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RÉSULTATS

Scénario fou à Lyon, rebond à Monaco et cauchemar à Nantes

Les joueurs de l'Olympique lyonnais célèbrent le but d'Alexandre Lacazette. Les joueurs de l'Olympique lyonnais célèbrent le but d'Alexandre Lacazette. - Getty
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Lyon a décroché une victoire renversante et spectaculaire contre Montpellier (5-4), tandis que Monaco a renoué avec le succès dimanche à Angers (2-1) pour sécuriser sa 4e place en Ligue 1, loin devant Nantes, battu par Strasbourg (2-0) et enfoncé dans la zone rouge.

Le spectacle, les rebondissements et la délivrance à la 10e minute du temps additionnel: le Groupama stadium a sans doute vécu le scénario le plus fou de cette saison de Ligue 1, dans une après-midi électrique dans le Rhône.

Mené 4-1 après une heure de jeu et un quadruplé d'Elye Wahi, l'OL a réalisé une incroyable « remontada » grâce au quadruplé de son général Alexandre Lacazette, dont un penalty inespéré après 100 minutes de jeu. 

Les supporters sont passés par toutes les émotions: en début de seconde période, ils brandissaient des banderoles critiques et certains désertaient même le stade; quarante minutes plus tard ils chaviraient tous au coup de sifflet final.

Cet exploit relance tout: l'OL n'est plus qu'à trois longueurs du 5e, Lille, dernier qualifié virtuel pour une compétition européenne.

Et Lacazette est intenable: voilà l'ancien attaquant d'Arsenal propulsé en tête du classement des buteurs, avec 24 buts, un de plus que Kylian Mbappé.

« Je vais m'en souvenir toute ma vie je pense, c'est mon premier quadruplé. On fait des erreurs qu'on paie cash mais on a montré qu'on sait faire face, qu'on a beaucoup de caractère », a réagi le buteur.

Course à l'Europe resserrée

De leur côté, les Monégasques n'ont pas signé leur succès le plus renversant chez la lanterne rouge, mais ils ont eu le mérite de se relancer après deux défaites inquiétantes (3-0 à Lens puis 4-0 contre Montpellier). Aleksandr Golovin et Myron Boadu ont marqué, avec notamment une frappe spectaculaire du Russe en fin de première période.

Cette victoire soulage le club du Rocher: avec 64 points, il prend le large à la 4e place grâce aux contre-performances de deux poursuivants, Lille (5e, 59 pts) et Rennes (6e, 56 pts), tous deux battus samedi.

Privé dimanche de Wissam Ben Yedder, sanctionné par son club après un retard à l'entraînement, l'ASM reste à six points du podium dont la dernière place est occupée par Marseille, assommé samedi à Lens dans le sommet de la fin de saison (2-1).

La 4e place offre un ticket pour la prochaine Ligue Europa, tandis que le 3e de L1 disputera les qualifications à la Ligue des champions.

Série noire

À l'autre bout du classement, le FC Nantes a poursuivi sa série noire contre un concurrent direct pour le maintien, Strasbourg. Dans un stade de la Beaujoire de plus en plus déçu par les récentes performances des Canaris, ces derniers se sont encore délités et ont cédé sur des buts de Habib Diallo (26e sur penalty) puis Habib Diarra (47e). 

La situation se corse pour l'entraîneur Antoine Kombouaré à quatre journées de la fin de saison. Après la claque en finale de Coupe de France contre Toulouse (5-1), ses hommes ont perdu deux fois de suite en L1 et restent 17es, désormais distancés de trois points par leurs adversaires du jour, qui peuvent souffler. 

Autre équipe à la lutte pour le maintien, Auxerre a pris un point contre Clermont (1-1) et se classe 16e, deux points devant Nantes. Egalement en difficulté, Brest (15e) s'est incliné à Lorient (2-1).

Quasiment relégué mais toujours en vie mathématiquement, l'AC Ajaccio (18e) a lui tenu le match nul contre Toulouse (0-0), avant Troyes-Paris SG (20h45).

