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RÉSULTATS

Nantes c. Toulouse, une finale française improbable et innatendue

FC Nantes FC Nantes - Getty
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Mise à jour

Totalement inattendus en finale de Coupe de France, Nantes et Toulouse rêvent respectivement d'un incroyable doublé et d'un premier titre depuis 66 ans, samedi à Saint-Denis dans un Stade de France sous tension sportive et sociale.

La soirée promet d'être bruyante dans l'enceinte francilienne : 78 000 spectateurs sont attendus, avec de part et d'autre plusieurs dizaines de milliers de supporters surchauffés par ce trophée qui paraissait inatteignable en début de saison face à la concurrence féroce dans le football français.

La clameur risque de se faire encore plus assourdissante à l'apparition d'Emmanuel Macron, qui a confirmé sa présence à Saint-Denis. L'intersyndicale de la Seine-Saint-Denis a en effet prévu de distribuer des cartons rouges et des sifflets aux spectateurs pour qu'ils manifestent leur rejet de la réforme des retraites.

Ils n'auront néanmoins probablement pas l'occasion de protester lors de la cérémonie d'avant-match: selon une source proche du dossier, le chef de l'Etat ne descendra pas sur la pelouse comme il est de coutume. Une information jusqu'ici non confirmée par la présidence.

Le dispositif de sécurité est tout de même conséquent pour ce type d'événement, avec 3 000 policiers et gendarmes mobilisés. Le souvenir du fiasco de la finale de Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid, marquée par des scènes de chaos en mondovision autour du Stade de France il y a près d'un an, est toujours vivace à 15 mois des Jeux olympiques de Paris-2024 et juste avant l'ouverture de la Coupe du monde de rugby en septembre. 

De plus, les groupes ultras nantais et toulousains n'entretiennent pas les relations les plus apaisées de l'Hexagone.

Billet pour l'Europe

Sur la pelouse, l'enjeu est immense. Respectivement 16e et 12e de Ligue 1, Nantes et Toulouse ont rendez-vous avec l'histoire. En plus d'un trophée de prestige, une victoire lors de cette 106e édition leur offrirait un ticket pour la Ligue Europa la saison prochaine.

Mais si l'AC Milan, qui possède le même actionnaire que Toulouse (le fonds d'investissement américain RedBird), se qualifie pour la Ligue des champions ou la C3, le « Téfécé » pourrait être privé d'Europe, les règlements de l'UEFA interdisant à deux clubs détenus par le même propriétaire de participer à la même compétition.      

« Cette finale va être une transhumance venue d'Occitanie et je trouve cela extraordinaire », s'émeut dans un entretien à l'AFP Damien Comolli, président depuis 2020 d'un TFC en plein renouveau. 

Le dirigeant s'attend à la venue d'au moins 22 000 supporters des Violets, 66 ans après l'unique titre de l'histoire de la ville, la Coupe de France 1957 obtenue à une époque où Toulouse jouait en rouge et blanc et vibrait surtout pour le rugby. 

Ce titre fait d'ailleurs l'objet d'un différend entre le « TFC », qui compte ce trophée dans son palmarès, et la Fédération, qui attribue cette édition à un autre « Toulouse FC », club disparu en 1967 avant de renaître sous un autre nom, l'US Toulouse en 1970.

Pour Nantes, tenant du titre dont le maintien n'est pas assuré en Championnat, cette finale ressemble à un oasis dans le désert. Le club jaune et vert craint en effet qu'il s'agisse d'un mirage: s'il rate ce trophée puis subit une relégation en Ligue 2 dans la foulée, il aura tout perdu.

Clins d'oeil

« La finale, on va la jouer parce qu'il faut la gagner, assure le milieu Florent Mollet, mais on a la tête au championnat, reconnaît-il. On est dans une situation très compliquée, il y a clairement le feu aujourd'hui. »

« L'année dernière (contre Nice, 1-0), on a abordé cette finale avec beaucoup plus d'assurance, beaucoup plus de certitudes, avec les points du maintien acquis, là ce n'est pas le cas », renchérit l'entraîneur Antoine Kombouaré.

Le technicien a par ailleurs une revanche un peu plus personnelle à prendre sur le « Téfécé », qui l'avait limogé après seulement 13 matchs (11 défaites) en poste entre octobre 2019 et janvier 2020.

C'est aussi le cas pour le gardien Alban Lafont et le milieu Moussa Sissoko, tous deux formés à Toulouse mais désormais cadres des Canaris dans leur quête de doublé. « C'est un joli clin d'oeil », a glissé le portier cette semaine.

Le palmarès de l'épreuve propose un autre clin d'oeil aux Nantais: hormis l'ogre Paris SG, vainqueur de six des huit dernières éditions, la dernière écurie parvenue à conserver son trophée s'appelle le FC Nantes. C'était en 2000, il y a 23 ans.