MONTRÉAL - Malgré l’ajout de 11 nouveaux joueurs et l’approche d’un match d’envergure le 3 mars, l’Impact de Montréal a dressé un bilan très sombre en vue de l’année 2015 en demandant l'appui des partisans.

Dans le cadre d’une rencontre avec les médias, le président Joey Saputo a vidé son sac se disant extrêmement déçu de la réponse du public à la suite des changements effectués par son équipe technique.

Entouré de son directeur technique Adam Braz et son vice-président exécutif Richard Legendre, le dirigeant peinait à s’expliquer pourquoi les amateurs ne démontrent pas davantage leur attachement envers leur équipe qui entamera sa quatrième saison dans la MLS.

En fait, le portrait sonnait si pessimiste - à la surprise de plusieurs - qu’un journaliste a même dû demander si l’organisation allait en arriver à considérer la vente de l’équipe !

« Je ne pense pas. Je dis plutôt que c’est décevant de se retrouver dans cette situation, mais je ne veux pas qu’on commence à dire qu’on songe à vendre ou fermer l’équipe », s’est-il montré rassurant pour une rare fois dans cette franche discussion.

Au terme d’une saison catastrophique en 2014, le Bleu-Blanc-Noir a pourtant pris le taureau par les cornes en procédant à de multiples changements de l’effectif pour modifier la culture du groupe et rehausser sa qualité.

À en juger par les résultats de la vente des billets, les amateurs ont clairement lancé le message qu’ils allaient attendre de voir la différence sur le terrain avant de se ruer aux guichets comme l’expression le veut.

« Si les partisans patientent avant de découvrir les résultats sur le terrain, je pense que nous avons fait notre part en changeant le groupe. On a embauché 11 nouveaux joueurs, mais le 12e joueur, nos partisans, est le plus difficile à signer », a constaté Saputo avec regret.

Au niveau des statistiques, la situation laisse présager le pire pour le onze montréalais. En effet, le taux de renouvellement des billets a chuté à 60% comparativement à l’objectif de 80% qui avait été atteint l'année précédente. Ce constat mène à un décevant total légèrement supérieur à 5000 abonnements de saison.

La frustration était palpable dans la voix de Saputo et Legendre quand le moment est venu de discuter le match retour de la Ligue des champions de la CONCACAF contre le club mexicain Pachuca qui sera présenté au Stade olympique le 3 mars.

Jusqu’à présent, seulement 15 000 amateurs ont réservé leur place alors que l’équipe avait séduit plus de 50 000 partisans à sa plus récente participation à cette étape en 2009. Pour mousser ce rendez-vous, l’Impact a même lancé un site internet Marquons l’histoire et Saputo n’a pu s’empêcher d’utiliser ce titre pour dénoncer le contexte inquiétant.

« Le buzz n’est plus là et pas seulement pour le match de la CONCACAF, le buzz pour l’Impact n’est plus là. On veut marquer l’histoire, mais j’ai peur que ce soit fait de façon négative, ça m’inquiète énormément », a avoué Saputo qui a dû réduire son objectif pour ce match à 30 000 billets vendus.

Les signes laissent donc croire que les amateurs attendent plutôt l’arrivée d’un joueur désigné d’impact pour redonner une chance à l’Impact qui a chuté au 11e rang pour les billets vendus en 2014. Il importe cependant de rappeler que Saputo, Braz et leurs acolytes sont venus près de mettre la main sur Alberto Gilardino qui aurait pu remplacer en quelque sorte Marco Di Vaio.

« En 2012, on était troisième rang pour les billets à travers la MLS. En 2014, on a chuté en 11e place et, si la tendance se poursuit, on baissera au 13e échelon en 2015 sur 20 équipes. C’est très inquiétant », a reconnu Saputo.

« On parle que c’est toujours très difficile d’attirer des joueurs ici en raison de la température, la langue ou la culture, mais une autre chose commence à faire mal et ce sont les gradins vides. Pour un joueur, s’il doit choisir sa destination, ça peut être plus attirant d’aller à Seattle devant 45 000 spectateurs », a-t-il admis du même souffle.

Tout de même, la cause n’est pas perdue pour le club montréalais parce qu’un vent positif souffle en lien avec le camp d’entraînement déployé par une nouvelle formation. Le printemps finira aussi sans doute par se pointer le nez ce qui incitera les amateurs à s’intéresser davantage au soccer.

Cela dit, l’Impact n’a pas caché qu’elle aimerait obtenir un meilleur support de Montréal dont par l’entremise de son maire Denis Coderre. Si l’on se fie à l’actualité médiatique, le sort du baseball occupe une place plus importante dans les projets de la métropole.

« On a besoin de Montréal dans les prochaines semaines. Oui, parfois on se dit que c’est un peu étrange de voir qu’on veut attirer une tonne de partisans au Stade olympique afin d’obtenir éventuellement une équipe que nous n’avons pas. Pourquoi on n’aurait pas cette volonté pour regrouper des gens au Stade olympique pour s’occuper du mieux possible de l’équipe qui existe déjà et qui cherche à grandir », a analysé Legendre.

Celui-ci a d’ailleurs rappelé que ce match de l’étape quarts de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF sera l’un des plus grands événements internationaux à Montréal au cours des six prochains mois (avec le combat Pascal-Kovalev et le Grand Prix de Formule Un).