DORTMUND, Allemagne – Le contrat du sélectionneur allemand Joachim Löw a été prolongé jusqu'en 2022, a annoncé mardi le président de la Fédération allemande de football (DFB) Reinhard Grindel.

En poste depuis 2006, le coach de 58 ans doit ainsi mener la Mannschaft jusqu'au Mondial au Qatar.

Champion du monde en titre après le triomphe allemand au Brésil en 2014, Löw est depuis longtemps l'une des personnalités préférées des Allemands.

Il visera cet été en Russie un exploit historique : devenir le premier coach depuis la seconde guerre mondiale à remporter deux fois la Coupe du monde. Le seul à l'avoir fait jusque-là est l'Italien Vittorio Pozzo, en 1934 et 1938... une autre époque.

Véritable icône en Allemagne, Löw n'a aucun détracteur dans le monde pourtant cruel des consultants ou des journalistes de football. Son talent de coach, sa personnalité sereine, sa façon de prendre du recul par rapport au football : tout chez lui contribue à en faire un « gendre idéal ».

Passionné de théorie, c'est lui qui impulse dès 2004 la révolution du football allemand. Il n'est alors que l'adjoint de Jürgen Klinsmann, mais il est en charge du travail tactique de l'équipe.

Dans une culture où règnent en maîtres depuis des décennies la puissance athlétique et le goût du combat, mais où la tactique est quasi-absente, il introduit peu à peu les notions qui dominent désormais le football du XXIe siècle : la défense de zone « coulissante », le jeu de transition ultra-rapide, le rôle offensif des joueurs de couloirs.

Durant son long règne, il oriente aussi la formation des jeunes vers la recherche de joueurs plus techniques, plus fins, plus vifs. Un travail dont il recueille les fruits depuis plusieurs années.

Très soucieux de la gestion harmonieuse de son groupe (quitte à écarter les fortes têtes), il accueille en équipe nationale une génération de joueurs issus de l'immigration. Sa décision de proposer des séances de yoga lors des rassemblements internationaux lui vaut son surnom de « Jogi » Löw.

À ses yeux, la Mannschaft doit d'ailleurs être bien plus qu'une équipe de football : elle se doit aussi de défendre les valeurs d'une Allemagne démocratique, multiculturelle et ouverte sur le monde.