MONTRÉAL – Sans vouloir exagérer la description, on a l’impression que l’Impact de Montréal entamera le deuxième chapitre du rôle de sauveur qui est attribué à Rod Fanni.

 

Après tout, l’Impact vient de concéder 16 buts en quatre défaites consécutives et Fanni semble être la seule pièce pouvant stopper les infiltrations d’eau sur-le-champ.

 

Arrivé à Montréal au début mars, le vétéran de 36 ans avait accompli sa tâche à merveille dès son entrée en scène. L’Impact avait profité de sa présence pour réussir deux blanchissages d’affilée. 

 

Ses coéquipiers, ses entraîneurs et les partisans n’oseront pas lui demander directement, mais ils espèrent qu’il produira une influence similaire pour son retour à l’action qui devrait s’effectuer, samedi, contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre au Stade Saputo.

 

« Oui, il y a de très bonnes chances, mais je ne veux pas m’avancer », a commenté Fanni.

 

« Ça évolue tous les jours, je suis très content. Je n’ai pas eu de chance, j’ai pris un coup à l’ischio et j’ai continué à jouer ce qui a provoqué un peu de casse derrière. Je travaille bien et j’ai repris les entraînements avec le groupe. Je laisse évoluer les choses et je fais tout pour être là le plus rapidement possible », a-t-il détaillé davantage.

 

Rémi Garde est lucide, il sait bien que sa présence rehaussera la qualité de rideau défensif.  

 

« Il revient assez rapidement, l’équipe médicale a fait un très bon travail. On sait qu’il a été un joueur important lorsqu’il a pu jouer à 100% de ses moyens. C’est bien de voir que ses sensations sont bonnes alors que le match approche. On verra encore aujourd’hui (jeudi) et demain (vendredi) », a indiqué Garde à propos de celui qui s’est acquitté de toute la portion collective de l’entraînement jeudi.

 

Si vous croyez que l’entraîneur serait le plus heureux de son retour, n’oubliez pas le gardien Evan Bush qui a été bombardé de 63 tirs cadrés cette saison en huit matchs.

 

« Ce serait bien de le ravoir, il ajoute une présence expérimentée, une influence calmante et tu as besoin de ça quand tu dois composer avec une tempête », a admis Bush.

 

Quand l’œil de l’ouragan s’est abattu sur l’Impact, Fanni était confiné à une présence en retrait comme spectateur. Il aurait voulu aider ses partenaires à mieux barricader leur maison pour limiter les dégâts.  

 

« Je suis très peiné, je suis venu pour aider cette équipe. C’est vrai que c’est difficile, mais l’équipe a fait plusieurs efforts au travail qui n’ont pas encore été récompensés.

 

« Parfois, il faut savoir passer ces périodes. Même si ce n’est pas positif, il faut le rester dans la tête pour pouvoir passer ce cap. Ce n’est pas en se mettant la tête dans le sable qu’on va réussir à se sortir de cette situation. J’en ai vécu des périodes comme celle-ci, même à Marseille. Il faut se réfugier dans le travail, il n’y a que ça qui pourra nous aider », a maintenu le défenseur.

 

Parlant de travail, son entraîneur a déploré l’implication de certains dans les entraînements. Sans avoir entendu les propos de son supérieur, Fanni convient que l’exigence de Garde est légitime.   

 

« C’est normal de demander ça. On ne peut pas avoir des résultats comme les nôtres et s’entraîner moins bien, ce serait anormal.  Il faut travailler, faire le dos rond, accepter les critiques et il faut être responsables. Quand ça ira mieux, il faudra être contents d’accepter les louanges », a-t-il proposé.

 

« Ce n’est pas en se cachant derrière des excuses qu’on progresse, il faut l’assumer. Il faut accepter les périodes compliquées », a ajouté Fanni qui est né à Martigues, en Provence.

 

L’embauche de Fanni est devenue essentielle à la suite de la perte de Zakaria Diallo. Garde et les dirigeants de l’Impact ont vu juste dans ce geste puisque Fanni s’est rapidement intégré comme un meneur aux influences positives.

 

« C’est un joueur qui a fait ses preuves en France, il a accompli une longue et belle carrière. Il a été un international et respecté partout où il est passé. Ça ne s’est pas toujours bien passé, mais, dans les situations où il était en difficulté, je sais qu’il s’est très bien comporté. C’est un professionnel qui a beaucoup de qualités humaines. C’est important pour moi et je ne suis pas surpris qu’il soit encore le même », a indiqué Garde.

De la lumière au bout du tunnel?

 

Le retour imminent de Fanni ne signifie toutefois pas pour autant que l’Impact reviendra à un système employant cinq défenseurs.  

 

« Pas spécialement, Rod peut aussi jouer dans une défense à quatre. D’avoir pu utiliser cinq défenseurs et de pouvoir le faire avec quatre, c’est bien pour l’équipe pour la marge d’évolution qu’on a durant un match ou d’un match à l’autre. Le 4-3-3 est un système que j’aime beaucoup parce qu’il est équilibré et je pense que c’est peut-être celui qui convient le mieux aux joueurs les plus importants et expérimentés de l’équipe », a précisé l’entraîneur.

 

Jouant justement son rôle de meneur, Fanni a décidé d’accompagner l’équipe lors de son dernier voyage à Atlanta. Jusqu’ici, le Français se dit très surpris par les ressources de la MLS comme les stades et la qualité des équipes, mais il a surtout faim de victoires.

 

Rappelons que l'Impact a perdu, le 6 avril, le premier duel de la saison contre le Revolution au compte de 4 à 0, mais Saphir Taïder avait été expulsé  à la suite d'un carton rouge dès la 13e minute.