MONTRÉAL – Comme ce fut le cas dans ses deux premiers matchs de la saison en Ligue des champions, Thierry Henry a mis cinq défenseurs sur le terrain samedi pour l’arrivée de son équipe dans le championnat 2020 de la MLS. Mais là s’arrêtent les comparaisons entre les deux contextes.

 

Si l’Impact avait passé la majorité de la partie à défendre avec une ligne arrière pratiquement immuable derrière un bloc compact en milieu de terrain mercredi contre Deportivo Saprissa, il s’est déployé de façon beaucoup plus dynamique contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre. Flanquant une charnière centrale bien installée autour du vétéran Rod Fanni, les latéraux Jorge Corrales et Zachary Brault-Guillard ont passé la journée à faire le piston dans leur corridor et ont largement été mis à contribution dans la construction offensive.

 

« Ça commence à ressembler à quelque chose »

« Mis à part [les problèmes sur phases arrêtées], on avait la balle, on la passait, on jouait, ça allait sur les côtés, on arrivait à trouver Zach et Jorge et [le Revolution] n’arrivait pas à savoir qui prendre à quel moment, a énuméré Henry au milieu d’une exhaustive analyse du match. Il y a eu des centres à répétition, des actions à répétition. Malheureusement, on n’a pas réussi à marquer plus en première mi-temps, Je pense qu’on aurait pu marquer un peu plus. »

 

« Saphir [Taïder] et Sam [Piette] ont essayé de jouer vers l’avant aujourd’hui, a poursuivi l’entraîneur. Ça nous a permis de nous installer dans le camp adverse, de faire courir [l’adversaire] de gauche à droite et de trouver des joueurs libres sur les côtés. C’est ce que ça apporte quand tu joues dans une défense à cinq. Zach et Jorge ont pu jouer beaucoup plus haut et centrer. »

 

Brault-Guillard se sentait particulièrement d’attaque sur le côté droit du terrain. Après quatre minutes de jeu, le Français de 21 ans avait déjà effectué deux courses explosives vers le gardien Matt Turner. À la 27e, il a servi un beau centre en retrait à Maxi Urruti à l’entrée de la surface, mais l’Argentin a pris une touche de trop et a manqué de finition. En l’espace de deux minutes en début de deuxième demie, il s’est offert deux incursions menaçantes vers la surface. À la 64e, il a encore une fois offert une occasion dorée à Urruti sans qu’il y ait concrétisation.

 

« Je me sentais en jambes, a affirmé le jeune produit de l’Olympique lyonnais. Même si on a eu un match mercredi, je suis resté dans cette physionomie d’aller vers l’avant. Je me sentais assez bien et ça a payé sur pas mal d’occasions. » 

 

« Certaines personnes pensaient qu’on allait défendre beaucoup cette année et je pense qu’on a prouvé le contraire aujourd’hui, s’est-il permis d’ajouter. On a eu de bonnes phases offensives et on a pas mal su garder le ballon. »

 

Impact 2 - Revolution 1

Henry, en bon leader, s’est assuré d’éloigner le projecteur de son jeune protégé afin de mettre en lumière le travail du collectif. « Avant de libérer le côté droit, il faut aller à gauche, a-t-il fait remarquer. Quand tu joues à cinq, c’est beaucoup plus facile parce que ton arrière gauche devient écarté de l’autre côté. Chaque fois qu’on allait de l’autre côté, c’était pour libérer Zach et ça fonctionnait. C’est donc un travail d’équipe. Zach a été plus en vue aujourd’hui, mais avant d’aller de son côté, il a fallu aller sur celui de Jorge. »  

 

N’empêche, encore fallait-il que les choses se passent quand le ballon se retrouvait aux pieds de ZBG. Et on avait l’impression que c’était le cas presque chaque fois.

 

« Il est très mature dans son jeu, très puissant, a vanté Piette. On l’a vu aujourd’hui à quelques reprises, il aurait pu juste pousser le ballon et partir à 1-contre-1 contre le gardien. Je pense qu’il a beaucoup à apprendre des vétérans et du coach ici, mais on voit déjà beaucoup de qualité. Je crois qu’il a appris beaucoup l’an dernier avec Bacary Sagna. Il a un gros potentiel. »

 

Après avoir été limité à 13 matchs à sa première année en Amérique du Nord, Brault-Guillard semble prêt à prendre une place de premier plan dans la reconstruction de l’Impact supervisée par le directeur sportif Olivier Renard.

 

« [Le 5-2-3] est le système qui me permet de monter aussi haut sur le terrain et de poser des problèmes à l’ailier et au défenseur, qui ne savent pas trop où se situer. Après, ça laisse aussi pas mal de profondeur pour les attaquants. Je me sens pas mal à l’aise, je commence à comprendre pas mal plus le poste et à avoir pas mal de patterns avec le milieu offensif et le milieu de terrain. »

« Sur mesure [pour moi], je ne sais pas. Un 4-3-3 ou un 5-2-3, franchement ça dépend. J’essaie juste de m’adapter le plus rapidement possible. Mais c’est vrai que là, ça nous réussit bien. J’espère que ça va continuer. »