MONTRÉAL – La saison de l’Impact n’est vieille que d’un mois, mais les nouveaux entraîneurs semblent avoir trouvé des repères prometteurs et l’un d’eux consiste à laisser Ignacio Piatti faire ce qu'il préfère.

 Même si Piatti a connu passablement de succès en MLS avant l’arrivée de l’entraîneur Rémi Garde, c’était tout à fait logique que ce dernier tente de modifier les habitudes de la pièce maîtresse de l’Impact pour l’intégrer dans sa vision d’ensemble.

 L’Argentin, qui est toujours poli, mais direct – comme l’a prouvé sa négociation publique l’an passé – a donné un aperçu du mérite qui revient à Garde pour l'avoir écouté.

 « Rémi est arrivé ici et il a fait beaucoup de changements dans le système. Maintenant, on évolue avec un 3-5-2, mais avant, on avait commencé à me faire jouer un peu plus en arrière. Après, je lui ai dit et il a compris aussi que j’aime jouer plus en avant. Chaque entraîneur a son système et sa vision et on est très bien avec lui », a confié Piatti qui a prouvé son point contre les Sounders de Seattle.

 Lorsqu’on souligne à Garde que Piatti préfère jouer en attaque qu’en défense, l’entraîneur ne peut cacher un sourire révélateur.

 « Oui, j’ai discuté de ça avec lui et avec plusieurs joueurs, voire tous j’espère. Ils savent que ma porte est ouverte s’ils veulent discuter. Ensuite, c’est moi qui tranche. Dans ma philosophie, c’est d’essayer de comprendre ce qui est le plus important dans la tête des joueurs pour eux, pour bien réussir. Mais, comme je leur dis souvent, j’ai 25-30 informations et je dois combiner tout ça du mieux que je peux. Les joueurs n’ont que leur version, ils aimeraient tel système ou tel entraînement, mais je dois penser à l’équipe », a expliqué le Français qui était heureux malgré la grisaille hivernale qui s’acharne.

 Actuellement, le schéma déployé produit une association de Piatti avec Jeisson Vargas, un Chilien de 20 ans qui a déjà trouvé le moyen de compter deux buts. Piatti, qui partage son mandat de grand frère auprès de Vargas avec Victor Cabrera, constate que la chimie s’installe avec lui.

 « J’aime jouer en avant, mais offensivement et pas défensivement. On se sent bien en haut. Depuis son premier départ contre Columbus, il a marqué deux buts. On se trouve bien et j’ai une bonne entente avec lui. C’est le cas aussi avec Matteo (Mancosu), mais il est blessé. Maintenant, c’est la chance pour nous deux de jouer ensemble », a noté Piatti qui espère que le système actuel sera maintenu.

 Puisque l’entraînement de mercredi a été remplacé par des exercices en gymnase en raison des conditions météorologiques, difficile de dire si Piatti verra son souhait exaucé, vendredi soir, sur le terrain du Revolution de la Nouvelle-Angleterre.

 Cela dit, Mancosu n’est pas celui qui viendra modifier l’effectif.

 « Ça n’avance pas aussi vite qu’on l’espérait ou que je l’espérais. Ça stagne un peu, c’est une douleur au mollet qui est un peu embêtante. Je ne pense pas qu’il sera disponible cette semaine », a mentionné Garde.

 De toute façon, Vargas est jeune et débordant d’énergie si l’on doit se fier à l’entraîneur.  

 « Il est jeune et enthousiaste. Il adore jouer, il a un côté gamin rafraîchissant. Il l’est particulièrement parce qu’il veut jouer et jouer. Quand je dis jouer, ce n’est pas faire un match de foot, mais il veut jouer et combiner. Mais c’est un jeune joueur donc il découvre l’enchaînement des matchs. Il n’a pas beaucoup de saisons derrière lui. Je pense qu’il a besoin de beaucoup travailler parce que c’est un joueur qui va se sentir encore mieux s’il est apte physiquement. Il découvre aussi un nouveau mode de vie ici. Il faut être vigilant, lui, moi et le personnel pour qu’il reste bien concentré sur l’objectif », a précisé Garde sur celui qui a prouvé qu’il pouvait se démarquer à tirer les coups francs et les coups de pied de coin.

 À l’origine, mercredi matin, Vargas devait rencontrer les médias, mais le plan a été modifié pour cet athlète qui demeure un peu gêné par ces tâches. L’important, c’est qu’il s’adapte déjà très bien sur le terrain.

 « Ce n’est pas facile, il a 20 ans et il arrive ici sans parler anglais ou français. Moi et Victor sommes derrière lui pour les choses dont il a besoin. De faire deux buts, c’est très important pour la confiance et la mentalité. Il veut continuer dans ce sens en travaillant. Je suis content qu’il ait commencé de cette manière, c’est bon pour nous », a convenu Piatti.

 Il ne faudrait pas oublier Alejandro Silva dans cette équation. Inséré pour ses neuf premières minutes, samedi soir à Seattle, dans le maillot bleu-blanc-noir, Silva deviendra incessamment une ressource plus présente.  

 « Ce que je vois avec lui – et je peux dire la même chose que les autres qui sont arrivés – c’est qu’il fait beaucoup de grands efforts pour que son intégration se passe bien. Son intégration se déroule bien, il n’y a pas d’inquiétudes pour l’avenir », a présenté Garde.

 Pas plus reposant en avril

 L’Impact a donc franchi le premier des huit mois du calendrier régulier avec un satisfaisant dossier de 2-2-0 considérant que le départ était exigeant avec trois matchs à l’étranger et un duel à domicile contre l’intimidant Toronto FC. Cependant, le mois d’avril n’est pas plus reposant avec encore trois duels sur quatre à l’extérieur de Montréal. En plus de l’arrêt au Gillette Stadium, il y aura ceux au Red Bull Arena et au Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta ainsi que la visite du Los Angeles FC.

« On n’a pas bien commencé avec les deux premiers matchs, mais il y avait beaucoup de nouveaux joueurs et l’arrivée des entraîneurs. Maintenant, on se sent bien et on a fait deux bons matchs contre Toronto et Seattle. On a plus de confiance pour aller jouer en Nouvelle-Angleterre et à New York. Il faut travailler, mais dans la tête, on est bien. C’est bon pour tous de gagner à l’étranger », a souligné Piatti.

 L’entraînement jeté à l’eau mercredi ne devrait pas affecter cet état d’esprit.

 « On s’adapte, comme dans les matchs, ça prend de la flexibilité. On a des installations qui nous permettent quand même de travailler à l’intérieur. On avait aussi anticipé une journée de mauvais temps cette semaine dans la charge de travail donc il n’y a pas de problème avec ça », a conclu Garde qui découvre la réalité du climat québécois.