LEIPZIG, Allemagne - « Je ne doute pas, même lorsque ça va mal. C'est ce qui me caractérise, je crois... » Jesse Marsch, l'entraîneur américain de Leipzig, garde confiance pour le déplacement mardi à Paris en Ligue des champions, malgré le début de saison raté du RB.

Jamais, depuis sa montée en première division en 2016, le club saxon n'avait si mal démarré : après 8 journées, il traîne en 8e position en Bundesliga, à déjà 8 points du leader Munich. 

La situation est encore pire en Ligue des champions : deux défaites douloureuses en deux matches, 6-3 à Manchester City et 2-1 à domicile contre Bruges.

Après le nul 1-1 samedi en championnat contre Fribourg, le légendaire optimisme de Marsch semblait même émoussé : « Nous essayons chaque jour d'apprendre et de jouer de mieux en mieux, mais ce n'est pas si simple en ce moment, nous avons trop de chantiers », a-t-il avoué.

Son pressing haut et son jeu de transition vertical fonctionnent bien contre les équipes plus faibles (6-0 contre le Hertha, 3-0 contre Bochum). Face aux ténors, les lacunes défensives sont criantes : outre les 8 buts encaissés en Ligue des champions, Leipzig a aussi perdu 4-1 à domicile contre le Bayern cette saison.

« Filière Red Bull »

Mais le RB est un club patient et serein. Jamais encore un entraîneur n'a été limogé depuis l'accession à l'élite, et le fait que Marsch soit passé par tous les clubs de la galaxie du géant des boissons énergétiques Red Bull, avant Leipzig, plaide en sa faveur. 

« Jesse a fait un travail formidable lors de tous ses postes précédents, et a progressé pas à pas », rappelle le patron du club Oliver Mintzlaff, qui l'a fait venir pour remplacer le charismatique Julian Nagelsmann, débauché par le Bayern.

« Et en plus de ses qualités de coach, Jesse se caractérise avant tout par son tempérament ambitieux et positif, grâce auquel il peut inspirer les gens dans et autour du club », ajoute Mintzlaff.

L'Américain a, en outre, des circonstances (très) atténuantes pour excuser son début de saison. Cet été, le RB a perdu non seulement Nagelsmann, mais également 11 joueurs, dont ses deux défenseurs centraux Upamecano et Konate, et le poumon du milieu de terrain Marcel Sabitzer.

Par ailleurs, le personnel – analystes, physios, entraîneurs – a été renouvelé en profondeur après le départ du directeur sportif Markus Krösche. 

« Le début de saison chaotique n'est pas une surprise et ne doit pas susciter l'inquiétude », commente Kicker, le magazine du football allemand. « Mais après les semaines expérimentales, Marsch doit rapidement se décider pour une ossature de joueurs et une structure tactique. Il doit rendre à l'équipe sa stabilité et sa constance. »

« Je n'ai pas peur »

Ancien milieu de terrain professionnel dans la MLS, Marsch est entré comme entraîneur dans la filière Red Bull en 2015. Entraîneur des Red Bulls de New York (2015-2018), il a été désigné dès sa première saison entraîneur de l'année de la MLS.

Il a ensuite été l'adjoint de Ralf Rangnick à Leipzig (2018-2019) avant de prendre en charge le RB Salzbourg (2019-2021), où il a décroché deux doublés coupe-championnat d'Autriche, et lancé chez les pros un certain Erling Haaland, qui brille aujourd'hui à Dortmund.

Seul Américain à entraîner un club européen de ce niveau, Marsch croit en son étoile: « Je n'ai pas peur », dit-il dans son allemand quasi-parfait, mais teinté d'un fort accent américain. « À Leipzig, notre devise est You can do anything (Tu peux tout faire). Ça me va bien. Mon but, c'est d'aider l'équipe avec tout ce que j'ai appris du football européen, et avec ma mentalité américaine. »

Sa science du football et son optimisme vont être mis à rude épreuve mardi face à Lionel Messi, Neymar et Kylian Mbappé. En cas de défaite, il aurait, encore, des circonstances atténuantes.