Juste à voir la nuée de moustiques qui volaient dans le stade de Volograd, on savait que ce match  Angleterre-Tunisie serait fou. Ou rendrait  fou.

Permettez-moi un petit aparté. Le stade de Volograd est construit aux abords du fleuve Volga et la région comporte de nombreux marais. Et qui dit « marais » dit « moustiques ». La FIFA avait fortement suggéré aux joueurs de s’asperger généreusement de chasse-moustique avant le match, mais malgré tout on les a vus incommodés par les nuages de bestioles qui les harassaient  durant l’échauffement. Les spectateurs, quant à eux, ne devaient même pas avoir cette chance, toute entrée de liquide étant prohibée dans le stade. On les avait cependant avertis, dans une brochure touristique, que « des armes chimiques avaient été déployées pour combattre les moustiques ». Un choix de mots malheureux qui a fait sourciller bien des Anglais. Finalement la règle a été assouplie et le chasse-moustiques permis, la situation étant jugée trop sérieuse.

La première mi-temps a débuté en force avec des Anglais déterminés qui se sont mis à bourdonner comme un essaim d’abeilles autour de la surface de réparation tunisienne. À deux reprises, le gardien tunisien Mouez Hassen a sauvé la situation dans un match qui n’en était encore  qu’à ses balbutiements. Mais finalement, double outrage pour la Tunisie, Harry Kane a marqué à la 11e minute complétant une attaque qui venait de partout, et le gardien tunisien dut sortir sur blessure, sévèrement touché à l’épaule. Les occasions fusaient pour l’Angleterre qui n’arrive plus à marquer... jusqu’à ce que la Tunisie égalise sur penalty. Une action pas très brillante de Walker qui permit à Sassi de relancer les espoirs des siens. Et cet espoir aura perduré jusqu’aux arrêts de jeu. Dans une autre séquence de poussée intensive, Harry Kane, (qui d’autre?) a marqué le but vainqueur.  Les Tunisiens ont fait l’erreur fatale de le laisser à découvert au deuxième poteau et l’excellent joueur de Tottenham, auteur de quatre saisons consécutives mirobolantes en ligue anglaise, a saisi sa chance. Gareth Southgate a fait le pari d’amener une jeune équipe, pas entachée par les déboires de la dernière Coupe du monde, et s’il y a eu quelques errements dans le match, si elle est passée à un doigt de la catastrophe d’un nul, l’entraîneur a ce qu’il faut entre les mains pour pousser l’exercice plus loin.

Plus tôt dans la journée, la Belgique a fait l’affaire du jour avec une victoire de 3 à 0 sur un Panama à son bal de débutant. C’était touchant de voir les joueurs durant l’hymne national, le cœur étreint d’une grande émotion, conscient d’écrire l’histoire de leur pays avec cette première participation en Coupe du monde. Mais s’ils ont tenu le coup en première mi-temps, la deuxième a rapidement pris une autre tournure quand l’excellent Mertens a marqué le premier but du match à peine deux minutes après être entré sur le terrain. Lukaku a scellé les choses avec un doublé et ces trois buts d’avantage pourraient faire la différence au moment du décompte final de la phase de groupe. Le Panama doit être louangé pour avoir résisté pendant une mi-temps. Mais il n’avait pas ce qu’il faut pour répéter en deuxième. De son côté, la Belgique gagne sans totalement convaincre, mais demandez à Roberto Martinez ce qu’il en pense. La fin justifie les moyens.   

Belgique 3 - Panama 0

Enfin, le premier match de la journée ne passera pas à l’histoire. Les Sud-Coréens avaient pourtant bien amorcé la rencontre déployant une belle énergie, mais les Suédois ont fini par s’organiser. Il aura cependant fallu attendre la 20e minute pour voir un premier tir au but et la 65e minute du match pour que le score s’ouvre... et s’achève sur le penalty converti par Gradvquist. Merci à la reprise vidéo. La Suède remportait ainsi sa première victoire en match d’ouverture depuis 1958 quand elle avait battu le Mexique 3 à 0. C’est un huitième blanchissage dans les derniers douze matchs pour les Suédois.  La République de Corée, quant à elle, a subi sa première défaite en match d’ouverture depuis celle contre le Mexique, encore lui, 3à 1 en 1998. Mais par ce revers, son avenir dans  cette Coupe du Monde, s’obscurcie passablement.

Pas de grande surprise donc aujourd’hui et demain est totalement imprévisible. Entrée en scène du groupe H, de loin le plus ouvert de tous. Colombie-Japon, Pologne-Sénégal. Tout peut arriver.

Suède 1 - Corée du Sud 0