C’était le premier jour du camp d’entraînement de l’Impact de Montréal, et s’il y a une chose à retenir : c’est qu’en ce début de nouvelle campagne, le dossier dont on a parlé toute la saison morte n’est pas tout à fait réglé.

Dans le football, bien des choses peuvent arriver (on n’a qu’à se rappeler ces paroles de Didier à son dernier entretien avec les médias de la métropole), et c’est un Joey Saputo prudent qui a pris le micro pour déclarer qu’il s’attendait à voir en 2016 un Drogba qui respecterait ses engagements avec le Bleu-blanc-noir. Contrairement à l’été dernier, il n’est toutefois pas allé jusqu’à dire qu’il y serait pour les « bonnes raisons ».

D’ailleurs, si le président Saputo n’affichait pas la conviction des beaux jours, c’est sans doute un signe que les négociations furent éprouvantes avec son joueur étoile. D’une certaine manière, on peut comprendre les états d’âmes de celui qui a le plus investi dans toute cette histoire. Pour ce qui est de Drogba, voici ce qui résumerait l’essentiel de sa pensée.

Or, la pire épreuve semble passée car le buteur adulé reviendra - éventuellement - pour jouer. Et les propos du capitaine Patrice Bernier, qui a communiqué par messages textos avec Drogba, auront permis à plusieurs partisans de se rassurer quant à l’état d’esprit du joueur désigné.

Au-delà des hypothèses sur sa motivation et des scénario catastrophes sur le nombre de matchs qu’il jouera, on retiendra de sa demi-saison 2015, que Drogba n’avait jamais manqué d’ardeur au travail et qu’il n’avait fait qu’hausser le niveau de jeu de ses coéquipiers. Et c’est parce que dans le vestiaire, Drogba commande surtout du respect et de l’admiration plutôt que de la jalousie ou du mépris. L’important pour l’organisation montréalaise, c’était de le ramener. Pour le reste, joueurs et personnel technique comptent sur la passion footballistique et l’esprit compétitif du numéro 11 bleu-blanc-noir pour que la magie opère à nouveau. Un but, une célébration, et les frissons ont des chances de vite être retrouvés.

Enfin, on peut bien s’insurger sur la manière dont tout le mélodrame s’est déroulé, mais il faut également se demander si ceux qui rouspètent de cela seraient en train de parler de l’Impact si Drogba ne faisait plus partie du portrait? Là-dessus, Joey Saputo peut se consoler, le président du onze montréalais a encore gagné. Quant à l’absence de garantie que Didier terminera l’année? À cela, je répondrais avec l’adage sportif qui rappelle de toujours prendre un jour à la fois, surtout que Drogba est loin. Que son cas, tarde à se résoudre… (Merci à mon ami médecin pour la blague géographique).

Entre les lignes

Outre le cas Drogba, le premier jour du camp d’entraînement fut également l’occasion pour Mauro Biello de diriger le premier choix au repêchage Kyle Fisher. Un joueur que l’entraîneur montréalais a comparé à un vétéran de 5 saisons, vu l’aisance déployée dans son nouvel environnement. Loin d’être une recrue timide le jour de la rentrée, Biello a tenu à souligner sa capacité à communiquer avec ses nouveaux coéquipiers. On parle d’une belle façon de faire première impression.

Autrement, l’entraîneur montréalais a également laissé entendre que le départ de Nigel Reo-Coker pouvait ouvrir la porte à d’autres gestes de la part de l’état-major de l’Impact. D’une part, le salaire épargné - et la place de joueur international - augmente la marge de manoeuvre dont dispose la direction. De l’autre, on ne sent pas un énorme chagrin au sein de l’organisation de voir quitter un joueur dont l’état d’esprit avait tendance à varier en fonction de son utilisation.

Comme le camp ne fait que commencer, on surveillera donc l’évolution de la situation quant aux rumeurs de joueurs auxquels s’intéresseraient l’Impact. Voilà qui devrait nous distraire en attendant Didier.