Cette édition 2018 de la Coupe du monde marquera l’histoire du soccer à jamais. Ce sera l’année où la reprise vidéo aura enfin été acceptée par décision unanime par la FIFA. Après des années de tests, le système déjà utilisé en Bundesliga, en Série A et en MLS depuis l’an dernier sera à la Coupe du monde 2018 pour y appuyer le travail des arbitres. Voici quelques explications... un peu plus claires que celles dans le clip avec Yannick De Martino!

Mais l’utilisation de la vidéo ne se fera qu’en certains cas bien précis, quatre exactement. Premièrement dans le cas d’un but, afin de déterminer si une infraction pourrait invalider ce but, par exemple un hors-jeu ou une déviation de la main. Deuxièmement, dans le cas d’un pénalty, veiller à ce qu’aucune décision clairement incorrecte ne soit prise au moment d’accorder ou non le pénalty.  Par exemple, le contact était-il bien dans la surface de réparation ou y a-t-il eu vraiment contact entre les joueurs, etc. Troisièmement, le carton rouge. La reprise vidéo aidera à veiller à ce qu’aucune erreur flagrante n’ait été commise au moment d’exclure ou non un joueur. Enfin, on pourra se servir de la reprise vidéo pour s’assurer de l’identité d’un joueur sanctionné afin d'éviter que l’arbitre n’avertisse ou n’exclue le mauvais joueur.

Alors, alors… un incident survient. L’arbitre informe le VAR (video assistant referee) qu’une décision ou un incident doit être analysé. L’inverse peut aussi se produire, le VAR avertissant l’arbitre qu’un incident mérite révision. On sait qu’il y a communication entre les deux officiels quand l’arbitre porte la main à son oreillette et qu’il y a consultation officielle quand l’arbitre trace un rectangle dans les airs pour montrer qu’on va à la reprise vidéo.

L’arbitre de terrain regarde alors la séquence vidéo de l’action litigieuse sur un écran au bord des lignes ou accepte l’information du VAR et rend la décision appropriée. Le dernier mot appartient uniquement à l’arbitre. Une étude a établi qu’on fait ainsi passer le pourcentage de décisions correctes de 93 % à 98 %.

Pour faire son travail, le VAR a accès aux 33 caméras de télévision installées dans chaque stade en plus de deux consacrées uniquement aux hors-jeu et visibles seulement par lui.

Des cas historiques

Si cette technologie avait été accessible depuis plusieurs années, voici quelques cas célèbres où des buts auraient été refusés. D’abord, la fameuse « main de Dieu » de Maradona. On est à la Coupe du monde 1986 au Mexique, match Argentine-Angleterre quart de finale. Début de la 2e mi-temps, le score est de 0-0. À la 51e minute, Maradona, 1 m 65, bondit devant le gardien anglais Peter Shilton, 1 m 85, et envoie de la main le ballon au fond du filet. L’arbitre n’y voit que du feu, le but est accordé. Par la suite, Maradona marque un 2e but d’anthologie, l’un des plus beaux de l’Histoire, et c’est 2-0. L’Angleterre riposte à la 81e minute avec un but de Lineker, mais c’est trop tard. L’Angleterre est éliminée.

Maradona explique ensuite à la presse que le but litigieux avait été marqué par la main de Dieu.C’est devenu l’une des phrases les plus célèbres de l’histoire du football et elle a inspiré des chansons et pièces de théâtre en Argentine. Une autre version de l’histoire existe. Un journaliste argentin aurait dit à Maradona après le match, sur un ton ironique, « alors, ç’aurait été la main de Dieu?», « ç’a aurait » …aurait simplement répondu l’intéressé. Mais Maradona s’est toujours attribué la paternité de la phrase.

En analogie avec ce célèbre but de Maradona, les Irlandais ont surnommé le but de Thierry Henry, qui les a écartés de la Coupe du monde 2010, « la main du diable ». C’était le retour du barrage entre la France et l’Irlande pour la qualification. À l’aller, la France avait gagné 1-0 en Irlande.  Les Irlandais marquent au match retour et c’est l’égalité 1-1. On va en prolongation et à la 103e minute Thierry Henry contrôle le ballon de la main pour passer à William Gallas qui marque de la tête. Exit l’Irlande qui proteste et exigeait de reprendre le match. Ça ne s’est pas fait.

Coupe du monde 2010, huitième de finale Angleterre-Allemagne. Alors que L’Angleterre tire de l’arrière 2-1 à la fin de la première demie, Frank Lampard envoie un lob qui frappe la barre transversale et le ballon tombe un demi-mètre derrière la ligne de but avant de ressortir aussitôt. L’arbitre n’accorde pas le but, n’ayant rien vu. Les Anglais ne s’en remettent pas et encaissent deux autres buts en deuxième mi-temps et sont éliminés. Voici comment certains médias ont rapporté l’événement le lendemain…Le tir de Frank Lampard

Enfin, une dernière nouveauté sera apportée à la Coupe du monde, soit l’addition d’un quatrième changement en cas de prolongation, plutôt que des trois traditionnels. Une décision très sage pour des joueurs qui ont des saisons de plus en plus longues. En plus d’épargner les joueurs, ça garantit aussi le spectacle.

Et maintenant, justement, que le spectacle commence. Bonne Coupe du monde à tous!