TORONTO - Les joueuses qui contestent l'utilisation du gazon synthétique pendant la Coupe du monde 2015 de football féminin au Canada ont offert de rencontrer le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, au Brésil afin de discuter de leurs différends.

Les avocats des joueuses ont fait cette offre après que Valcke eut déclaré vendredi qu'il ne discuterait avec ces joueuses qu'en personne. Il avait plus tôt rejeté l'idée de tenir une téléconférence avec elles.

« Les joueuses acceptent votre offre de rencontre et proposent de le faire au Brésil, pendant la tenue du Tournoi international de Brasilia, a indiqué l'avocat Hampton Dellinger dans une lettre adressée à Valcke, lundi. Je vous prie de me laisser savoir la date et l'heure à laquelle vous souhaiteriez rencontrer Abby Wambach, Marta Vieira da Silva et les autres qui souhaitent servir de négociatrices désignées au nom des joueuses.»

Wambach et Marta seront au Brésil alors que leurs sélections respectives, les États-Unis et le Brésil, participeront au tournoi.

Dans leur poursuite déposée au Tribunal des droits de la personne de l'Ontario, les joueuses prétendent que de présenter le tournoi sur une surface synthétique est discriminatoire parce que les hommes ont la chance de démontrer leur talent sur du gazon naturel.

La FIFA argue quant à elle que ses règles permettent la présentation de matchs sur du gazon artificiel, pour autant qu'il réponde à ses standards et que celui-ci fait du sens en vertu du climat canadien. Plutôt que discriminer le football féminin, la fédération internationale indique qu'elle travaille depuis de nombreuses années à faire croître le sport.

Valcke a promis un « dialogue ouvert » lors du tirage au sort officiel, tenu samedi, à Gatineau. Mais la capitaine canadienne, Christine Sinclair, était la seule joueuse présente sur place.

Lors de la conférence de presse de vendredi dernier, Valcke s'est fait demander pourquoi il avait refusé de participer à la téléconférence proposée après avoir déclaré, le 29 octobre, qu'il était ouvert au dialogue, ce à quoi il a répondu qu'il parlerait en personne aux joueuses et non à leurs avocats.

« Je suis disposé à discuter avec toutes les joueuses, avec toutes les équipes techniques, avec tous les entraîneurs. Mais face à face. Je suis prêt à me rendre où qu'ils soient pour ce faire. »

Les avocats des joueuses n'auront mis que trois jours pour le prendre aux mots.

« Une rencontre au Stade national Mane Garrincha de Brasilia aiderait, je l'espère, la FIFA et l'Association canadienne de soccer (ACS) à mieux comprendre l'importance de jouer le plus important tournoi de soccer au monde dans les meilleures conditions au monde, a écrit Dellinger dans sa missive. Le stade de Brasilia a accueilli des matchs du Mondial 2014 et comme pour tous les autres sites du tournoi masculin, il est équipé de gazon naturel. (...) Les joueuses souhaitent que la prochaine édition du Mondial féminin soit la meilleure qu'il n'y ait jamais eue et espèrent que la FIFA et l'ACS souhaitent la même chose. »

« Si c'est le cas, les joueuses et moi croyons que nous pouvons bâtir sur ce souhait commun et travailler de concert avec vous afin d'atteindre cet objectif. »

Un courriel envoyé à la FIFA est demeuré sans réponse.

La Coupe du monde 2015 de football féminin sera disputée du 6 juin au 15 juillet à Moncton, Montréal, Winnipeg, Edmonton et Vancouver.