Après quatre matches consécutifs sans victoire à domicile, le Bayern Munich a non seulement gagné mercredi, mais il surtout fait un grand pas vers les 8e de finale de Ligue des champions en battant l'AEK Athènes 2-0 grâce à un doublé de Robert Lewandowski à l'Allianz Arena.

Au classement, les Allemands sont seuls en tête du groupe E avec 10 points, devant l'Ajax (8 pts) et Benfica (4 pts) qui ont fait match nul 1-1. L'AEK est éliminé avec 0 point.

À trois jours du premier Klassiker de la saison à Dortmund, leader du championnat avec quatre points d'avance, les Munichois se sont donc offert un répit dans la crise qui les mine depuis désormais plus d'un mois.

Le coach Niko Kovac a, pour quelques jours au moins, déconnecté le mécanisme d'éjection de son siège d'entraîneur. Même si une défaite à Dortmund samedi relancerait évidemment les spéculations sur son avenir.

Il aura tout de même fallu une mi-temps aux Bavarois, qui ont commencé le match avec le frein à main, pour se libérer et livrer après la pause une prestation plus digne de leurs ambitions.

À défaut de lever tous les doutes, l'adversaire était trop faible, cette victoire mettra au moins une sourdine aux critiques pendant quelques jours, et permettra aux hommes de Niko Kovac de préparer plus sereinement leur déplacement à Dortmund. Par les temps qui courent au Bayern, toutes les satisfactions sont bonnes à prendre!

D'une phrase virile (mais peu correcte), Joshua Kimmich avait tenté de traduire la détermination de ses coéquipiers: « Même quand ça ne marche pas, nous sommes des joueurs du Bayern Munich et nous devons avoir des " couilles " quand nous entrons sur le terrain, que l'on dise: voilà, c'est ça le Bayern. »

Mais si Kimmich voulait ainsi parler d’agressivité et d'esprit de combat, alors il faut bien reconnaître que le Bayern est encore loin du compte, et qu'il lui faudra montrer une tout autre attitude samedi à Dortmund s'il veut être à la hauteur.

Penalty généreux

Désespérément à la recherche de repères et de confiance, Niko Kovac avait pourtant fait confiance aux tauliers du vestiaire, même si tous n'étaient pas au sommet de leur forme ces dernières semaines. Dans un 4-2-3-1 habituel, Boateng et Hummels étaient réunis en défense centrale, alors que Thomas Müller retrouvait sa place de titulaire, de même que Franck Ribéry. 

Incapables de mettre du rythme en début de match, les champions d'Allemagne ont bénéficié dès la 31 minute d'un penalty très généreux pour une faute sur Lewandowski, que le Polonais a lui-même transformé. A défaut d'enflammer le match, ce but leur a au moins permis de se rassurer.

Mais le public de l'Allianz Arena n'a pas eu grand chose d'autre à se mettre sous la dent pendant 45 minutes, en dehors d'une tête puissante mais non cadrée de Goretzka (7e) et de deux ou trois combinaisons intéressantes dans la surface grecque, contrées ou détournées en corner par la défense groupée de l'AEK.

Après la pause, le Bayern a passé la vitesse supérieure, mais a peiné à trouver la faille. Le gardien grec Vassilis Barkas a repoussé une superbe reprise de volée en plein vol de Goretzka (55e), Gnabry a placé un tir au dessus du cadre (57e), et Lewandowski a perdu un duel face à Barkas (60e).

À la 71e minute enfin, le Polonais a repris victorieusement de volée un corner tiré par Kimmich. Un doublé, sur deux coups de pieds arrêtés, qui concrétise une différence énorme de niveau. 

Mais il reste beaucoup de travail à Kovac, si on lui en laisse le temps, pour façonner un autre Bayern avant les phases à élimination directe de 2019.