Si l'on doit croire le vieux dicton sportif qui dit que les défensives gagnent les championnats, les 12 premiers matchs de la saison 2021 du CF Montréal - et tout particulièrement les cinq derniers - sont peut-être un prélude à un parcours intéressant pour l'équipe montréalaise.

Au moment où la grande majorité des yeux des sportifs de salon du Québec étaient tournés vers Tampa mercredi soir, à quelque 135 km au nord-est de là, à Orlando, le CF Montréal (5-3-4) signait un deuxième gain d'affilée pour une première fois en 2021, 2-1 aux dépens du New York City FC.

Le score final n'est pas trompeur: le match, contre l'une des bonnes équipes de l'Association Est de la MLS jusqu'à maintenant, n'a pas été facile.

Les joueurs montréalais ont dû venir de l'arrière pour ajouter trois points au classement, après avoir concédé le premier but du match en première demie pour la première fois de la saison.

Et ils ont probablement causé des palpitations cardiaques à l'entraîneur-chef Wilfried Nancy pendant les arrêts de jeu de la deuxième demie, alors que l'on a cru, à un certain moment, que le New York City FC allait bénéficier d'un penalty qui leur donnerait la chance d'égaler la marque.

Mais comme Nancy l'a dit dans sa visioconférence d'après-match, un hors-jeu a sauvé l'équipe montréalaise.

Voilà, maintenant, que le CF Montréal (3-0-2) n'a pas perdu à ses cinq dernières sorties, un intervalle durant lequel il n'a donné que deux buts. Aussi, avec 11 buts concédés en 12 matchs, la troupe montréalaise fait partie d'un groupe restreint composé de quatre clubs dans la ligue qui a accordé moins d'un but par partie depuis le début de la saison. L'équipe n'a pas alloué deux buts à ses rivaux depuis un revers de 2-1 contre le FC Cincinnati, le 22 mai.

Pour l'instant, avec ses 19 points, la formation montréalaise partage le troisième rang dans l'Association Est avec l'Union de Philadelphie, qui affiche le même dossier que le CF Montréal et qui n'a également donné que 11 buts.

« C'est le travail au quotidien des gars. Ils sont à l'aise et ils ont confiance au niveau du projet. Du coup, ils s'expriment sur le terrain et quand c'est difficile, ils se battent pour ne pas concéder d'occasions », a analysé Nancy, au sujet des récents succès de son groupe.

Romell Quioto, le héros de la soirée grâce à son but vainqueur à la 73e minute de jeu, n'a pas voulu comparer le rendement actuel de l'équipe à celui de 2020. Toutefois, il constate un esprit de groupe au sein du club qui aide à produire des résultats positifs, dans un contexte difficile, avec des matchs locaux joués sur trois terrains différents, mais encore aucun au stade Saputo.

« Ce qu'on a vécu l'an dernier est derrière moi. Cependant, le groupe cette année est très uni, tout le monde est très impliqué. C'est ce qui explique les succès que l'on voit jusqu'ici, malgré l'adversité », a observé Quioto qui, à l'instar de Samuel Piette et de Kamal Miller, participera au tournoi de la Gold Cup, qui se mettra en marche ce week-end aux États-Unis jusqu'au 1er août.

Cette unité dont parle Quioto est peut-être le résultat, selon le défenseur Zorhan Bassong, d'une familiarité grandissante au sein de l'équipe.

« C'est sûr que le fait de jouer ensemble de plus en plus de matchs, ça nous aide à avoir une meilleure cohésion de groupe. En début de saison, il y a quand même eu beaucoup d'arrivées - j'en fais partie -, des joueurs qui ne se connaissaient pas nécessairement. Mais à force de jouer ensemble, on commence à créer des liens, à créer des automatismes. On a envie, aussi, de se battre les uns pour les autres et de donner le maximum sur le terrain pour ne pas encaisser de buts », s'est avancé à expliquer Bassong.

Reste à voir maintenant si le CF Montréal sera en mesure de reprendre là où il a laissé et de demeurer dans les hauteurs du classement lorsqu'il accueillera le FC Cincinnati, le 17 juillet prochain, dans un stade local qui demeure à être déterminé.

Surtout que pendant au moins quatre matchs, Quioto, Piette et Miller ne seront pas disponibles.

« C'est à nous de faire le travail. On verra avec le temps », a déclaré Bassong, qui se montre néanmoins optimiste.

« On a une philosophie de jeu qu'on respecte. On a énormément de qualité dans le groupe, on a énormément de profondeur aussi, on est capable de créer le jeu. Je pense qu'il n'y a aucune équipe dans le championnat qui nous fait peur, c'est-à-dire qu'on est capable d'imposer notre jeu contre n'importe quelle équipe. Après, c'est à nous de le faire et je pense que si l'on continue sur cette lancée, sur les deux derniers matchs par exemple, je pense que l'on peut être une équipe qui peut faire peur à toutes les équipes du championnat », a-t-il conclu.