LONDRES, Royaume-Uni - Malgré huit joueurs de Tottenham positifs à la COVID-19, la rencontre de Ligue Europa Conférence contre Rennes devrait se tenir jeudi à Londres, mais ces infections ravivent les craintes autour de l'impact sur le football européen d'une reprise de la pandémie.

Combien de « Spurs » ont été testés positifs? « Huit joueurs et cinq membres du staff », a répondu Antonio Conte, l'entraîneur de Tottenham, visiblement affecté par la nouvelle.

Mardi, la presse anglaise avait évoqué six joueurs et deux membres du staff, mais le coronavirus semble gagner du terrain au sein du club, laissant craindre de nouveaux cas.

« Tous les jours, il y a des personnes atteintes de la COVID qui n'étaient pas positives la veille », a déploré Conte.

« La situation est grave. Il y a un gros foyer d'infections. On se prépare pour le match contre Rennes, mais c'est très difficile [...] Il est évident que maintenant on a un peu peur parce qu'on ne sait pas ce qu'il va se passer », a encore confié le technicien sans préciser le nom des personnes concernées.

Venu seul à la conférence de presse virtuelle, alors qu'il devait être accompagné du milieu de terrain danois Pierre-Emile Hojbjerg, Conte n'a parlé que dix minutes.

Pas le coeur et la tête au foot

« Je devrais être là pour parler de football, de mes joueurs, de l'ambiance qu'on aurait voulu voir demain. Et au lieu de ça, on parle de gens atteints par la COVID », s'est-il presque excusé.

Un peu plus tard, c'est l'entraîneur de Leicester, Brendan Rodgers, qui a annoncé que sept joueurs malades, dont « certains ont eu un test positif à la COVID », sans en préciser le nombre, manqueraient à l'appel à Naples, jeudi, pour un match décisif d'Europa Ligue.

En l'état actuel de la situation, le règlement de l'UEFA prévoit que Tottenham-Rennes ait lieu. Il faut qu'une des deux équipes ait moins de 13 joueurs valides ou pas de gardien de but pour obtenir un report éventuel.

Face à Rennes, déjà assuré de finir premier du groupe G et de jouer les huitièmes de finale, les Spurs, au coude à coude avec le club néerlandais du Vitesse Arnhem, auront pourtant sans doute besoin d'une victoire pour décrocher la deuxième place, qualificative pour un barrage d'accès aux huitièmes de finale.

Mais le coeur et la tête risquent de ne pas y être, malgré la belle série de trois victoires que Tottenham venait d'aligner pour se relancer en championnat.

Le club français, qui n'était pas au courant du premier bilan officiel, s'est montré prudent mercredi en milieu de journée.

« Cela ne change pas nos plans. On prend les mesures nécessaires en France aussi, puisque l'épidémie regagne du terrain. On renforce les gestes barrières et tout ce qu'on peut faire pour éviter d'être contaminés », a commenté l'entraîneur rennais Bruno Genesio.

Le retour des huis-clos?

Bien qu'aucun élément n'ait filtré sur le type de virus qui a touché l'effectif londonien, cette situation s'inscrit dans un contexte général de regain des contaminations – 45 000 par jour au Royaume-Uni – et de découverte d'un nouveau variant baptisé Omicron.

Et avec cette soudaine flambée de cas, c'est tout le football anglais, voire européen qui va retenir son souffle pour espérer ne pas revivre le cauchemar du printemps 2020 où le football s'était arrêté de mars à mai.

Alors que la Bundesliga envisage déjà un retour aux matches à huis-clos pour contribuer à contenir la propagation du virus, en Angleterre, le gouvernement britannique a annoncé mercredi qu'à partir du 15 décembre, une preuve de vaccination serait exigée à l'entrée de toutes les enceintes sportives anglaises de plus de 10 000 personnes, une mesure déjà en vigueur en Écosse, au pays de Galles et en Irlande du nord.

Tottenham envisage, lui, toujours selon la presse, de demander le report de son match de la 16e journée, dimanche à Brighton.