Selon toute vraisemblance, il s’agit de la dernière Coupe du monde de Luka Modric. Même s’il ne semble pas ressentir le poids de l’âge à 32 ans et reste le poumon du milieu de terrain du Real Madrid, la relation de Modric avec l’équipe nationale est compliquée.

La raison principale de cette situation est un homme du nom de Zdravko Mamic, une sorte de Svengali (Raspoutine?) du football croate. Un ancien membre de la direction du Dinamo Zagreb, Mamic et son frère ont été condamnés pour fraude et corruption en 2015 par rapport à des irrégularités de transfert. Ce cas ressemble à celui de Kia Joorabchian et son rôle dans les transferts de Carlos Tevez et Javier Mascherano à West Ham en 2006, mais encore plus trouble.

Le transfert de Modric vers Tottenham en 2008 faisait partie de cette liste. Lors du procès, Modric aurait menti à propos de la nature de son transfert et a été accusé de parjure. Il sera jugé plus tard cette année.

À cause de son association avec Mamic, Modric n’est pas la personnalité la plus populaire en Croatie. Pour rappel, les partisans croates avaient lancé des fumigènes sur le terrain lors de l’Euro 2016 pour protester contre Mamic, qui était alors le vice-président de la fédération croate, et ses associés.

C’est avec ce poids sur les épaules que Modric s’amène en Russie. S’il ne fait pas partie d’un milieu de terrain rempli de vedettes comme au Real, Modric retrouve avec la sélection des joueurs avec une qualité technique impeccable qui pourraient causer bien des problèmes dans un groupe périlleux qui comprend l’Argentine, l’Islande et le Nigéria.

Dans une configuration à cinq milieux, Modric occupera le poste de milieu axial alors qu’Ivan Rakitic et Ivan Perisic évolueront sur les côtés, avec Mateo Kovacic et Marcelo Brozovic devant la défense.

Ce groupe de joueurs garantit un jeu fluide et collectif, et s’ils arrivent à transmettre le ballon dans de bonnes conditions à l’avant-centre, probablement Mario Mandzukic, alors l’équipe aux damiers ne connaîtra pas de problèmes offensifs.

Les hommes de Zlatko Dalic tenteront de faire aussi bien que leur troisième place en 1998, le meilleur résultat de leur histoire, et Modric et compagnie possèdent le talent pour imiter Davor Suker et leurs glorieux aînés.