MADRID - Battu pour la troisième fois de la saison en quatre confrontations, mercredi, en quarts de finale aller de la Coupe du Roi par Barcelone (2-1), le Real Madrid ne sait décidément plus à quel saint se vouer pour l'emporter face à son éternel rival.

L'affront est d'autant plus fort qu'il a une eu lieu à Bernabeu, dans l'antre du Real, où le Barça n'a jamais perdu sous l'ère Guardiola (5 victoires et 2 nuls).

S'il reste à jouer le match retour, mercredi prochain, au Camp-Nou, le Barça, par cette nouvelle victoire, a pris l'ascendant sur son meilleur ennemi.

Les Merengue ont ainsi beau devancer les Catalans de cinq points en championnat: en confrontation directe, le Real n'y arrive pas.

Au point que Barcelone, en l'emportant mercredi, a égalisé au bilan général des clasicos: 86 partout, mais avantage psychologique au Barça.

Ce n'est pourtant pas faute, pour José Mourinho, d'avoir tout essayé contre ce Barça. Après avoir appliqué un pressing élevé lors du clasico de Liga en décembre (perdu 3-1 à domicile), l'entraîneur portugais est revenu mercredi à ses vieilles amours d'un milieu à trois, avec Pepe dans le rôle du coupeur de têtes en chef.

Et peu importe si pour appliquer ce schéma de jeu, « The Special One » a dû céder à quelques incongruités, le milieu Altintop occupant le flanc droit de la défense, Carvalho reprenant lui du service dans l'axe après une « pause » de plus de quatre mois.


Le casse-tête de Mourinho


Si la formule d'un Real barricadé à double tour dans son camp, n'en sortant que pour lancer des raids, avait porté ses fruits en finale de Coupe du Roi la saison dernière (seul succès de Mourinho contre le Barça, 1-0 après prolongation), la recette a cette fois échoué.

Aux yeux de « Mou », terriblement obstiné, le plan de départ était toutefois le bon, sa stratégie ayant seulement été contrariée par une erreur individuelle.

« Avec 1-0, nous attendions que le Barça se livre davantage pour pouvoir le contrer. Mais nous avons encaissé ce but sur coup de pied arrêté (tête de Puyol sur coup de pied arrêté, ndlr). Pour avoir une chance de gagner contre le Barça, nous ne pouvons pas nous permettre d'encaisser ce type de buts », analysait après coup l'entraîneur.

Au-delà de la frilosité et de la composition d'équipe un rien étrange du Portugais, il faut rendre justice à l'opiniâtreté d'un Barça qui, bien que mené au score, n'a jamais démordu de ses sacro-saints principes: possession du ballon et jeu de passes répétées.

Comme dans un bis repetita de leur victoire en Liga (3-1), les Blaugrana, même après le but, n'ont pas cédé à la précipitation, décidant de se relancer dans le match grâce à leur jeu tout en mouvement et en combinaisons.

« Gagner de cette manière contre le Real, sans abandonner notre culture du jeu, en jouant un très bon match, a de quoi nous rendre fiers », estimait ainsi après la rencontre un Xavi une nouvelle fois décisif dans l'entrejeu du Barça.

Neuf victoires, trois matches nuls et une défaite: tel est désormais le bilan du FC Barcelone version Guardiola contre le Real. Un déséquilibre qui, pour Mourinho, devient un casse-tête, qu'il devra essayer de résoudre avant mercredi au Camp-Nou, lors du quart de finale retour de cette Coupe du Roi.