MONTRÉAL – Faute avouée à demi pardonnée? Ken Krolicki et Raheem Edwards ont tous les deux fait leur mea culpa pour leur rôle dans l’action qui a anéanti les chances de l’Impact de récolter au moins un point samedi à Columbus.

 

À la troisième et dernière minute du temps additionnel, alors que l’Impact tentait de protéger un pointage égal de 2-2, les deux jeunes milieux de terrain ont été impliqués dans un accrochage avec Luis Argudo à l’entrée de la surface de réparation montréalaise. Au terme d’une poursuite mal synchronisée, Krolicki s’est ajusté à la trajectoire du dribbleur en étirant la jambe gauche. Au même moment, Edwards s’enfargeait dans ses crampons et atterrissait tête première dans ceux d’Argudo.

 

Appelons ça une faute conjointe. Pour l’arbitre Chris Penso, il importait peu d’identifier un coupable clair sur la séquence. « Je lui ai demandé à qui il décernait la faute et il n’avait pas l’air certain, il a dit qu’on en méritait chacun une », racontait Krolicki lundi. Ce qui était indiscutable, c’est que l’Impact était dans le tort.
 

Puis l’inévitable s’est produit : Gyasi Zardes a converti le pénalty subséquent et les Montréalais ont repris le chemin de la maison avec beaucoup de regrets et aucun point au classement.  

 

Deux jours après les faits, Krolicki ne croyait pas que la décision de Penso était éclairée et n’était prêt qu’à endosser une partie du blâme.

 

« J’ai sorti la jambe, mais je n’ai pas touché au gars », a prétendu la recrue, dont l’affirmation ne concorde pas avec ce que semble démontrer la reprise vidéo. « Aussitôt que j’ai vu que je ne toucherais pas au ballon, j’ai retiré ma jambe. Le gars a fait un beau plongeon. J’ai été surpris d’entendre le sifflet, mais au départ, je n’aurais jamais dû mettre ma jambe là. C’est donc mon erreur. »

 

Si Krolicki a immédiatement tenté de plaider sa cause auprès de Penso, Edwards est resté étendu au sol pendant plusieurs secondes, la tête enfouie dans la pelouse, dès qu’il a vu l’officiel pointer le point de pénalty. Comment aveu de culpabilité, on ne fait pas mieux.

Pas de panique chez l'Impact

 

« Quand j’ai entendu le sifflet, je ne pouvais plus me relever, c’était dur à encaisser, a dit le coupable complice. Même en regardant la reprise, c’est difficile à dire. Je ne peux pas parler pour Ken, mais je sais que quand je suis tombé, j’ai touché [à Argudo]. Je crois que la décision de l’arbitre était la bonne. »

 

Entré dans le match à la 66e minute, Edwards ne pouvait inscrire son faux pas sur le dos de la fatigue. Krolicki, qui avait été titularisé dans un deuxième match de suite, n’a pas voulu utiliser cette excuse.

 

« Ça a été un match très ouvert et j’avais beaucoup couru, mais jusqu’à la toute fin du match, je me sentais en forme et j’avais l’impression de pouvoir en donner davantage. C’est la décision que j’ai prise qui était mauvaise. »

 

Edwards : un but qui ne pardonne pas tout

 

Si Krolicki a su rester dans les bonnes grâces de Rémi Garde après la défaite encaissée en lever de rideau contre les Whitecaps, Edwards a été exclu du deuxième onze partant de la saison au profit de Jeisson Vargas, qui l’avait remplacé pour les vingt dernières minutes du match la semaine précédente.

 

« Bonjour Montréal! » - Raheem Edwards

« Je me doutais que ça allait arriver après ma performance à Vancouver, ce n’était pas une surprise », a confessé l’international canadien lundi.

 

Edwards a marqué un but qui l’aidera certainement à regagner le cœur de son entraîneur, samedi, mais dans les commentaires qu’il a livrés aux journalistes québécois ayant fait le voyage à Columbus, Garde a mis en lumière les aspects de son jeu où il aimerait voir une amélioration.

 

« Raheem est un joueur très spécial, a dit Garde d’entrée de jeu. À vrai dire, je l’aime beaucoup, mais c’est un jeune joueur qui a des choses à corriger. Quand les remplaçants entrent sur le terrain, quand ils ont l’opportunité d’aider l’équipe, je veux d’abord que l’aide soit athlétique, qu’elle soit physique. C’est vrai que j’aurais aimé plus d’intensité dans ses courses. Ça n’enlève rien à son but et ça n’enlève rien à ses qualités. »

 

En attendant l’arrivée d’Alejandro Silva, un ailier droit uruguayen dont l’Impact serait sur le point d’annoncer l’acquisition, Edwards et Vargas semblent se livrer une lutte hebdomadaire pour un poste de titulaire dans le corridor opposé à celui d’Ignacio Piatti. Lundi, Garde a dit de Vargas qu’il était « un joueur qui a besoin de jouer beaucoup, d’enchaîner les matchs pour se sentir bien », une affirmation qui pourrait être interprétée comme une inclinaison à le faire démarrer samedi prochain contre Toronto FC, l’ancien club d’Edwards.

 

« Ce que j’ai bien aimé, c’est qu’il a une bonne passe, Jeisson, il voit vite vers l’avant. Il l’avait aussi démontré dans le premier match, a évalué Garde. Je pense qu’il a raté une ou deux situations où j’aurais aimé qu’il soit capable de conserver le ballon. Sans pour autant éliminer l’adversaire, on ne peut pas toujours, mais au moins le conserver dans des périodes où c’était important pour l’équipe. »​

Crew 3 - Impact 2