Le match retour entre l'Impact et le Deportivo Saprissa sera présenté mercredi dès 19 h 30 sur RDS et RDS Direct.

 

MONTRÉAL – Le match de mercredi au Stade olympique s’ouvrira en fait sur la 91e minute d’une intéressante bataille tactique qui s’est amorcée la semaine dernière entre Thierry Henry et son homologue Walter Centeno.

 

À son premier match comme entraîneur sur un banc de touche nord-américain, Henry a sorti un joker de son jeu en amorçant le match aller du huitième de finale entre l’Impact et le Deportivo Saprissa avec un schéma tactique non orthodoxe caractérisé par la présence de trois attaquants en première ligne et un rempart défensif composé de cinq joueurs. L’approche lui a souri : après 22 minutes de jeu, son équipe profitait à la surprise générale d’un coussin de deux buts.

 

« [Le 4-3-3] n’avait pas fonctionné en présaison, pas besoin d’être un génie pour s’en rendre compte, a mis en contexte Henry en conférence de presse mardi. Il fallait être patient, mais il faut aussi s’adapter à son effectif et il faut s’adapter aux événements. Je crois que c’est l’une des choses les plus importantes : il ne faut pas s’entêter avec une idée de départ, mais plutôt réagir à ce que te donne ton équipe. On est donc allé de l’avant avec cette nouvelle stratégie. Et ça a fonctionné au début parce qu’on les a surpris, je crois. » ​

 

Au même micro, environ une heure plus tard, Centeno a avoué avoir été pris de court par la prémisse de son vis-à-vis.

 

« Ça a été difficile. Ça a été très difficile parce que nous n’avions pas de point de référence quant à leurs tendances avec ce nouvel entraîneur. D’un point de vue pratique, ça nous a pris quelque temps avant de déchiffrer comment ils voulaient jouer. »

 

À 2-0, l’Impact a diminué l’intensité de son pressing en descendant notamment ses deux ailiers d’un cran, densifiant du même coup sa présence en milieu de terrain. La balance de la possession de balle a dès lors penché encore plus du côté de Saprissa, mais l’étanchéité du bloc de l’Impact a réduit au minimum le risque de danger.

 

Mais dans les vingt premières minutes de la deuxième demie, Centeno a profité d’un luxe que Henry n’avait plus – le coach de l’Impact avait perdu deux de ses trois substitutions pour remplacer des joueurs blessés en première période – et a ramené deux défenseurs sur le banc pour faire entrer le milieu offensif Michael Barrantes et l’attaquant Ariel Rodriguez.

 

Les réglages qui ont découlé de ces changements, combinés aux effets grandissant de la fatigue chez les visiteurs, ont changé de façon définitive la physionomie du match. Dans l’avant-dernier quart d’heure de jeu, les Costaricains ont contrôlé le ballon pendant plus de 80% du temps et ont accentué la fréquence de leurs attaques en direction du filet montréalais. À l’heure des bilans, les hommes en bourgogne avaient centré un nombre ahurissant de 39 ballons dans la surface adverse. Leurs deux buts en fin de match ont d’ailleurs été le résultat d’une redirection par un attaquant qui était parvenu à échapper au marquage dans les six mètres de Clément Diop.

 

« Je pense que ça part du début [de l’action], il faut être plus près du centreur, évalue Samuel Piette. Je ne dis pas que nos joueurs ont fait un mauvais travail parce que des fois, on l’a vu durant le match, Saprissa centrait vraiment de n’importe quel endroit. Mais c’est à nous d’être un peu plus près d’eux. Je pense que nos défenseurs centraux ont très bien géré les centres. Oui, on a accordé deux buts. Dans les dix dernières minutes, alors qu’on était très fatigué, il y a peut-être eu un manque de focus. Mais par rapport à la quantité de centres qu’on a reçus, je pense qu’on a très bien géré ça. C’est le genre de chose qu’on doit par contre éviter le plus possible parce que c’est comme ça que le danger est venu de leur part. »

 

« Ça arrive souvent dans un match, a tenu à minimiser Henry au sujet des gains stratégiques effectués par son rival en cours de partie. On a eu à s’ajuster par rapport à eux, ils ont dû s’ajuster à pas mal de reprises par rapport à nous. Comme vous l’avez vu, ils ont mieux terminé le match que nous. Il faut essayer de voir comment on peut gérer la façon dont ils ont terminé le match. »

 

À quoi s’attendre, donc, pour le deuxième round de cette guerre d’esprit? Aux journalistes costaricains qui ont fait le voyage à Montréal, Henry a respectueusement répondu par la négative quand on lui a demandé s’il avait été surpris par la réplique que lui avait donnée son adversaire, mais il est resté coi quant à son expectative en vue de la revanche.

 

Et s’il se targue de ne rien cacher, « Titi » s’est bien sûr assuré de ne pas dévoiler son propre jeu.

« Cette équipe peut se battre dans la difficulté »

 

« Allons-nous jouer de la même façon demain? Je ne peux pas répondre à ça, a-t-il conclu avec le sourire. Ça pourrait être pareil, ça pourrait ne pas l’être. »​

« On s'attend au même genre de match »