MONTRÉAL – « Le style viendra plus tard », a sorti Thierry Henry en décantant le match nul de 0-0 qui qualifiait son équipe pour les quarts de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF.

 

La boutade – Henry répondait à une question en anglais qui portait sur la difficulté de faire progresser un groupe sur des aspects précis lorsque le contexte oblige à prioriser le résultat – n’a pas tant été lancée comme un appel au calme que comme une confiante prophétie. L’entraîneur est bien conscient que l’Impact ne sera pas confondu avec Liverpool sur la base des deux matchs qu’il vient de disputer contre le Deportivo Saprissa. Mais ce qui manque présentement à l’équipe en cohésion, en organisation, en condition physique et, il faut le dire, en talent, elle a su y compenser en démontrant une adhésion complète au projet de jeu et une abnégation de chacun dans la poursuite de l’objectif commun.

 

Il s’agit là une base non-négociable que Henry ne peut que se réjouir d’avoir pu confirmer au cours de la dernière semaine.

 

« On va revenir au même truc : on se bat. On a réussi à jouer contre une équipe qui nous a fait aller au bout du match au niveau physique. Vous regardez Shamit Shome à la fin qui s’étire parce qu’il a des crampes. Romell [Quioto] n’était pas loin des crampes. Ça s’était aussi passé au match là-bas. Encore une fois, je veux revenir sur le fait qu’on n’a que deux matchs dans les jambes. Alors terminer un match comme ça et voir mon équipe se battre jusqu’à la fin, à l’aller et au retour, je n’ai rien à redire sur ce plan-là. Il y a bien sûr des choses qu’il va falloir corriger, mais au niveau de la combativité et de l’envie, il n’y a rien à dire. »

 

« Je pense qu’on est en train de construire une culture importante et forte, a dit le milieu de terrain Amar Sejdic. On a commencé en allant chercher du positif loin de la maison dans un environnement hostile. Ce soir, on a donné un résultat à nos supporteurs, mais on leur a aussi montré qu’on était prêt à se battre jusqu’à la dernière minute. »

 

« On sait qu’au foot, s’il n’y a pas d’esprit d’équipe ou de combativité, c’est mort. On n’est pas le Barça, donc si on n’a pas ça ici à l’Impact ça va être compliqué, réalisait Saphir Taïder. Mais depuis que je suis ici, c’est ma troisième année, j’ai toujours vu un état d’esprit irréprochable, que ce soit des jeunes ou des plus vieux, et je ne crois que pas que c’est ce qui manquera au club cette année. »

 

« Ensuite, pour le beau jeu et tout ce qu’il y a à peaufiner, on aura du temps durant la saison, rassure Taïder. Le championnat arrive ce week-end, le coach est arrivé il y a un mois. Il ne faut pas trop lui en demander non plus. »

 

Les joueurs de l’Impact ne pourront effectivement pas s’asseoir bien longtemps sur leurs succès avant de devoir défendre ces belles paroles sur le terrain. Dès samedi, ils entreront officiellement sur un deuxième tableau alors qu’ils amorceront leur saison MLS contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre. En plus de voir à la récupération normale des joueurs utilisés contre Saprissa, il faudra gérer une liste des blessés qui s’est potentiellement allongée avec le retrait du défenseur Jukka Raitala à la mi-temps. La perte du capitaine s’ajoute à celles de Rudy Camacho et Orji Okwonkwo subies une semaine plus tôt.

 

S’il est su que Camacho est à l’écart pour au moins le prochain mois, le statut d’Okwonkwo, qui n’était même pas sur le banc mercredi, n’a toujours pas été clarifié par l’équipe. Dans un cas comme dans l’autre, la visite des Revs pourrait être l’occasion d’offrir une première titularisation à Maxi Urruti et Ballou Tabla, notamment, qui ont été des réservistes non-utilisés dans le dernier match.

 

« Ça va être un match différent, anticipe Henry. Il va falloir récupérer, voir qui est apte, qui va pouvoir débuter. Ce n’est pas toujours évident; quand vous regardez en général, les équipes qui commencent avec la Ligue des champions et la MLS souffrent en début de championnat. J’espère que ça ne va pas nous arriver à nous. »