RDS présentera vendredi le match entre le Maroc et l'Iran dès 11 h. Il sera précédé d'un avant-match à compter de 10 h 30.

L'AVANT MATCH | JEU DES PRÉDICTIONS

SAINT-PÉTERSBOURG, Russie - Ils n'ont plus de chaussures, mais leur moral n'est pas dans les chaussettes : les Iraniens et leur sélectionneur portugais Carlos Queiroz, privés de crampons au dernier moment par leur fournisseur Nike, entament vendredi leur Mondial 2018 plus rassemblés que jamais face au Maroc.

L'équipementier américain à la virgule refuse en effet de chausser la sélection perse, en vertu des sanctions économiques imposées au pays par les États-Unis.

Bert Hoyt, vice-président de Nike en charge du football rencontré à Moscou, a commenté la situation pour l'AFP : « Nous ne sommes pas autorisés ou en mesure de fournir des produits pour les joueurs iraniens. Cependant, si un joueur iranien décide qu'il veut se procurer des chaussures et se les procure par ses propres moyens, il pourrait potentiellement les porter durant le Mondial ».

Sans leurs précieux souliers Nike, qui fournissait l'équipe de longue date, les derniers jours de préparation ont été chamboulés, certains joueurs se retrouvant forcés d'acheter eux-mêmes leurs chaussures dans des supermarchés ou de demander de l'aide à des coéquipiers, selon les médias.

Mais pas de quoi saboter la préparation. « Cela a été une source d'inspiration pour nous », répond sur Sky Sports Queiroz, combattif, à la tête des Iraniens depuis 2011.

Nike « devrait s'excuser, parce que cette conduite arrogante envers 23 garçons est absolument ridicule et inutile », a-t-il vitupéré, remonté à l'égard du mastodonte américain.

Ce dernier s'était justifié en rappelant que « les sanctions sont en place depuis de nombreuses années et sont inscrites dans la loi », un communiqué jugé « inutile » par le technicien portugais, pour qui « tout le monde est conscient des sanctions ».

« Le potentiel »

L'imbroglio tombe mal après une préparation déjà amputée de deux matchs amicaux annulés au dernier moment, contre la Grèce puis le Kosovo... Surtout lorsque l'on étudie la composition du groupe B, avec deux épouvantails : l'Espagne et le Portugal.

D'où l'absolue nécessité d'avoir ses crampons bien vissés avant d'affronter le Maroc vendredi à Saint-Pétersbourg, contre lequel une défaite préfigurerait l'élimination, à moins d'un exploit majuscule contre les pointures ibères.

Mais malgré tous ces contretemps, « on a le potentiel pour surprendre le Maroc lors de notre premier match », assure Queiroz. « Nous connaissons très bien leur équipe et je suspecte qu'eux ne savent que très peu de choses sur nous. »

Optimiste? Pas forcément, au regard des dernières années de la Team Melli, qui est parvenue sous Queiroz à se qualifier pour deux phases finales de Coupe du monde d'affilée pour la première fois de son histoire.

Avec le Portugais, l'Iran a grimpé dans le classement des Nations d'Asie – passant de la 7e à la 1re place – et surtout, l'équipe s'est montrée très solide en qualifications, restant invaincue lors de tous ses matchs officiels depuis le Mondial 2014.

Bilan : 22 matchs sans défaite, et la satisfaction d'avoir été la première équipe à décrocher son billet pour la Russie. 

Voilà quelques motifs d'espoir, avant d'affronter le Maroc du Français Hervé Renard, certes confiant après n'avoir encaissé qu'un but en qualifications mais qui n'a plus connu de phase finale depuis 1998.