Le Bayern Munich, au bord de la crise de nerfs après quatre matches sans victoire, s'est imposé 3-1 samedi à Wolfsburg pour la 8e journée de Bundesliga et s'est donné un peu d'air, grâce à un Robert Lewandowski des grands jours, auteur de deux buts et d'une passe décisive.

L'attaquant polonais a fait mouche aux 30e et 49e minutes. Wout Weghorst a réduit le score (63e) mais James a assuré la victoire à la 72e minute, alors que le Bayern évoluait à 10 suite à l'exclusion d'Arjen Robben (57e) pour deux avertissements.

Après la victoire du leader Dortmund 4-0 à Stuttgart, les Bavarois sont provisoirement deuxièmes à quatre points, mais trois équipes peuvent encore les dépasser ce samedi et dimanche.

Le plus important pour le champion en titre était toutefois de retrouver le goût de la victoire et surtout de ramener autant que possible de la sérénité autour de l'équipe et de l'entraîneur Niko Kovac, après le psychodrame des derniers jours.

Vendredi, les deux patrons du club Karl-Heinz Rummenigge et Uli Hoeness étaient sortis de leurs gonds lors d'une conférence de presse appelée à devenir légendaire dans l'histoire du club. Furieux de la façon dont les médias ont traité la mauvaise passe du Bayern, ils ont attaqué personnellement certains journalistes, et annoncé qu'ils portaient plainte contre le très puissant groupe de presse d'Axel Springer, qui possède notamment le quotidien populaire Bild, le plus lu d'Allemagne.

Rummenigge est allé jusqu'à citer un paragraphe de la constitution allemande qui clame que « la dignité humaine est inviolable ». 

« De toute évidence, vous ne pensez plus à la dignité, a-t-il lancé aux journalistes. Apparemment, il n'y a plus de frontières (...) Nous n'accepterons plus cette couverture calomnieuse et dégradante. »

« Nous savons nous serrer les coudes »

Soulagé mais mesuré après la victoire, Niko Kovac a surtout tenu à féliciter ses joueurs.

« C'était une performance de haut niveau, malgré l'infériorité numérique à la fin », a-t-il dit, « c'est ce que j'attendais d'eux. Que chacun se déchire, soit capable de tout donner pour l'équipe, et ils l'ont fait (...) Nous méritons totalement cette victoire et ce score. »

L'entraîneur n'a absolument pas voulu blâmer son vétéran Arjen Robben pour son exclusion, estimant que son premier carton jaune, pour une simulation dans la surface adverse, était injustifié. Le deuxième avertissement lui a été adressé pour un geste défensif dangereux.

Pour le jeune latéral Josha Kimmich, cette prestation a surtout démontré que la solidarité est toujours une valeur de cette équipe, quoi qu'aient pu en dire certains commentateurs.

« Quand ça ne marche pas bien au Bayern, on parle beaucoup autour de nous, mais là, on a vu que lorsque les choses sont difficiles, nous savons nous serrer les coudes et ne pas nous laisser diviser », a-t-il dit.

Dans les autres matches, Dortmund a écrasé la lanterne rouge Stuttgart 4-0, avec un nouveau but de l'Espagnol Paco Alcacer, qui reste sur 11 réalisations sur ses sept dernières sorties, en club et avec l'équipe nationale. 

Le VfB Stuttgart, où évolue le champion du monde français Benjamin Pavard, s'est effondré devant son public. Le changement d'entraîneur récent n'a pas eu l'effet psychologique escompté, et le club reste collé à la 17e et avant-dernière place avec 5 points, une place de relégable, ne devançant la lanterne rouge Düsseldorf qu'à la différence de buts.  

Brême enfonce Schalke et prend la deuxième place

Le Werder Brême s'est installé provisoirement à la deuxième place de la Bundesliga en allant s'imposer 2-0 sur la pelouse de Schalke, qui s'enfonce semaine après semaine dans la zone de relégation après sa belle deuxième place de la saison dernière.

Maximilian Eggestein a réussi un doublé pour Brême (43e et 66e), permettant à son club de compter 17 points, soit trois de moins que le leader Dortmund.

Dimanche, le Hertha Berlin et Mönchengladbach, qui reçoivent respectivement Fribourg et Mayence, peuvent cependant rattraper Brême, voire le dépasser à la différence de buts.

À quatre jours de son déplacement en Ligue des champions à Galatasaray, Schalke a confirmé son début de saison catastrophique. Les Bleus Royaux occupent désormais la 16e place, celle de barragiste, avec un seul point d'avance sur les relégables Stuttgart et Düsseldorf.

« Nous sommes bien rentrés dans le match mais nous avons été déstabilisés après le premier but, c'est dommage », a expliqué le jeune entraîneur de Schalke Domenico Tedesco. « En deuxième période, nous avons essayé de jouer plus offensif et ça n'a pas marché. Brême a mérité sa victoire, ils ont été intelligents et plus efficaces. »

À quelques minutes du coup d'envoi, Tedesco avait dû procéder à un changement de gardien. Le titulaire Ralf Fährmann a ressenti une douleur à l'aine et a laissé sa place au gardien international espoir Alexander Nübel, qui débutait à 22 ans pour la première fois un match de Bundesliga.