Si la Bundesliga doit être samedi le premier championnat européen majeur à reprendre le fil de la saison 2019-2020, ses concurrents anglais, espagnol et italien espèrent bientôt l'imiter, même si l'équation reste compliquée entre craintes sanitaires des joueurs et précautions des gouvernements.

Angleterre : semaine décisive

Lundi, le gouvernement britannique a autorisé la reprise des compétitions sportives à huis clos à partir de juin, à condition que l'épidémie de Covid-19 reste sous contrôle. Mais le projet « Restart » de la Premier League, qui devait permettre d'achever la saison d'ici fin juillet, a du plomb dans l'aile, comme l'a montré l'assemblée générale lundi.

Une majorité de clubs ne veut pas jouer les 92 matches restant dans un nombre restreint de stades, tel que voulu par la PL pour limiter les déplacements et profiter des enceintes les plus adaptées à la distanciation sociale.

« Évidemment, tous les clubs préfèreraient jouer à domicile si c'est possible, mais nous devons prendre en compte ce que nous disent les autorités », a expliqué le patron de la Premier League, Richard Masters.

Il faudra aussi convaincre joueurs et entraîneurs dont beaucoup ont déjà exprimé des craintes face à une éventuelle mise en quarantaine avant la reprise.

Signe que l'incertitude reste vive, les 20 clubs ont discuté lundi pour la première fois des conséquences d'un abandon définitif de la saison.

« C'est toujours notre objectif de terminer la saison, mais c'est important d'évoquer toutes les options », a expliqué M. Masters qui espère encore pouvoir faire voter officiellement la reprise lundi prochain.

Espagne : objectif, 12 juin

En Espagne, où les clubs ont repris les entraînements individuels la semaine dernière, aucune date de reprise du championnat n'a encore été officiellement communiquée. 

Javier Tebas, le patron de la Liga, qui a toujours exclu un arrêt définitif de la saison 2019-2020, a indiqué dimanche sur la chaîne Movistar qu'il « aimerai(t) que ce soit le 12 juin », même si la décision sera subordonnée aux mesures dictées par le gouvernement. 

Selon le protocole de reprise prévu par LaLiga, relayé par la presse espagnole, la compétition reprendra dans des stades à huis clos. Une mesure qui fait presque l'unanimité dans le pays. 

« Les gens ont besoin de leur dose de foot. Ils pensent que si ça marche pour le foot, ça va marcher pour tout », a résumé à l'AFP Adolfo Barbero, commentateur sportif pour Movistar+.

Tous les acteurs se réjouissent donc de la reprise. Enfin, presque: les joueurs d'Eibar ont communiqué début mai sur leur « peur » de reprendre, en pleine crainte d'une deuxième vague épidémique, alors que le pays vient d'entamer la « phase 1 » du déconfinement.

Italie : un chemin étroit

« La voie est libre... à moitié », résume mardi le Corriere dello Sport. L'avis rendu lundi par le Comité technique et scientifique, qui conseille le gouvernement italien sur le redémarrage du pays après deux mois de confinement, a de facto ouvert la voie à une reprise des entraînements collectifs à partir du lundi 18 mai.

Mais le chemin « très étroit », dont parlait il y a 15 jours le ministre des Sports Vincenzo Spadafora, n'est pas soudainement devenu une autoroute et la question de la reprise des matches de Serie A, espérée autour de la mi-juin par la Ligue et la fédération, n'a pas encore été abordée.

La décision pourrait être prise au plus haut niveau, par le Premier ministre Giuseppe Conte, qui doit recevoir prochainement les dirigeants du Calcio.

Mais il faudra quoi qu'il en soit que la phase de reprise des séances collectives se passe bien. Les clubs se savent à la merci d'un test positif qui impliquerait une mise en quarantaine de 15 jours pour l'ensemble du groupe.

A partir du 18 mai, les équipes doivent vivre dans une bulle, avec une sorte de mise au vert initiale de deux semaines durant laquelle les joueurs seront régulièrement testés.

Si la compétition n'est pas encore à l'ordre du jour, l'horizon s'est tout de même un peu éclairci et la plupart des acteurs sont prêts, y compris les stars étrangères qui avaient quitté l'Italie. 

Cristiano Ronaldo est rentré à Turin le 4 mai et Zlatan Ibrahimovic a atterri lundi à Milan, où il va devoir observer 14 jours de quarantaine individuelle. A l'appel, ne manquent que Gonzalo Higuain et Adrien Rabiot.