MONTRÉAL – La beauté du soccer permet de croiser le fer avec des clubs internationaux et l’Impact entamera un nouveau chapitre en ce sens mardi soir en se mesurant à un rival hondurien, le CD Olimpia, sur la pelouse artificielle du Stade olympique.

 
Pour la petite histoire, l’Impact a déjà eu le dessus contre cette organisation en 2008 dans une étape plus précoce de la compétition. Cette fois, l’enjeu sera une place en demi-finale de la Ligue des champions de la CONCACAF.
 
Le match aller pourrait constituer l’entrée en scène de Victor Wanyama. L’acquisition de taille du onze montréalais détient le potentiel de rassurer ses nouveaux partenaires par la qualité de son jeu. Mais ce n’est pas tout, on dit du CD Olimpia qu’il déploie un style particulièrement physique – même arrogant - et cet aspect robuste cadre à merveille avec Wanyama.

« On a regardé ce qu’il y a à faire contre cette équipe. N’oublions pas qu’ils ont sorti les champions de la MLS (les Sounders de Seattle à la ronde précédente). Ce n’est pas à négliger donc c’est une équipe à respecter, une équipe puissante et très bonne sur les coups de pied arrêtés. Une équipe qui se bat jusqu’à la fin, on l’a vu lors du match retour. On est en train d’étudier », a déclaré l’entraîneur Thierry Henry.
 
Face au Deportivo Saprissa, l’Impact a dû composer avec une multitude de centres vers la surface. Cet enjeu a également causé des ennuis dans le cadre de la MLS. On a voulu savoir auprès du vétéran défenseur central, Rod Fanni, s’il anticipait une mission semblable.   
 
« On s’attend à un peu le même style, mais ils ont quand même d’autres facultés. C’est une équipe physique aussi qui est très douée sur les coups de pied arrêtés. Mais pour le travail, on se concentre beaucoup sur nous. Quand on a fait le bilan, on a fait bien de l’analyse vidéo et ce n’est pas forcément les équipes qui nous ont placés en difficulté, c’est plus nous qui n’ont pas totalement su gérer de la meilleure façon nos matchs. C’est sur ce point que nous allons continuer d’accentuer nos progrès », a relevé le pilier de la charnière défensive présentement.
 
Le premier qui pourra témoigner de cet opposant, c’est sans contredit Romell Quioto et il s’est empressé de partager toutes ses connaissances. Hondurien, le joueur de l’Impact a eu le privilège de représenter ce club, « l’un des plus grands ou le plus grand de l’Amérique centrale », durant trois ans.
 
« Oui, c’est une belle expérience de pouvoir jouer contre ce club. Je connais les joueurs un par un. On verra sur le terrain si on peut en profiter », a mentionné l’athlète de 28 ans.  
 
« Il connaît l’équipe, c’est certain. Bien sûr, il a joué là-bas. Il connaît l’ambiance et on joue d’abord ici », a ajouté Henry qui ne voulait pas s’aventurer davantage sur la question.
 
Considérant la réputation du CD Olimpia en Liga Nacional, on croyait que Quioto avait rêvé toute son enfance d’enfiler ce maillot, mais cette question d’un confrère l’a fait rire.
 
« Non, quand j’ai grandi, je ne faisais que jouer dans la rue, je ne connaissais pas ce club. Ensuite, quand j’ai commencé à jouer plus sérieusement, j’ai été chanceux de pouvoir jouer pour cette équipe », a répondu le numéro 30.
 
Ce qu’on sait également du CD Olimpia, c’est qu’il sera privé de l’un des trois meilleurs buteurs, Yustin Arboleda, pour accumulation de cartons jaunes à Montréal.
 
Cela dit, l’entraîneur Pedro Troglio s’est dit persuadé de pouvoir s’en sortir sans problème grâce à deux autres attaquants menaçants : Jerry Bengtson et Jorge Benguche. Ce dernier portait d’ailleurs des gants et un protège-cou alors qu’il semblait craindre le froid québécois.
 
La collègue Claudine Douville racontait même que certains médias honduriens semblaient croire que le match aurait lieu dans un stade sans toit. Ils redoutaient donc la pluie qui devrait tomber sur la métropole, mais bien sur la fameuse toile du Stade olympique.
 
Le défi reviendra à la défense montréalaise de tenir le coup contre un club intense qui affiche un excellent différentiel de buts (+14) dans son championnat. La tâche n’effraie pas Fanni qui s’adapte bien au système à cinq défenseurs, mais à trois dans certaines situations.
 
« C’est vrai que ce sont deux manières assez différentes. Après, j’ai l’habitude de pratiquer ces deux méthodes. Le fait de jouer à trois, je trouve que c’est beaucoup plus vivant surtout pour nous les centraux. Ça nous permet d’essayer d’être plus mordants dans l’entre-jeu. Ça procure aussi plus de possibilités à l’équipe pour s’exprimer », a-t-il répondu.
 
Ce sera une autre belle occasion de le prouver puisque l’Impact détient le potentiel de se forger une avance considérable contre le CD Olimpia. Ce privilège serait colossal pour le match retour qui sera disputé au Olimpico Metropolitano, le domicile qui accueille le CD Olimpia pour cette compétition puisque son stade ne répond pas aux critères imposés.
 
« Ce que tu veux en général, c’est partir à l’extérieur avec quelque chose (en poche). C’est super important de devoir marquer des buts et ne pas en prendre. En autant que tu puisses encore jouer le match retour. Le truc parfait, c’est de marquer sans encaisser, c’est sûr. Mais j’ai vu Barça gagner 3-0 contre Liverpool et en prendre quatre ensuite alors que tout le monde pensait que c’était fini. Parfois, tu penses que tu te mets à l’abri et tu as une surprise ensuite », a rétorqué Henry avec prudence sur cette possibilité d’asséner un dur coup à son opposant hondurien.