Cette rencontre vous sera présentée sur les ondes de RDS2, dès 14h30, mercredi après-midi.

Dortmund sans Dembélé. Dortmund décimé. Mais Dortmund debout ! Malgré un secteur offensif vidé de plusieurs de ses stars, le Borussia se présente en leader de la Bundesliga mercredi à Tottenham (14h45, RDS2), pour la première journée de Ligue des champions.

Comment oublier Dembélé ?

L'entraîneur Peter Bosz, arrivé à l'intersaison pour succéder à Thomas Tuchel, n'a à vrai dire jamais compté sur Ousmane Dembélé. Le petit prodige français, 20 ans, chouchouté par Tuchel la saison dernière, n'a joué cette saison qu'un match sous le maillot jaune et noir, la Supercoupe d'Allemagne perdue contre le Bayern (2-2, 4 t.a.b à 5). Puis il a quitté le club sans préavis, avant d'être finalement recruté par Barcelone.

Son complice de l'attaque Pierre-Emerick Aubameyang, qui avait profité de ses passes décisives la saison dernière, lui a souhaité bonne chance sur les réseaux sociaux, et... a continué à marquer. Son compteur affiche déjà six buts en cinq matches, toutes compétitions confondues.

Certes le Borussia a remarquablement géré le pillage de ses stars (Götze, Hummels, Mkhitaryan, Lewandowski) ces dernières années, « mais le départ de Dembélé est tout de même un coup dur », estime Christoph Metzelder, ancienne vedette du club aujourd'hui consultant.

« Il manque désormais à Dortmund un joueur libre capable de faire la différence », note Metzelder qui, comme tout le monde, attend beaucoup de la nouvelle recrue Andriy Yarmolenko, l'Ukrainien de 27 ans arrivé de Kiev pour remplacer l'international Français.

Que reste-t-il au Borussia ?

Plus mûr, avec une palette de jeu plus complète que celle de Dembélé, Yarmolenko peut devenir un patron de l'attaque. « Il a un talent énorme et en plus un caractère fort », dit de lui son compatriote Andriy Shevchenko, ex-idole du football ukrainien.

Problème, le nouveau venu n'a joué que dix minutes pour l'instant en Bundesliga, et le match de Ligue de champions contre Tottenham arrive sans doute un peu trop tôt pour lui.

La valeur sûre de l'équipe reste évidemment Aubameyang, le Gabonais meilleur buteur de la Bundesliga la saison dernière (31 buts).

Mario Götze, le héros de la coupe du monde 2014, qui a traversé des années noires depuis, revient quant à lui en forme cette saison, dans un rôle d'animateur du secteur offensif.

Enfin, le nouveau coach néerlandais, venu de l'Ajax d'Amsterdam, a ramené au club une sérénité qui n'existait plus en fin de saison dernière, lorsque son très médiatique prédécesseur était en froid avec ses dirigeants.

Si l'on ajoute à cela un collectif rôdé, un public magique, un esprit de combat de tous les instants et de très bonnes statistiques contre le Real Madrid, on peut penser que Dortmund a sa chance dans ce groupe difficile.

L'infirmerie la plus chère d'Allemagne

A Wembley mercredi, le Borussia devra faire sans plusieurs de ses cadres.

Devant, pour soutenir Aubameyang, il manquera les deux internationaux Marco Reus et André Schürrle. Reus, victime d'une rupture des ligaments croisés, ne rejouera pas avant janvier. Schürrle finit de soigner une déchirure à une cuisse.

Samedi, le match nul à Fribourg (0-0) a fait des dégâts derrière. Le capitaine Marcel Schmelzer, latéral gauche, souffre d'une rupture ligamentaire à la cheville droite. Le central Marc Bartra, sorti à la 18e minute en raison d'une douleur aux adducteurs, sera également indisponible mercredi.

