MONTRÉAL – Véritable mosaïque de citoyens du monde, l’Impact de Montréal a repris l’entraînement mardi dans des conditions très particulières et le défenseur belge Laurent Ciman était évidemment celui qui a été le plus atteint au cœur par les regrettables attentats survenus dans son pays.

Le général de la défense montréalaise n’a pas tardé en matinée à témoigner son support, via Twitter, au peuple belge durement éprouvé par les explosions.

Tout de même, Ciman a révélé une autre page de son caractère en prenant part à l’entraînement de son club. À la suite de celui-ci, l’athlète de 30 ans a toutefois préféré ne pas s’adresser aux médias qui étaient venus s’enquérir de son état.

Bien sûr, sa décision s’avère plus que compréhensible et ce sont ses coéquipiers ainsi que son entraîneur qui ont commenté le délicat dossier.

Dès que Ciman a fait son arrivée au centre d’entraînement de l’organisation, l’entraîneur Mauro Biello s’est empressé d’aller discuter avec son meneur pour évaluer son état.

« Je suis tout de suite allé lui parler pour savoir si tous ses proches étaient corrects. C’est triste de voir que des choses comme celle-ci continuent d’arriver dans le monde. On espère vraiment que ça cessera un jour », a témoigné Biello.

« Dans les circonstances, il était correct. Ce n’est vraiment pas agréable de voir de tels incidents, c’est dommage... », a ajouté Biello sur l’état d’esprit de son pilier défensif.

Au sein de l’équipe, Hassoun Camara était celui qui pouvait le plus facilement se glisser dans la peau de Ciman. En effet, Camara a été affecté par les attentats de Paris et il avait l’impression de revivre un mauvais cauchemar en découvrant ces nouveaux actes de violence.

« La première chose que j’ai faite en arrivant dans le vestiaire a été d’aller demander à Laurent si tout allait bien pour s’assurer que ses proches n’aient pas été touchés », a déclaré Camara, le joueur d’origine sénégalaise.

« Ce sont toujours des sujets délicats et on ne sait jamais trop comment aborder le tout, mais à la fin, c’est pareil comme les autres fois, il faudra se relever et démontrer de l’humanité ainsi que de la solidarité avec le peuple belge », a-t-il enchaîné.

Sans surprise, Ciman n’affichait pas sa bonne humeur habituelle et il s’est refermé un peu sur lui-même pour vivre ce drame comme il l’entendait.

« C’est vrai qu’il était dans son coin, ce n’est pas évident. J’ai vécu des moments similaires lors des attentats en France. Quand on arrive à relativiser les choses, on se dit qu’on sort d’un match ou d’un entraînement de soccer, ça remet les choses en place. J’espère que tout ira bien pour lui et qu’il aider le peuple belge à se relever », a espéré le numéro 6.

Quand il aura besoin de réconfort ou bien d’un moment plus rigolo, Ciman pourra se tourner vers ses partenaires qui proviennent d’environ une douzaine de pays (Canada, États-Unis, Côte d’Ivoire, Argentine, France, Cameroun, Belgique, Italie, Ghana, Belize, Costa Rica, Sénégal).

La camaraderie typique d’une équipe sportive aidera sans doute Ciman à retrouver son sourire et son exubérance, mais ça n’empêchera pas la propagation d’un sentiment d’inquiétude à la suite des attentats qui surviennent aux quatre coins de la planète.

« Oui, ça m’inquiète », a confirmé Camara sans hésitation.

« Ce n’est pas une critique, mais on en entend plus parler quand ça touche des pays européens. La semaine dernière, je discutais justement avec Didier de ce qui est survenu en Côte d’Ivoire ou dans d’autres pays comme le Mali. C’est malheureux, mais on doit composer avec ces choses aujourd’hui. On doit prouver que l’humanité l’emportera sur la barbarie. C’est difficile et c’est un choc chaque fois, mais on doit aller de l’avant », a exposé Camara avec justesse.

Un entraînement difficile pour Laurent Ciman

Malheureusement, les actes terroristes qui ont secoué la Belgique finissent par soulever de nombreuses questions et inquiétudes par rapport à la tenue de grands événements courus par les foules. À ce propos, certaines craintes ont été évoquées pour l’Euro 2016, mais Camara et Biello ont été très prudents sur ce sujet qui se discutera dans les hautes instances.

« Je ne sais pas, c’est vrai qu’on voit tous les problèmes dans le monde et les gens en sont conscients, mais on espère que ça n’arrivera pas », a commenté Biello.

« À notre niveau, c’est plus difficile de se poser de telles questions, mais les grandes autorités le font assurément. Des rassemblements aussi imposants seront des lieux de tension et de haute sécurité. On verra comment ça se déroulera, mais mon avis serait de continuer à vivre. Si on montre de la faiblesse ou des doutes, c’est là qu’ils auraient gagné en entrant dans nos têtes », a conclu Camara avec vigueur dans son souhait.