Des doublés de Lewandowski et de Reus, puis le coup de grâce d’Alcacer! Dortmund a battu Munich 3-2 samedi dans un « Klassiker » de très haute facture et s'échappe en tête de la Bundesliga avec désormais sept points d'avance après 11 journées.

Le Bayern, en difficulté depuis deux mois, a pourtant livré sa meilleure prestation de l'année, avec enfin l'envie et l'esprit de combat qui lui ont fait défaut depuis septembre. Mais le Borussia, avec ses armes, a montré pourquoi il survole le championnat cet automne.

« Attention, avait prophétisé le milieu du Borussia Axel Witsel, sur ce genre de match, le Bayern peut se réveiller. »

C'est exactement ce qu'il s'est passé et le scénario a été conforme aux attentes. « Pendant 25 minutes, ils nous ont totalement dominés, ils avaient la possession, nous ne pouvions pas reprendre la balle, et quand on la reprenait, ils nous mettaient un tel pressing qu'on la reperdait tout de suite. C'était comme un boomerang », a reconnu Lucien Favre, le coach du Borussia.

Lewandowski a concrétisé de la tête aux 26e et 52e minutes.

Mais Dortmund a laissé venir, accepté de subir, et misé sur la vitesse de contres fulgurants. Reus, constamment dangereux dans la profondeur, a permis à son équipe de revenir deux fois au score (49e, 67e). Et Alcacer, à la 73e minute, s'est échappé seul pour offrir une victoire de prestige aux Jaune et Noir.

« Deux fois nous sommes pris en contre, ça ne doit pas arriver, a regretté Niko Kovac, l'entraîneur du Bayern. Le Borussia a des joueurs très rapides, qui prennent la profondeur. Nous aurions dû être plus compacts. »

Avant ce duel au sommet, la pression était énorme sur les champions en titre et sur leur coach, englués dans la crise depuis fin septembre. Mais au coup d'envoi, les angoisses, le manque de confiance et les doutes ont semblé s'évaporer comme par magie. A croire que les rugissements et les chants du mythique "Mur Jaune" du Signal Iduna Park avaient rendu aux Bavarois toutes leurs vertus guerrières.

Kovac en grand danger                                                                                                             

Cette défaite, même honorable, ne va probablement pas améliorer l'ambiance autour du Bayern, et les spéculations sur l'avenir de Kovac ne vont pas cesser. «Je sais que, dans ce duel de prestige, beaucoup de choses sont en jeu, avait admis le Croate la veille du match, en refusant toutefois d'envisager l'hypothèse d'une défaite. »

Publiquement, ses dirigeants continuent de lui faire confiance et le président du club Uli Hoeness avait pour une fois tenté de désamorcer les conséquences d'une défaite dès vendredi. « Nous avons un nouvel entraîneur qui doit encore prendre ses marques ici, il faut aussi prendre du temps, avait-il dit. Si nous ne gagnons pas le championnat, le FC Bayern ne va pas s'effondrer. »

Pour Dortmund et son entraîneur Lucien Favre en revanche, l'état de grâce continue. Avec sept points d'avance au classement, les Borussen peuvent désormais voir venir et se concentrer sur leur qualification en Ligue des champions. Actuellement en tête de leur poule, à égalité de points avec l'Atlético, il leur suffira d'une victoire à domicile contre Bruges au prochain match pour être certains de passer l'hiver au chaud.