Devant des tribunes vides, Nantes a fait le plein : les Canaris sont allés battre Saint-Etienne 2-0 à huis clos dimanche en Championnat de France, une première pour eux dans ce stade depuis 2000. Les voilà quatrièmes devant Lille, qui a succombé à Dijon (1-0).

Vingt ans que Nantes ne gagnait plus à Geoffroy-Guichard! Avec maîtrise, l'équipe de Christian Gourcuff a fait un sort à cette série noire dimanche lors de la 20e journée de L1.

Devant des tribunes vides de tous supporters en raison d'un usage massif de fumigènes par les ultras stéphanois, Nantes n'a pas été troublé par l'atmosphère étrange de la rencontre, ni par la blessure à l'échauffement de l'arbitre Benoît Bastien, remplacé au pied levé par le quatrième arbitre Anthony Ustaritz.

En première demie, Mehdi Abeid a ouvert le score d'un tir limpide dans la surface (23e), puis Ludovic Blas a alourdi la marque en catapultant au fond un centre en retrait de Moses Simon (48e).

Cette victoire, la première des Canaris dans le Forez depuis novembre 2000, ramène les Nantais (32 pts) à un petit point seulement de la troisième place occupée par le Stade rennais (3e, 33 pts), battu 1-0 par Marseille (2e, 41 pts) vendredi.

Pour Saint-Etienne, en revanche, c'est une quatrième défaite d'affilée en L1, soit la pire série depuis 2011. Les Verts n'ont gagné qu'une fois lors des sept dernières journées et avec 25 points, ils stagnent à une inquiétante 15e position, loin des places européennes...

Le doute s'immisce chez les Quatre Fantastiques

Le Paris SG, inquiétant défensivement, a été accroché contre Monaco (3-3), un premier test raté pour son quatuor de vedettes, où Neymar est apparu trop seul.

Auteur d'un doublé (3e, 41e) et d'un mouvement ayant poussé les Monégasques à marquer contre leur camp (24e), le Brésilien n'a pas suffi à compenser les alarmantes largesses défensives du PSG, cueilli sur un but gag d'Islam Slimani (70e).

C'est en revanche une satisfaction totale pour Robert Moreno, l'entraîneur de Monaco qui signe pour sa deuxième à la tête de l'ASM une grosse performance permettant aux Monégasques de remonter à la huitième place du classement, à quatre points du podium dominé par Paris, cinq unités devant Marseille.

Marquer trois buts contre Paris au Parc des Princes en championnat, l'entraîneur espagnol est le seul à l'avoir fait depuis 2011 et le début de l'ère qatarie du club champion de France.

Ce choc contre Monaco arrivait pourtant à point nommé pour le PSG, impatient de mettre à l'épreuve contre une grosse écurie son actuel schéma de jeu à quatre éléments offensifs, composé de Neymar, Angel Di Maria, Mauro Icardi et Kylian Mbappé. 

Allait-il manquer d'équilibre face au dense milieu de terrain des joueurs de la Principauté ? Allait-il tenir devant les assauts de Wissam Ben Yedder, le meilleur buteur du championnat ? Allait-il résister à la grinta insufflée par Moreno?

Affirmatif. En un quart d'heure dimanche soir pour la clôture de la 20e journée de Ligue 1, l'entraîneur Thomas Tuchel a vu ressurgir ses hésitations initiales, lui qui avait d'abord évacué l'idée d'aligner ses quatre artistes de l'attaque, avant de s'y résoudre en s'étant assuré que ses hommes ne lésineraient pas sur les efforts défensifs.

Le PSG a en effet complètement coulé sur deux attaques rapides monégasques, conclues d'abord par Gelson Martins (7e) puis par le 14e but de la saison de Ben Yedder (13e). Plus inquiétant, les quatre attaquants ne furent pas les seuls à blâmer sur le coup, tant la défense est apparue fragile, à l'image de Thomas Meunier, Marquinhos et Juan Bernat, aux abois sur le festival de l'international français.

Déjà opportuniste en début de rencontre pour ouvrir le score sur un long ballon exquis de Marco Verratti, Neymar a ensuite été heureux de voir Fodé Ballo-Touré détourner sa frappe dans son propre but, et de convertir un penalty provoqué par Mbappé, l'unique coup d'éclat de la soirée du Français.

Mais ces 9e et 10e buts cette saison en Ligue 1 pour le Brésilien n'ont pas permis au PSG de se mettre à l'abri. Et sans un Keylor Navas plusieurs fois impérial, l'addition aurait d'ailleurs pu se corser bien avant la 70e minute, le moment choisi par Slimani, remplaçant au coup d'envoi, pour aller chercher l'égalisation. 

Sur un ballon anodin où il est sans conteste hors-jeu, il se voit remis en jeu par une mauvaise intervention de Marquinhos, et parvient à tromper Navas pour calmer un public jusque-là ravi par le spectacle.

Les doutes sont donc de mise, à un peu plus d'un mois du huitième de finale de Ligue des champions à Dortmund. Thomas Tuchel a deux options, alors qu'il se déplace dès mercredi à... Monaco, en match en retard. Donner une seconde chance à ses Quatre Fantastiques, ou revenir à un schéma moins ambitieux. Et, par conséquent, installer une vedette sur le banc.

Lille chute contre Dijon, coupeur de têtes

Après le Paris SG, après Rennes, Dijon s'est offert un nouveau scalp parmi les gros de la Ligue 1: Lille est allé s'incliner 1-0 au stade Gaston-Gérard, non sans avoir évolué en supériorité numérique pendant plus de 40 minutes.

Les Nordistes pensaient pourtant être en mesure de faire craquer les Bourguignons, rapidement réduits à dix avec l'exclusion de Hamza Mendyl (21e) pour une semelle levée à hauteur des côtes de Luiz Araujo.

Mais ils n'en ont pas profité, butant sur l'excellent gardien Alfred Gomis, qui a écoeuré les attaquants lillois. Pire, c'est Dijon qui a ouvert la marque au retour des vestiaires sur une frappe en force de Julio Tavares (47e), auteur de son 4e but de la saison en Ligue 1.

Et les choses se sont corsées pour Lille lorsque Boubakary Soumaré a été exclu à son tour (67e): même dominateur, le Losc n'a jamais réussi à revenir au score et concède sa deuxième défaite d'affilée en L1. Pas vraiment rassurant avant de recevoir le PSG le 26 janvier...