C’est fait. Patrice Bernier a foulé le terrain pour la dernière fois. Celui que plusieurs croyaient fini il y a trois ans a conclu sa carrière en marquant un penalty devant ses parents. Avoir voulu « scripter » le moment, on n’aurait pu faire mieux.

Au final, on se souviendra peu du match en tant que tel. Une neuvième défaite en dix rencontres qui fixe l’Impact au neuvième rang de l’Est pour terminer la campagne.

Ce sont plutôt les émotions partagées par Bernier et les supporters qui resteront en mémoire. Les attentes étaient importantes pour cet hommage dont les supporters auront été les principaux artisans. Peut-on parler d’un hommage réussi? À vous de me le dire.

Chose certaine, ceux qui, comme moi, souhaitaient voir l’Impact poser un geste fort et permanent à la mémoire du capitaine devront attendre. Pour une section du stade en son nom, une statue en son honneur ou le retrait de son numéro, ça ira à plus tard. Ou peut-être pas. À suivre...

Droit à l’ambition

En attendant de voir ce que le futur nous réserve, on peut commencer à tirer quelques leçons du passé. Depuis son retour en 2012, Patrice Bernier a refusé d’être le Québécois de service. Il a prouvé à toute une province qu’un gars d’ici ne doit pas obligatoirement se contenter d’une médaille de participation.

Les jeunes qui regardaient le match dimanche ont peut-être compris qu’un joueur ou une joueuse de la belle province n’est pas de facto né pour un petit pain. Bernier a toujours eu l’ambition de mener la parade plutôt que de la suivre. Avec le recul, cette ambition était tout à fait justifiée.

L’Impact est choyé d’avoir eu un capitaine qui savait mener par l’exemple sur le terrain, dans le vestiaire et dans les médias. Une force tranquille qui avait le don de rester calme dans la tourmente et de sortir les crocs au moment de combattre. Un capitaine qui sera difficile à remplacer dans une équipe qui connaîtra beaucoup de changement au cours des prochains mois.

Avertissement

Avec cet ultime hommage et le rôle crucial qu’il a joué depuis deux ans et demi, on tend à oublier que le Brossardois a déjà été un citoyen de seconde zone dans un club qui acceptait cette réalité.

Le 29 avril 2015, l’Impact de Montréal jouait la finale de la Ligue des Champions de la CONCACAF devant plus 61 000 personnes réunies au Stade olympique. Où était Patrice Bernier pour le plus grand match de l’histoire d’un club dont il était le capitaine? Sur le banc. Calum Mallace débutait le match au milieu.

Pourquoi ressasser ces mauvais souvenirs? Parce qu’ils nous mènent à un sujet d’actualité chez le bleu-blanc-noir. Le coach.

Avant de jeter tout le blâme sur l’entraîneur de l’époque, une réflexion de base est de mise. Comment Frank Klopas a-t-il pu être embauché en décembre 2013? Quel processus d’entrevue mène au recrutement d’un entraîneur qui n’a aucune estime pour le capitaine du club et le visage de l’organisation?

Je pose la question puisqu’au moment d’écrire cet article, l’équipe de direction responsable de l’embauche de Frank Klopas s’affaire peut-être à trouver un remplaçant pour Mauro Biello. Si tel est le cas, question de rendre le processus d’embauche plus rigoureux et cohérent qu’il ne l’a été dans le passé, il serait bon de se rappeler que Patrice Bernier était sur le banc le 29 avril 2015.

Sur cette note, place au bilan de fin de saison qui aura lieu lundi après-midi.

Bernier fait ses adieux
« Beaucoup d'émotion »