Paris SG ne tremble pas et reprend le large

Pas de suspense à Troyes, le Paris Saint-Germain s'est donné de l'air en disposant d'une équipe virtuellement reléguée (3-1) pour reprendre six points d'avance sur Lens à quatre journées de la fin de la Ligue 1 et s'approche un peu plus du titre.

Il n'y a pas eu d'histoire incroyable comme en raconte parfois le foot, le petit n'a pas du tout dérangé le gros. Kylian Mbappé a très vite marqué (8), imité par Vitinha (59) et Fabian Ruiz (86).

Seul un relâchement trop souvent vu cette saison a permis à Xavier Chavalerin de réduire le score (83).

Cette victoire fait du bien au PSG, qui lutte depuis plusieurs semaines contre les départs de feu, l'escapade saoudienne de Lionel Messi, suspendu par son club, le siège des ultras devant le domicile de Neymar...

Le onzième titre, nouveau record de France, n'est plus très loin, et Mbappé est revenu à la hauteur d'Alexandre Lacazette (24 buts), auteur d'un quadruplé contre Montpellier (5-4), dans la quête de son cinquième titre de rang de meilleur canonnier de L1.


Le niveau de jeu du PSG n'a pas atteint des sommets, et l'Estac était trop faible pour représenter un vrai test, mais les joueurs de Christophe Galtier ont combiné et se sont créé des occasions.

Paris a faibli

Même dans ce confort, Paris a sacrifié à sa vieille habitude de faiblir et a laissé des balles de but aux Aubois Ike Ugbo (43) ou Mama Baldé (45), jusqu'au but sur une mésentente entre Gianluigi Donnarumma et Danilo Pereira.

Mais avec l'écart de niveau des deux équipes et le manque criant de confiance de l'Estac, qui n'a plus gagné depuis le 2 janvier, le PSG n'a pas été poussé dans ses retranchements.

Le toujours prometteur Warren Zaïre-Emery (17 ans) a bien tenu son rôle inhabituel de latéral droit.

En pointe, Hugo Ekitike n'a pas profité de sa titularisation à la place de Messi pour restaurer un peu de son crédit. Chahuté par le kop troyen, qui lui reproche de venir de chez "l'ennemi" rémois, il a rarement été dangereux, et est sorti blessé (80).

Bref, le spectacle était plus dans les tribunes que sur la pelouse.

Dans les gradins, il manquait une partie des acteurs parisiens. Sur leurs 900 billets, le PSG en a annulés 450, ceux du CUP (Collectif ultras Paris), pour sanctionner la participation de certains d'entre eux à la manifestation devant chez Neymar, condamnée par le club comme par la direction du CUP.

Troyes se voit en L2

Beaucoup ont quand même effectué le déplacement, certains cars ont été bloqués au péage, ont tweeté des membres du CUP, et 150 sont parvenus jusqu'aux abords du stade de l'Aube, entourés par la police, a constaté l'AFP.

Les 450 qui ont conservé leur billets ont plusieurs fois chanté "liberté pour les ultras".

Le kop aubois a également entonné cet air en solidarité. Mais il a surtout manifesté son amertume après cette saison où son équipe n'a remporté qu'une seule victoire au stade de l'Aube, contre le dernier Angers (3-1) lors de la 4e journée.

L'Estac n'a plus gagné depuis le 2 janvier, à Strasbourg (3-2), douze défaites et quatre nuls, et n'a récolté que quatre succès dans la saison.

Si Paris file vers un titre qui ne le consolera guère de sa saison globalement ratée, Troyes est presque condamné, avec ses douze longueurs de retard sur Auxerre, soit le nombre de points qu'il reste à prendre...

Le stade de l'Aube, son public et même son speaker avaient d'ailleurs entériné la relégation dès avant le coup d'envoi.

Le chauffeur de stade a étonnamment déjà parlé de "saluer la Ligue 1 de la meilleure des manières", deux ans après être remonté.

Taquins, les ultras troyens ont chanté ironiquement: "La Ligue 2 elle nous manquait" et ont aussi entraîné une brève interruption du match au quart d'heure de jeu en lançant des fumigènes dans la surface de réparation de leur gardien, Gauthier Gallon, qui avait reconnu dans la semaine que c'était fichu pour le maintien.

La guerre de Troyes est déjà perdue