Thomas Frank, sixième entraîneur des Spurs en 6 ans

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Entraîneur réputé à Brentford, mais à l'expérience européenne limitée, Thomas Frank a été propulsé sur le banc très instable de Tottenham où il succède à Ange Posetecoglou, parti sur un titre en Ligue Europa et une 17e place en Premier League.

La direction des Spurs a jeté son dévolu sur le Danois de 51 ans, son sixième entraîneur en six ans après Mauricio Pochettino, José Mourinho, Nuno Espirito Santo, Antonio Conte et « Ange », resté deux saisons dans le nord de Londres.

Frank a signé un contrat de trois ans avec le club au maillot blanc, qui l'a décrit comme l'un des entraîneurs « les plus novateurs du football » dans le communiqué annonçant sa nomination.

Il arrive avec une réputation flatteuse établie à Brentford, un autre club de la capitale britannique aux moyens financiers bien moins élevés, qu'il a stabilisé dans la très concurrentielle Premier League après la montée obtenue en 2021.

Sous sa direction, les Bees ont terminé 10es du dernier championnat, à 10 points de la cinquième place qualificative pour la Ligue des champions.

Tottenham a de son côté fini la saison en roue libre en championnat, échouant à une indigne 17e place (la première au-dessus de la zone de relégation), mais avec un billet en poche pour la grande coupe d'Europe grâce à son triomphe en Ligue Europa.

Les sirènes de la Ligue des champions ont visiblement séduit Thomas Frank, dont le CV européen se limite à quelques matchs qualificatifs pour la Ligue Europa, du temps où il dirigeait Bröndby au Danemark.

Éloges de Guardiola

Il a quitté son pays natal en 2016 pour rallier Brentford, alors en Championnat de 2e division, en tant qu'adjoint de Dean Smith, avant de remplacer ce dernier en 2018.

« Dès qu'il a remplacé Dean Smith, il a compris ce que nous essayions de construire et sa sagesse, ses capacités d'entraîneur et son intelligence émotionnelle ont contribué à transformer le club », a commenté dans un communiqué Phil Giles, le directeur du football à Brentford.

En 2021, il a ramené les Bees dans l'élite du football après 74 ans d'absence. Contrairement à d'autres équipes au budget similaire, le club s'est maintenu en Premier League depuis, malgré la vente régulière de ses meilleurs joueurs.

Le bon travail accompli à Londres lui a valu des louanges appuyées et répétées de Pep Guardiola, l'entraîneur de Manchester City, qui l'a classé comme un des meilleurs dans la profession.

« C'est juste une question de temps avant qu'il ne rejoigne un club de plus gros calibre, disait ainsi l'Espagnol en septembre dernier. Je suis bon dans quelques domaines, dont celui de savoir quand un entraîneur est bon. Cela va arriver », avait-il ajouté.

Son contrat courait jusqu'en 2027 et comprenait une clause de départ estimée, selon la presse britannique, à environ 10 millions de livres sterling.

Les indemnités de licenciement n'avaient déjà pas dissuadé le président Daniel Levy de remercier Postecoglou, l'homme qui a offert aux Spurs leur premier trophée en 17 ans (Coupe de la Ligue 2008), leur premier en Europe depuis la Coupe UEFA en 1984.

Frank n'aura pas la pression d'un trophée à aller chercher, mais plutôt celle de jongler entre la Premier League et la Ligue des champions, deux compétitions impitoyables où le moindre faux-pas se paie très cher.

Les exemples récents offerts par Newcastle et Aston Villa montrent à quel point ce double emploi peut s'avérer périlleux, même pour des entraîneurs aussi réputés que Eddie Howe et Unai Emery.

Pour son premier match officiel avec Tottenham, le nouvel entraîneur affrontera le Paris Saint-Germain de Luis Enrique, vainqueur de la Ligue des champions, le 13 août en Supercoupe d'Europe à Udine, en Italie.