MADRID, Espagne - Des trentenaires qui ont soulevé leur 5e Ligue des champions, un entraîneur qui a raflé sa 4e couronne européenne et une résilience à toutes épreuves: grâce à sa formule atavique, le Real Madrid a conquis sa 14e C1 samedi, mais devra effectuer quelques ajustements pour durer.

« Éternel Real » pour El Mundo, « Champion infini » pour ABC: la presse espagnole s'est réveillée en plein rêve dimanche matin pour célébrer à sa juste valeur l'immense performance du Real.

Une semaine après le camouflet Kylian Mbappé, qui a assommé les « Madridistes » en choisissant de prolonger au Paris SG, la désillusion a laissé place à la fête. 

« Il se souviendra plus de nous que nous de lui », a affirmé à l'AFP Ruben Gimenez, supporter merengue de 26 ans, qui fêtait le sacre de son équipe à la fontaine Cibeles, samedi soir, au milieu des insultes visant l'attaquant français.

« Mbappé est oublié, ça ne fait rien, le Real a fait une saison parfaite », a balayé Florentino Pérez, l'emblématique président de la Maison blanche, quelques minutes après le coup de sifflet final, samedi soir au Stade de France. 

« C'est la 14e, mais ce n'en est pas juste une parmi tant d'autres. Ce fut la Ligue des champions de la foi », a assuré Alfredo Relaño, président d'honneur du journal sportif As.

« La Ligue des champions du Real Madrid a défié toute logique, footballistique et commerciale », a résumé Marca dans un éditorial. Une manière de souligner le parcours du Real, qui s'est imposé face à des clubs meilleurs que lui sur le papier, et qui appartenaient souvent à des États ou à des oligarques (PSG, Manchester City, Chelsea).

Fête et tour d'honneur

Au lendemain du sacre, les célébrations risquent de s'éterniser à Madrid: les joueurs vont d'abord présenter la « Coupe aux grandes oreilles » à la foule en début de soirée, avec un itinéraire en bus entre la cathédrale de la Almudena et la fontaine Cibeles, avant de retourner au stade Santiago-Bernabéu pour une fête en compagnie des « Madridistes » et des socios (supporters-actionnaires), qui pourront accéder au stade gratuitement, dans la limite des places disponibles.

Le stade dont les travaux se sont arrêtés le temps d'un week-end, a ouvert ses portes à des milliers d'aficionados (ils étaient 60 000 samedi pour suivre la finale en direct) souhaitant clore avec le sourire une saison inoubliable.

Il restera aussi à décrocher la Supercoupe d'Europe, contre le vainqueur de la Ligue Europa, l'Eintracht Francfort, le mercredi 10 août à Helsinki, juste avant la reprise du championnat d'Espagne.

L'occasion d'engranger un nouveau titre, mais surtout l'occasion de renflouer un peu plus les caisses. 

Mercato : à l'attaque?

Grâce à son parcours parfait et à une improbable succession de miracles contre le PSG en 8e, Chelsea en quarts et Manchester City en demi-finales, le Real a empoché 119,81 millions d'euros cette saison, auxquels s'ajouteront les 3,5 ou 4,5 M d'EUR (en cas de sacre) de la Supercoupe.

Une manne bienvenue en période post-pandémie, à l'heure où le club madrilène s'agite pour préparer le mercato, qui s'ouvre le 1er juillet en Europe.

Car la déception Mbappé digérée, la « Maison blanche » a besoin de renforts pour continuer à régner au sommet de l'Espagne et de l'Europe. 

Le Real va tourner la page Marcelo, qui, à 34 ans, a joué samedi son « dernier match » au club, selon ses propres aveux en zone mixte. Il va quitter le club en légende, avec le plus gros palmarès jamais cumulé par un joueur de la « Maison blanche » (25 trophées).

D'autres vétérans, à l'instar de Luka Modric (36 ans), en passe de prolonger son contrat, ou du goleador français Karim Benzema (34 ans), bien parti pour s'approprier son premier Ballon d'Or, vont continuer à piloter le navire madrilène la saison prochaine...

Mais Vincius, Rodrygo et autres Eduardo Camavinga seront amenés à assumer de plus en plus de responsabilités la saison prochaine. 

Et le Real lorgne déjà la prochaine pépite qui le portera peut-être vers une 15e couronne européenne comme le milieu français Aurélien Tchouaméni et l'attaquant portugais Rafael Leao.