MONTRÉAL – Dès que l’arbitre Ismail Elfath est venu l’avertir que les Whitecaps de Vancouver bénéficieraient d’une deuxième chance de tirer du point de penalty, les possibilités ont commencé à se bousculer dans la tête d’Evan Bush.

 

Qu’allait faire Yordy Reyna? Allait-il profiter de la nouvelle vie qui lui était offerte pour ajuster sa stratégie? Ou pousserait-il l’audace à viser au même endroit où Bush venait de le stopper avec un plongeon parfaitement synchronisé sur sa droite?

 

La saison de l’Impact reposait essentiellement sur ce dilemme.

 

« Je ne suis pas bon avec les chiffres et les pourcentages. Pour être honnête, je ne sais pas vraiment à quoi je pensais à ce moment-là, confiait Bush quelques heures après ce face-à-face avec le milieu de terrain des Whitecaps. J’ai fini par suivre mon instinct. J’ai l’habitude de regarder pour un signe précis dans l’espoir de deviner les intentions d’un tireur. Ça m’arrive clairement de me tromper, mais j’ai confiance en cette approche. J’ai été chanceux de me retrouver au bon endroit ce soir. »

 

Si l’Impact finit par se qualifier pour les éliminatoires, il faudra avoir une pensée pour ce soir du 28 août où son vétéran gardien, au moment où sa présence devant le filet est plus contestée que jamais, a bloqué deux tirs de pénalité successifs, changeant à coup sûr l’allure d’un match qui s’annonçait carrément catastrophique.

 

L’Impact souffrait déjà d’un déficit de 1-0 quand Samuel Piette s’est fait prendre à faucher Michaell Chirinos dans la surface. Le match n’était vieux que d’une vingtaine de minutes, mais les récentes performances des Montréalais ne permettaient pas de croire qu’ils avaient ce qu’il fallait pour survivre à un retard de deux buts. Même contre l’une des pires équipes de la MLS.

 

Reyna, l’auteur du seul but du match à ce moment, s’est présenté au point de penalty pour la première fois de la saison. Son tir a été bloqué, mais Tosaint Ricketts a sauté sur le retour pour le placer dans la lucarne. Avec l’aide de la reprise vidéo, Elfath a vu que Ricketts s’était lancé trop tôt dans la surface, mais il a aussi décelé que Bush avait quitté sa ligne trop tôt. Vancouver aurait donc une autre chance.

 

Reyna a décidé de défier Bush du même côté qu’à sa tentative précédente. Cette fois, le cerbère a fait dévier le ballon derrière la ligne de but, effaçant définitivement la menace et servant du même coup un électrochoc bien senti au sein des troupes locales.

 

Impact 2 - Whitecaps 1

« C’est ce qui nous maintient en vie, a reconnu Saphir Taïder. À 2-0, ce n’est peut-être pas le même match. Il a redonné un boost à l’équipe et ça nous a permis à nous d’égaler dans la foulée, puis de mettre ce deuxième but. »

 

« C’est un gros jeu. Je pense que c’est un moment tournant du match », a approuvé Samuel Piette.

Bush, qui avait été battu sur les six premiers tirs de pénalité auxquels il avait été confronté cette saison, a comparé cet arrêt salvateur à celui qu’il avait réalisé aux dépens de Chris Wondolowski à la 87e minute d’un match contre les Earthquakes de San Jose dans le dernier droit de la saison 2016. Grâce à lui, l’Impact s’était accroché à une victoire de 3-1 et avait amorcé une poussée décisive qui lui avait permis de se qualifier pour les séries éliminatoires. 

 

« J’espère que la suite de cette histoire sera la même », a-t-il conclu mercredi.

 

L’Impact affrontera samedi D.C. United, une équipe qui le devance par deux points au classement dans l’Est.