C’est la nature de l’embauche d’un gros nom.

 

Lorsque ça va bien, il attire les regards d’ailleurs sur la planète foot. Lorsque ça va mal, on trouve la colonne des dépenses lourde quand vient le temps de parler de prolongation de contrat. D’une manière ou d’une autre, on travaille sur des horizons de court à moyen terme.

 

Une réalité mise en évidence par le séjour (et le départ) de Rémi Garde à Montréal.

 

Un an et demi plus tard, c’est le nom Thierry Henry qui tourbillonne dans les rumeurs. Bournemouth serait intéressé par ses services. Des sources de la BBC vont même jusqu’à dire que les dirigeants du club anglais auraient été très impressionnés par son entrevue.

 

Compréhensible

 

Il va de soi qu’Henry tendrait attentivement l’oreille. À elle seule, la possibilité d’entraîner en Premier League dès la saison prochaine est suffisante pour penser à rentrer en Angleterre.

 

Avec une saison pleine derrière la cravate, le Français est maintenant considéré comme un entraineur à part entière. Son court et tumultueux règne de trois mois à Monaco n’est plus la seule référence pour l’évaluer comme coach.

 

Il peut aussi se vanter d’avoir mené le XI Montréalais aux séries éliminatoires pour la première fois en quatre ans.

 

S’il a des visées sur l’Europe, Henry a ce qu’il faut pour peindre un portrait d’une  carrière en progression. Sachant que les conditions seront encore très difficiles pour les clubs canadiens en MLS, aurait-il ce même luxe plus tard en 2021?

 

Tout ça est sans compter la famille. Avant de rentrer au Royaume-Uni en décembre, il n’avait pas vu sa famille depuis un an.

 

Qu’on considère le point de vue de l’homme ou du coach, sa volonté de relever le défi au Vitality Stadium serait tout à fait compréhensible.

 

Évaluation des dommages

 

Le départ d’un entraineur fera toujours des vagues. Pour certains, ça ressemble à un caillou qui tombe à l’eau. Pour d’autres, c’est plus comme un Tsunami.

 

Quels dommages accompagneraient une fin prématurée du règne de Thierry Henry?

 

Pour Sydney Fowo, collègue à Loin de s’en Foot, c’est surtout la courbe d’apprentissage qui en prendrait pour son rhume. Je partage l’opinion de Syd.

 

Ce serait évidemment un coup à encaisser, mais on est loin du désarroi. On ne perdrait pas des années de travail, ni une relation étroite avec un entraineur de longue date. Pas s’il partait maintenant du moins.

 

Sportivement, les indicateurs sont au vert, mais Henry apprivoise encore son métier. Hors du terrain, la plus-value à laquelle on s’attendait en voyant débarquer une légende vivante s’est avérée plus limitée que prévu en 2020.

 

La réalité de 2021 s’annonce-t-elle différente? Possiblement. Reste qu’à l’heure actuelle son départ ne laisserait pas un vide impossible à combler. À pareille date l’an prochain, j’aurais peut-être un sentiment différent.

 

Par qui?

 

Pour une panoplie de raisons, un remplacement à l’interne doit être privilégié si Henry quitte. Surtout dans le contexte de 2021.

 

Seuls les membres du staff actuel savent à quoi s’attendre d’une saison confinés à l’hôtel où on joue tous nos matchs à l’extérieur. Seuls les membres du staff savent comment et pourquoi le recrutement a été fait depuis un an. Ils sont aussi les seuls à saisir l’ampleur du virage que le club vient de prendre en passant de l’Impact au CF Montréal.

 

Après avoir été l’adjoint de Mauro Biello, Rémi Garde et Thierry Henry (on peut inclure Wilmer Cabrera pour la forme), Wilfried Nancy est prêt pour le grand test.

 

Le timing serait parfait pour le confier la barre. Pour trois raisons.

 

D’abord, son penchant pour le jeu vers l’avant cadre avec la philosophie mise en place par le duo Renard/Henry. Pas de choc des idées à prévoir. Il représenterait ensuite une économie substantielle de salaire dans une période très difficile pour une entreprise sportive. Finalement, il incarne parfaitement ce que le CF Montréal veut représenter.

 

Ex-joueur pro en France, Montréalais d’adoption, il est passé par le soccer amateur et l’Académie comme coach avant de graduer avec l’équipe MLS il y a 6 ans.

 

Il connait aussi bien les exigences du monde professionnel des deux côtés de l’Atlantique que celles du public montréalais. Un profil qui n’est pas sans rappeler celui de Mauro Biello qui demeure le seul entraîneur à avoir mené le club à deux présences en séries.

 

Si vous aviez un petit 2$ à mettre… qui mènera les troupes pour entamer la saison?