Mais Dortmund a remporté ses deux premiers matches de championnat et concédé un nul frustrant lors du troisième, après avoir dominé la partie de la tête et des épaules. Les joueurs de la Ruhr sont actuellement leaders du championnat, avec 7 points et une meilleure différence de buts. Et durs au mal. 

Aurier: nouveau départ sous haute surveillance

« Je vais te tuer »: Mauricio Pochettino a prévenu sa recrue Serge Aurier avant les débuts de Tottenham en Ligue des champions mercredi contre Dortmund. L'Ivoirien, à l'expérience tourmentée avec le PSG, n'a pas le droit à l'erreur.

Chez les « Spurs », on ne rigole pas avec la discipline et l'entraîneur argentin a marqué le coup avec l'arrière droit, à peine les valises d'Aurier posées au début du mois.

« Je lui ai dit: "Je vais te tuer". Je vais lui mettre un coup de boule (s'il commet un écart) », explique le technicien, relatant sa première discussion avec le latéral, fixant ainsi des limites à son joueur arrivé pour 25 millions d'euros dans les dernières heures du mercato.

« C'était positif. Nous avons longuement parlé. Il sait très bien qui nous sommes, ce que nous attendons de lui et l'importance que nous accordons à l'attitude dans l'équipe, pas seulement pour lui, mais pour tous les joueurs », continue Pochettino. « J'ai confiance en lui. Je crois qu'il peut avoir du succès ici et nous aider à atteindre nos objectifs. »

A Londres, aucun débordement ne sera toléré. D'autant plus que sportivement, Aurier, qui a été recruté après le départ de Kyle Walker vers Manchester City, aura de la concurrence.

Il devra passer devant Kieran Trippier (26 ans), qui avait peu à peu évincé Walker en fin de saison dernière, au point de connaître sa première sélection avec l'équipe d'Angleterre en juin contre la France.

Aurier devra aussi se méfier de l'espoir Kyle Walker-Peters (20 ans), qui avait impressionné en étant nommé homme du match lors de la victoire contre Newcastle en août (2-0).

La marge de manœuvre n'est donc pas énorme, mais il aura sa chance, en repartant de zéro, a promis son nouvel entraîneur.

Sissoko au soutien

Il en a les moyens, car du talent, l'Ivoirien, âgé de 24 ans, en déborde. Il fut l'un des hommes forts de l'immense saison parisienne 2015-2016, marquée par le triplé championnat-Coupe de France-Coupe de la Ligue.

Mais, bien que blagueur et apprécié dans le vestiaire, Aurier traîne comme un boulet sa mauvaise réputation, à commencer par sa fameuse vidéo sur les réseaux sociaux de février 2016 dans laquelle il avait notamment qualifié de « fiotte » Laurent Blanc.

En septembre 2016, il avait aussi été condamné à deux mois de prison ferme pour une altercation avec la police (une peine depuis aménagée, en attente du procès en appel).

« Je suis quelqu'un qui aime passer à autre chose, assure Pochettino. Je ne le connais pas d'avant. Pour lui, c'est un nouveau chapitre qui s'ouvre. »

Aurier n'en demande pas plus après une dernière année parisienne compliquée, coincé entre un marquage serré des dirigeants du PSG et l'ascension du Belge Thomas Meunier à son poste.

« J'étais comme emprisonné, je ne pouvais plus rien faire, je ne pouvais plus m'exprimer. (...) Il fallait que je me tienne à carreau tous les jours, mais au bout d'un moment je ne me sentais plus à l'aise (...) Je devais retrouver quelque chose qui me donne du plaisir », a confié récemment Aurier.

Pour en prendre, il faudra en donner. Mais l'ancien Toulousain pourra compter sur un guide à Tottenham, en la personne de son ancien coéquipier du « Téfécé » Moussa Sissoko.

Après une saison au purgatoire, l'international français a regagné la confiance de Pochettino, qui l'a félicité samedi pour sa performance contre Everton (3-0).

Avec un peu de chance, il pourra aider Aurier à trouver les clefs de sa « prison » dorée.