MONTRÉAL – L’Impact revient à la maison après ce qui a semblé être une interminable introduction à sa saison 2019. Six semaines, six matchs sur la route et, au moment de faire les comptes, un bilan qui rencontre les attentes les plus optimistes qui avaient été fixées dans l’appréhension de ce dur passage obligé.

 

Après avoir dû se contenter de 11 maigres points en 17 sorties à l’étranger l’année dernière, voilà que le onze montréalais en a mis huit en banque avant même que la neige ait fini de fondre sur les différentes surfaces de son centre d’entraînement. En considérant les impondérables qui ont épicé ce premier segment périlleux, l’équipe pouvait difficilement imaginer un meilleur scénario au moment de lever le rideau sur sa saison locale.

 

« Je pense qu’on a seulement trébuché dans deux matchs, celui à Kansas City et celui à Houston, où je crois qu’on aurait dû prendre au moins un point, calculait le milieu de terrain Samuel Piette jeudi. Il y a plein d’événements qui se sont passés et je pense qu’on a bien géré ça. Quand les semaines se sont bien passées, quand il n’y a pas eu trop de pépins, on est allé chercher un bon résultat à chaque fois. Je pense que c’est un très bon début de saison, beaucoup mieux que l’an dernier. De pouvoir aller à l’extérieur comme ça, de pouvoir rester dans la course aux séries, de suivre les équipes qui sont en haut de nous, de ne pas laisser les équipes adverses accumuler des points dans leur domicile, je pense que c’est très, très gros. »

 

La confiance générée par cette faste récolte est aussi importante que les acquis affichés au classement, mais elle n’est porteuse d’aucune garantie en vue du tant attendu retour à domicile. Un Impact trop relax risquerait de se faire remettre à sa place samedi face au Crew de Columbus, qui a déjà fait le coup au Revolution de la Nouvelle-Angleterre cette saison.

 

« Je vais faire en sorte qu’il n’y ait pas de relâchement, assure l’entraîneur Rémi Garde. Je ne pense pas que les joueurs soient dans cet état d’esprit. On n’a pour l’instant communié avec nos partisans que dans des salles fermées ou des diners de charité. On aime bien ça, mais je crois que les joueurs, ils ont surtout envie de sentir l’appui de notre public, le soutien. Ça sera très important samedi qu’ils soient derrière nous parce qu’on a tous en mémoire ces matchs de la deuxième moitié de la saison dernière. Là, ce sera le premier et on aura besoin de ce soutien. »

 

« Ça peut être difficile aussi de revenir à la maison après six matchs, n’a pas caché Piette. C’est important de ne pas avoir la même mentalité qu’on a quand on est à l’extérieur. Ici, on a le support de la foule, on est dans le confort. Ça va être très important de faire le ‘switch’. »

 

Conservateur à l’excès dans les 0-0 qu’il vient d’enregistrer à New York et Washington, l’Impact risque d’ouvrir les moteurs pour ces premières foulées sur son terrain. En l’absence d’Ignacio Piatti, qui ratera un quatrième match de suite en raison d’une blessure à un genou, il sera doublement important pour Garde d’obtenir un engagement du collectif pour un effort soutenu en ce sens.

 

« À la maison, il faut être un peu plus imposant dans notre jeu, un peu plus en confiance, surtout avec la balle, développe Piette. On a vu, surtout à New York et à D.C., qu’on était plus porté à laisser l’adversaire avoir la balle et à garder un bloc super compact, à ne pas se faire pénétrer entre les lignes. On a très bien fait ça. Je pense qu’à la maison, il faut être un peu plus imposant, contrôler le jeu, contrôler le rythme, être un peu plus agressif dans nos attaques. Oui, on jouera pour le résultat, mais on veut aussi donner un bon show. Ça va être à nous de garder ce qu’on a bien fait à l’extérieur, mais d’avoir cette approche différente. »

 

La constance du Crew

 

Bon an, mal an, le Crew de Columbus se colle avec une belle constance dans le peloton de tête de l’Association Est. En ce début de saison, il est parti en échappée avec une récolte de 13 points à ses six premières parties.

 

Un rival familier pour l’Impact, le Crew connaît autant de succès sans pour autant compter sur une attaque à tout casser. La troupe du nouvel entraîneur Caleb Porter a généré autant de buts que l’Impact, soit sept, dans le cadre de sa belle amorce.

 

« C’est une équipe qui, collectivement, s’exprime bien, analyse Garde. [Les joueurs] sont ensemble depuis plusieurs années. L’entraîneur a changé, mais je pense que les principes en globalité sont restés les mêmes, alors la clé est de ne pas les laisser jouer tranquillement. C’est à nous imposer le rythme. Mais quand je parle d’imposer le rythme, ce n’est pas nécessairement offensivement. C’est dans la manière dont on va chercher à récupérer le ballon. L’année dernière, on avait fait un bon match contre eux ici. On sait qu’on peut le faire, à nous de le reproduire, de mettre les ingrédients qu’il faudra. »

 

Piette compare les visiteurs de l’Ohio au Sporting de Kansas City, qui a infligé une raclée de 7-1 à l’Impact il y a deux semaines.

 

« C’est une équipe qui aime avoir le ballon, jouer de derrière, une équipe qui a un peu le même style que Kansas City, je dirais, donc ça va être très important pour nous de ne pas refaire les mêmes erreurs qu’on a faites là-bas. Ce n’est pas une copie conforme, mais ça va ressembler beaucoup, donc il s’agit d’apprendre de ce qui a moins bien été là-bas. »

 

Quand on se compare...

 

Tout semble indiquer que la météo collaborera au succès du lancement de la saison locale de l’Impact. Environnement Canada prévoit une journée ensoleillée et un mercure de 13 degrés pour le déverrouillage des guichets du Stade Saputo. Mais le mélange de neige et de pluie dans lequel a trempé Montréal en début de semaine fait subsister un doute quant à la qualité de la pelouse.

 

« C’est une assez bonne préoccupation, reconnaît Garde. On n’était pas là, mais on a eu des images de la tempête pendant qu’on était à Washington. Je sais que le club va tout mettre en œuvre pour qu’on puisse jouer ce premier match, que tout le monde attend et qu’on a envie de jouer. La journée sera belle et je sais que le maximum sera fait. J’espère que ça sera dans les meilleures conditions possibles. Ceci étant dit, quand on a joué au Yankee Stadium, on peut presque jouer partout. »