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RÉSULTATS

Une Belgique vulnérable? Herdman n'y croit pas

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UMM SALAL, Qatar –  Vous pensez que Montréal est dingue de son club de hockey, que ses partisans sont sujets à tirer des conclusions précoces et un brin impulsives? Voyez un peu ce qui se passe du côté du Qatar.

Ça chauffe autour de la sélection belge. Déjà, avant l'arrivée des Diables Rouges dans l'environnement de la Coupe du monde, des doutes planaient au-dessus de la qualité de la défense et de la forme du capitaine Eden Hazard. Une défaite contre l'Égypte en match préparatoire vendredi, cinq jours avant son duel contre le Canada, a ajouté quelques bûches dans le feu.

« La performance n'a pas été au niveau qu'on attendait », a affirmé le sélectionneur Roberto Martinez après le match. « La Belgique n'est pas prête », a titré la chaîne RTL sur son portail numérique. « Un dernier test inquiétant », a jugé le quotidien La Libre.

Chez les supporters, encore moins de retenue. « Trois petits matchs et puis s'en vont. [...] Notre capitaine est dépassé », a statué un lecteur de La Libre. « S'ils jouent comme cela au Qatar, ils vont y faire trois petits matchs et puis au revoir. Que c'est mauvais », a renchéri un autre.

L'équipe canadienne se retrouverait-elle devant un animal blessé? Une porte viendrait-elle de s'ouvrir devant les grands négligés du groupe F? Entre poser les questions et y répondre par l'affirmative, il y a un pas que John Herdman n'allait jamais franchir.

Si le sélectionneur canadien devait dresser une liste des cinq équipes favorites pour remporter la Coupe du monde, il insiste que la Belgique en ferait partie.

« C'était un match amical avant un gros tournoi, a relativisé Herdman. La Belgique est une équipe avec beaucoup d'expérience qui a produit une génération dorée de joueurs qui sont encore motivés à atteindre le plus haut niveau. Je ne pense pas qu'un match amical va déterminer le destin d'une équipe qui compte sur des joueurs comme Kevin De Bruyne, Axel Witsel, Tielemans, Hazard, Batshuayi ou même un entraîneur comme Martinez. »

« Peut-être que [cette défaite] va allumer quelque chose chez eux, qu'elle va les motiver à vouloir démontrer qu'ils ne sont pas classés deuxièmes au monde pour rien, anticipait le milieu de terrain Samuel Piette. Et ce moment arrive contre nous! C'est une très belle occasion pour nous d'affronter une équipe belge qui va avoir très faim. »

Meilleurs qu'en 2018?

Un confrère du quotidien français L'Équipe a renchéri auprès du Québécois en lui demandant s'il était d'avis que l'équipe belge actuelle était « aussi forte » que celle qui a pris la troisième place de la Coupe du monde de 2018. On pouvait voir ici un piège. Des piliers de l'époque sont partis, d'autres ont ralenti. Certains sont carrément à l'arrêt présentement.

Mais où certains voient de l'usure, Piette voit du vécu.

« Je sais que les gens disent que c'est une équipe vieillissante mais en même temps lorsque tu vieillis, tu deviens plus sage, plus intelligent. Je pense qu'ils seront capables de s'ajuster, de s'adapter. Pour moi, c'est une équipe très puissante avec des joueurs comme De Bruyne qui est pour moi le meilleur milieu de terrain au monde. Ils ont des atouts partout sur le terrain qui peuvent nous faire mal. »

Hazard polarisant

Capitaine des Diables depuis sept ans, Hazard est au centre de tous les débats à l'aube de ce qui sera sa troisième Coupe du monde.

L'ancienne vedette de Lille et Chelsea est plombé par les blessures depuis son arrivée au Real Madrid il y a trois ans. Cheville, péroné, blessures musculaires... il a à peine joué 70 matchs depuis son transfert en Liga.

À 31 ans, Hazard se défend de ne plus être l'ombre du joueur qu'il a été, prétextant qu'il a surtout besoin de rythme à l'approche du Mondial. Mais les résultats n'y sont pas, si bien qu'ils sont plusieurs à militer pour qu'il soit remplacé par le plus jeune Leandro Trossard.

Herdman assure qu'il s'en réjouirait si ça devait être le cas.

« Avec la Belgique, il est absolument [un joueur qui doit être craint]. J'ai regardé beaucoup de matchs depuis six mois et on voit à quel point il est important pour cette équipe. Je sais qu'il ne joue pas beaucoup à Real Madrid, mais c'est lui l'initiateur du plan de Martinez. C'est une pièce maîtresse, un pivot qui déclenche énormément de mouvement. Et je le vois toujours comme une menace autour du filet. Il apporte le groupe à un autre niveau grâce à son intelligence. Un joueur fantastique. Si les fans veulent mettre de la pression pour le sortir de l'équipe, j'en serais bien heureux. »

« Ça reste quelqu'un avec des qualités naturelles très élevées, un des meilleurs joueurs au monde, a encensé Piette. Oui, il a eu des blessures qui l'ont ralenti, mais en même temps à ce niveau-là, un joueur de cette trempe est capable de faire la différence avec une seule action. C'est évidemment quelqu'un qu'on étudie beaucoup et qu'on va garder à l'œil sur le terrain. »