés gagner facilement les trois premiers matchs et maintenant ça se complique drôlement », se lamente auprès de l'AFP Carlos Cuera, 26 ans, toujours assis devant une télévision dans un café de l'avenue Corrientes qui s'est vidé de ses clients dès le coup de sifflet final.

« C'est un choc, une douche froide, et maintenant le match de samedi contre le Mexique est autrement plus sous pression », dit-il en prévision du prochain adversaire de l'Argentine dans le groupe C, complété par la Pologne.

« Si on ne joue pas comme si notre vie en dépendait, on ne gagnera pas, surtout contre le Mexique », prévient-il.

Après s'être figée deux heures durant pour suivre le match débuté à 7 h 00 locales, la ville a rapidement repris son rythme habituel avec l'ouverture des magasins et des bureaux.

Pour l'occasion, la capitale argentine s'était drapée de bleu ciel et blanc avec des drapeaux accrochés aux vitrines et aux fenêtres. La mairie a même déballé une boule géante devant l'iconique obélisque de la place de la République.

À quelques mètres de là, sur la plus large avenue du monde, l'écran géant installé sur le trottoir d'un café ralentissait la circulation des livreurs, taxis, et même d'un d'autobus, son chauffeur espérant voir ce but égalisateur qui n'est jamais venu.

« Très triste »

Aux cris de joie célébrant l'ouverture du score sur penalty (10e) du capitaine Leo Messi ont succédé un flot d'insultes à l'encontre de la VAR pour trois buts refusés en première-mi-temps.

Puis est survenue cette « terrible » seconde période, avec les deux buts encaissés en cinq minutes (48e et 53e), vécue par Norberto Protzmann, cheveux grisonnants et maillot rayé bleu ciel et blanc sur les épaules, abattu par la défaite.

« Je nous ai trouvés un peu tièdes. On les a surtout sous-estimés », analyse-t-il après coup. « Eux (l'Arabie Saoudite) avaient mis leur vie en jeu car ils savaient qu'ils affrontaient une grande équipe, et ça a bien marché », dit-il amer.

À ses côtés, plus compatissant, Gustavo Leal, 75 ans, dit avoir vu « une très bonne première mi-temps », mais regrette que « la VAR a joué contre nous ».

« Le football avec la technologie n'est plus du football. Il manque du (Diego) Maradona à cette Coupe du monde », dit-il en allusion à la légende du football argentin, décédé en 2020, et qui avait remporté le Mondial 1986, le dernier remporté par l'Albiceleste, notamment grâce à un but de la main resté légendaire.

Il se déclare malgré tout optimiste et continue à « faire confiance à [Lionel] Scaloni », le sélectionneur. « Il sait diriger l'équipe, j'ai beaucoup d'espoir », confie-t-il.

« Je me sens très triste, vraiment », dit dépitée Llanca Salvi, artiste plastique de 26 ans. « Le match a commencé de manière si euphorique et soudain tout a basculé », raconte-t-elle, reconnaissant ne pas connaître « grand-chose au football », mais ressentir « cette émotion d'être argentine ».

Lena Widgren, instructrice de pilates de 50 ans, constate elle, qu'« à chaque Coupe du monde », lorsque son équipe est en difficulté, « le niveau d'engagement baisse, ils manquent de feu ».

L'un des serveurs, Ismael Rojas, qui pour l'occasion porte lui aussi le maillot argentin, secoue la tête derrière le comptoir en signe d'incompréhension. 

« Ces gars-là ont joué comme s'ils voulaient s'économiser alors que c'était un match dans lequel il fallait tout donner. On est mal », estime-t-il.