LONDRES, Royaume-Uni - Le nouvel entraîneur de Tottenham est l'Italien Antonio Conte, un technicien à la réputation de gagneur bien établie, a annoncé mardi le club anglais désespérément en manque de trophées.

« Nous sommes ravis d'annoncer la nomination d'Antonio Conte au poste d'entraîneur principal, avec un contrat jusqu'en 2023, qui comprend une option pour le prolonger », ont écrit les Spurs dans un communiqué.

Lundi, au lendemain d'une défaite (3-0) à domicile contre Manchester United, les Londoniens avaient limogé le Portugais Nuno Espirito Santo après quelques mois en poste.

Huitièmes du championnat, mais à deux points seulement des places qualificatives pour la Ligue des champions, il ne semblait pas y avoir urgence sur le plan comptable. Mais l'attitude très apathique des joueurs lors de ce match a poussé les dirigeants à employer la manière forte pour viser plus haut.

« Antonio a remporté des titres en Serie A, dont un triplé de scudettos avec la Juventus, en Premier League (avec Chelsea), et dirigé l'équipe d'Italie qu'il a amenée en quart de finale de l'Euro 2016 », a encore écrit Tottenham pour justifier cette nomination.

Non cet été, oui cet automne

Conte, 52 ans, s'est effectivement taillé une réputation appréciable en quelques saisons, remportant quatre titres en Italie, dont trois avec les Bianconeris (2012, 2013, 2013) – où il collaborait avec Fabio Paratici, aujourd'hui directeur exécutif de Tottenham – et un avec l'Inter (2021), qui courait après un Scudetto depuis 11 ans.

En Angleterre, il avait remporté la Premier League avec Chelsea dès sa première année en poste (2017), puis une Coupe d'Angleterre (2018).

Alors que l'Italien était annoncé à Manchester United, au cas où le couperet tomberait sur Ole Gunnar Solskjaer, Conte a choisi de céder cette fois aux avances des Spurs, qu'il avait repoussées cet été.

« L'été dernier, notre union ne s'est pas concrétisée parce que la fin de ma relation avec l'Inter était encore trop récente et j'étais encore trop impliqué émotionnellement après la fin de saison », a-t-il expliqué dans le communiqué.

Selon la presse anglaise, le président de Tottenham, Daniel Levy, aurait eu des réticences à lui accorder les 100 millions de livres (117 M EUR) de budget que l'Italien lui aurait réclamé pour renforcer l'équipe.

Contacté alors que le départ de Harry Kane semblait inéluctable, Conte aurait aussi été impressionné par l'inflexibilité de Levy dans ses négociations avec City, qui a finalement fait capoter le transfert.

« Maintenant que l'opportunité se représente, j'ai choisi de la saisir avec une grande conviction », affirme aujourd'hui Conte qui avait d'ailleurs déjà pointé du doigt le manque d'ambition de Tottenham dans le recrutement.

« Pas fatigué. Mort. »

« Si les Spurs ne gagnent toujours pas de titre, ce n'est pas une tragédie [...] Si leur ambition est de se battre pour le titre et la Ligue des Champions, il faut acheter des joueurs chers. Sinon, on stagne à son niveau, c'est aussi simple que cela », avait-il professé en juillet 2017, alors qu'il dirigeait l'équipe du rival de Chelsea.

Après un départ de l'Inter fortement lié aussi à l'intention de ses propriétaires de capitaliser sur leur effectif en autorisant des départs importants, comme Romelu Lukaku à Chelsea, Conte va tenter de secouer un club à la dérive depuis 2019.

Après la demi-saison de trop de Mauricio Pochettino, la brève reprise de flamme sous José Mourinho, qui s'était finalement étiolée, et l'intermède Nuno Espirito Santo, un électrochoc est nécessaire.

Adepte d'un jeu offensif, Conte devra  ranimer des joueurs comme Harry Kane, Son Heung-min ou Giovanni Lo Celso qui ne sont que de pâles copies des joueurs qu'ils ont été, mais aussi consolider une défense friable.

Nul doute que ce sera avec la manière forte: « Il est comme un sergent de police. Quand on finit l'entraînement, on est mort. Pas fatigué. Mort. On ne peut supporter ça que si on croit en ce qu'il fait », avait témoigné Giorgio Chiellini, défenseur de la Juve.