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RÉSULTATS

Un Canada lucide, mais sans crainte contre les grosses pointures du groupe F

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DOHA, Qatar – Les leaders de l'équipe canadienne se sont succédé dans les derniers jours avec sensiblement le même message : ne nous comptez pas pour battus.

Le Canada officialisera son retour attendu à la Coupe du monde mercredi alors que les équipes du groupe F feront leur entrée dans le tournoi. Quelques heures après le choc Maroc-Croatie, les représentants de l'Unifolié défieront la puissante Belgique. Le match, qui sera diffusé sur RDS, est prévu pour 22h au Qatar, soit 14h au Québec.

Sur papier, le duel est inégal. La Belgique, finaliste il y a quatre ans en Russie, est classée deuxième au palmarès mondial de la FIFA. Sur la même liste, le Canada suit loin derrière au 41e rang.  

Le Canada est mené par Alphonso Davies et Jonathan David, qui excellent respectivement en Bundesliga et en Ligue 1. Ses milieux de terrain Stephen Eustaquio et Tajon Buchanan jouaient jusqu'à tout récemment des rôles clés avec leurs équipes respectives en Ligue des champions.

Mais l'équipe belge est composée de huit joueurs qui évoluent en Premier League. Cinq autres sont des vedettes en Liga. Les trois quarts de l'effectif sont sous contrat dans un championnat européen majeur.

À la vue de ce recensement, les Canadiens arrivent à la même conclusion que tout le monde : ils seront largement négligés contre le géant du plat pays. Ils le savent et l'acceptent, l'apprécient même.

Mais c'est une chose d'être lucide, c'en est une autre de capituler. Dans la réflexion canadienne, les deux ne vont pas de pair.

« On a énormément progressé dans les dernières années, depuis que John [Herdman] et son staff sont arrivés en poste, et il n'y a pas de mot pour décrire notre enthousiasme à l'idée de nous retrouver aujourd'hui sur la plus grande scène du soccer mondial. Mais je veux que ça soit clair : on n'est pas ici juste pour profiter de l'expérience, pour participer. On est ici pour parce qu'on a un travail à faire », a nuancé le vétéran Steve Vitoria après l'entraînement de lundi.

« On veut montrer qu'on est un pays de soccer et qu'on peut se frotter aux meilleures sélections dans le monde. On veut surprendre. Les gens pensent qu'on devrait juste être contents d'être ici, mais ce n'est pas notre mentalité », prévient lui aussi Jonathan Osorio.

Cet assemblage canadien a bâti son identité sur le concept de la rectification des faits. Son parcours impeccable dans la phase de qualification de la CONCACAF a peut-être brouillé les mémoires, mais l'époque où une présence au Qatar en 2022 était jugée utopique n'est pas si lointaine. Dans les 15 derniers mois, le Canada a décroché des victoires dans des endroits qui lui avaient été historiquement hostiles et s'est débarrassé de ses complexes contre les grosses pointures de sa zone. En 2021, il a fait un bond de 32 places au classement de la FIFA. De Hochelaga au Costa Rica, la perception entourant cette équipe a fait un vrai virage à 180 degrés.

Mais Herdman a répété à maintes reprises que son équipe se trouve maintenant sur un autre terrain de jeu. D'un côté de l'Atlantique, une victoire contre les États-Unis ou le Mexique impressionne. De l'autre, elle vaut à peine une place dans les faits divers.

Le Canada est venu à Doha pour s'attaquer à un monstre d'une autre envergure. Saura-t-il sauver sa peau?

« Bien sûr, répond David quand on lui demande si le Canada peut battre la Belgique. Dans une bonne journée, n'importe quelle équipe peut en battre une autre. »

Des faiblesses à exploiter

La Belgique est forte, mais elle n'est pas sans défaut. Son talon d'Achille se trouve peut-être sur la ligne arrière, où la présence des vétérans Toby Alderweireld, 33 ans, et Jan Vertonghen, 35 ans, soulève quelques questions. Les deux ont l'expérience des grands championnats, mais ont perdu leur superbe des beaux jours. Leur mobilité représente un point d'interrogation dans la défense à trois du sélectionneur Roberto Martinez.

Il se trouve peut-être là quelque chose à explorer pour les jeunes Canadiens. Lorsqu'il est en santé, Davies possède la vitesse pour mettre n'importe qui sur les talons. Dans l'autre corridor, Buchanan peut semer un adversaire en quelques enjambées. Autour de ces deux fusées, le Canada doit pouvoir trouver les clés tactiques pour causer confusion et chaos dans le tiers offensif.

« On a beaucoup travaillé là-dessus dans les derniers jours, a révélé l'attaquant Ike Ugbo. Je n'entrerai pas dans les détails, mais il y a des faiblesses dans leur ligne arrière qu'on pourrait exploiter. »

Même s'ils parviennent à passer le dernier rempart belge, les Canadiens ne pourront crier victoire trop vite. Devant eux se dressera Thibaut Courtois, identifié par plusieurs comme le meilleur gardien au monde. Courtois, qui fait 6 pieds 7 pouces, a été élu meilleur portier de la Coupe du monde en 2018. Il a remporté le titre de meilleur gardien de la Liga en 2020 et été l'homme du match dans la victoire du Real Madrid en finale de la Ligue des champions en mai dernier.

« Ça reste un gardien parmi tant d'autres, minimise David, auteur de neuf buts en 15 matchs cette saison à Lille. C'est sûr que c'est un très bon gardien, il l'a démontré au cours de la saison dernière, mais après je pense qu'on peut toujours marquer. Il faut trouver un moyen. »

Le Canada avait subi trois défaites sans marquer un seul but lors de sa première et unique participation à la Coupe du monde en 1986. Il ne battra peut-être pas la Belgique et ne sortira probablement pas de son groupe au Qatar, mais cette célébration historique est assurément à sa portée.