TURIN, Italie - La Juventus et Turin ont chaudement accueilli l'attaquant portugais Cristiano Ronaldo, venu du Real Madrid et qui doit passer lundi les visites médicales et signer officiellement son contrat.

Arrivé dimanche, une journée plus tôt que prévu et prenant à contre-pied ses tifosi et les médias, car il n'était attendu que lundi matin à Turin, Cristiano Ronaldo a trouvé un centre-ville rempli de plusieurs milliers d'affiches proclamant « bem-vindo », « bienvenue » en portugais.

Lundi matin, en arrivant au siège de la Juve où il doit passer les examens médicaux, le Portugais, entouré de plusieurs gardes du corps, a été accueilli par des centaines de tifosi déchaînés et a mis plusieurs minutes à gagner la porte d'entrée.

« Ronaldo, Ronaldo, Ronaldo «, scandaient les supporteurs, entamant par la suite une chansonnette « Ronaldo apporte-nous la Ligue des champions ».

« C'est une grande émotion, le meilleur joueur du monde! Je n'aurais jamais imaginé cela... », a assuré à l'AFP Fabio, un jeune supporter. « C'est un rêve », s'est exclamé un autre derrière lui.

L'attaquant visitera ensuite les installations de la Juve puis une conférence de presse de présentation, après quoi le champion d'Europe 2016 avec le Portugal devrait repartir pour poursuivre ses vacances.

Selon les médias italiens, il ne devrait rejoindre le reste de l'équipe qu'à la fin du mois de juillet lorsqu'elle se trouvera en tournée aux États-Unis.

« C'est un champion absolu qui arrive, ce sera vraiment intéressant de participer au quotidien à sa vie, plus particulièrement au travail », c'est-à-dire à l'entraînement, a commenté son futur coéquipier, le milieu de terrain Claudio Marchisio.

« Et si je parle comme tifoso, alors je dois dire que c'est un coup génial », a-t-il ajouté.

Même si la visite de Ronaldo ne va durer que 24 heures, ce sera le « Ronalday » ou le « Ronaldo-day » dans la ville, assurent tous les médias.

Les maillots noir et blanc de la Juve avec le no 7 de Ronaldo se vendent comme des petits pains et une glace au « goût CR7 », avec une pointe de sherry et du chocolat, a également été lancée dans la capitale piémontaise.

Bénéfique pour tous

L'arrivée de Cristiano Ronaldo doit naturellement permettre à la Juve de remporter finalement le Graal du football qui lui échappe depuis plus de 20 ans, la Ligue des champions, mais aussi tirer vers le haut toute la planète foot italienne.

« La Ligue des champions en maillot noir et blanc. Plus que toute autre merveille, c'est ça que la Juve demande à Cristiano », écrit la Gazzetta Sportiva.

Pour le Corriere dello sport, Ronaldo aura aussi pour mission de motiver le reste de l'équipe pendant le championnat car, après sept titres de suite et la place déjà conquise dans l'histoire, le groupe se sentira certainement satisfait.

« La Ligue des champions est un discours à part, car dans le vestiaire noir et blanc, tous ont faim de soulever la coupe après les déceptions des quatre dernières saisons », avec deux défaites en finale et deux éliminations en quart de finale, estime le quotidien.

La Juve ne sera cependant pas la seule à en tirer bénéfice et c'est tout le système foot italien qui en profitera, estiment les experts.

« Ronaldo a plus de 300 millions de followers sur les réseaux sociaux, il est connu dans chaque recoin de la planète et c'est l'une des cinq personnalités les plus connues au monde. Cela suffit pour dire qu'il y aura des effets positifs non seulement pour la Juve mais pour tout le football italien », a estimé récemment Lucio Lamberti, professeur à l'école Polytechnique de Milan, dans les colonnes de la Stampa.

Pour le légendaire gardien de but de la Nazionale, Dino Zoff, champion du monde en 1982 à 40 ans, « Ronaldo offrira une très grande contribution technique à la Juve et tirera vers le haut le niveau général du championnat ».

« Tous les yeux seront tournés vers nous et maintenant toute la Série A peut regagner le terrain perdu » au cours des dernières décennies, a dit Dino Zoff dans les colonnes de La Stampa.

« L'arrivée de Cristiano Ronaldo à la Juve nous ramène à ces prestigieuses années 1980-1990 quand l'Italie faisait la collection des champions: de Zico à Falcao, de Platini à Maradona. Nous ne sommes certes pas revenus d'un seul coup à ce niveau, mais l'arrivée du quintuple Ballon d'Or représente un nouveau début », résumait récemment Il Messaggero.

Dans ce concert enthousiaste, difficile de trouver une voix dissonante : à l'usine Fiat de Melfi, dans le sud de l'Italie, l'appel à la grève d'un syndicat minoritaire contre le coûteux transfert (100 millions d'euros versé au Real) a fait un flop. La direction du constructeur automobile, propriété comme la Juve de la famille Agnelli, a recensé 5 grévistes.