MONTRÉAL – C’est une position à laquelle les joueurs de l’Impact commencent à être habitués. « Dès mon premier match contre Chicago, on était sous pression et il fallait s’imposer absolument », note avec justesse le défenseur Bacary Sagna, qui n’a connu qu’une seule version de l’équipe depuis qu’il s’y est joint au mois d’août, celle dont la marge d’erreur est pratiquement inexistante.

Confrontés à une finalité qui pend donc au-dessus de leur tête depuis ce qui semble être une éternité, les Montréalais ont repris l’entraînement mercredi en vue de leur dernier match de saison régulière contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre. Leur réalité est la suivante : seule une victoire dimanche au Gillette Stadium, combinée à une défaite ou un match nul du Crew de Columbus contre le Minnesota, leur permettrait de s’approprier la sixième et dernière place donnant accès aux séries dans l’Est.

« On savait que ça allait se jouer jusqu’à la fin et c’est ce qui se passe, constate Sagna. Je pense que tout le monde est un peu surpris que ça se joue avec Columbus et non Washington, mais pour nous, ça ne change rien. Pour se qualifier, on devait tout gagner. Malheureusement, on n’a pas notre destin entre les mains et tout peut arriver, mais quoi qu’il en soit, il ne faut pas qu’on ait de regrets. »

« On va prendre cette situation avec plaisir, a exprimé l’entraîneur Rémi Garde, qui a commencé son règne à la barre de l’Impact en perdant 11 de ses 14 premiers matchs. On aurait aimé être dans une situation où on aurait eu beaucoup moins de calculs à faire, à se préparer pour la suite comme la plupart des équipes qui savent maintenant ce qui les attend. On sait aussi qu’on est dans une situation où il faut encore que le destin soit un peu avec nous, que les choses se déroulent en notre faveur sur un autre terrain, où on ne maîtrise rien, évidemment. Mais on est contents d’être où on est. »

L'Impact toujours dans la course

Pour la deuxième fois en autant de semaines, l’Impact jouera sa saison contre une équipe qui sait déjà quand prendra fin la sienne. Le Revolution n’a signé qu’une victoire à ses six derniers matchs et est déjà assuré de terminer l’année au huitième rang du classement de l’Association Est.

Dimanche dernier, une défaite de 4-1 face au Real Salt Lake a provoqué l’ire de l’entraîneur Brad Friedel. Ce dernier a qualifié la performance de ses joueurs de « pathétique » et « inacceptable », critiquant leur degré d’effort et accusant même certains d’entre eux d’avoir déjà la tête aux vacances.

Dans des entrevues diffusées sur le site internet de l’équipe, les vétérans Juan Agudelo et Brad Knighton ont depuis émis le souhait de jouer les trouble-fête et de contrecarrer les plans d’après-saison de l’Impact.

« [On s’attend] à une opposition comme s’ils étaient à une autre place, affirme Garde. On voit très bien les résultats – il y a eu Orlando à Columbus la semaine dernière, et je ne prends que cet exemple. Toronto FC, chez nous, n’a rien abandonné du tout. C’est bien pour le sport, c’est bien pour l’intégrité de la Ligue. C’est sûr que nous, on a une motivation intrinsèque qui doit être plus positive que nos adversaires, mais on sait qu’ils ne nous ouvriront pas le chemin facilement. »

« Il ne faut pas qu’on s’occupe de l’état d’esprit de l’autre équipe, exhorte Sagna. Il n’y a qu’un seul objectif, c’est celui de s’imposer. On a su être patients contre Toronto. Pour ne pas prendre de but dans un premier temps, parce que c’est très important de ne pas courir après le score. Ensuite, on a su mettre un peu plus de poids pour réussir à marquer deux buts. Il va falloir faire la même chose, être patients et ne pas penser au temps qui sera contre nous. Il ne faut pas qu’on commence à s’éparpiller et que le temps nous stresse. Il faudra garder la tête froide. »

Une destination inhospitalière

L’Impact n’a pas connu beaucoup de succès en Nouvelle-Angleterre au cours des dernières années. Son dernier triomphe à Foxborough remonte à 2015. Plus tôt cette saison, contraint d’y jouer en désavantage numérique à la suite de l’expulsion de Saphir Taïder, il en est revenu avec une gênante défaite de 4-0.

« On est toujours là »

La configuration inhabituelle du stade – dont la vocation première est d’accueillir des matchs de football américain – et sa surface artificielle comptent parmi les facteurs qui en font une destination si inhospitalière. Bacary Sagna, qui a passé la majorité de sa carrière en France et en Angleterre, a d’ailleurs affirmé n’avoir jamais joué sur du gazon synthétique.

« À Auxerre, Guy Roux a certainement mis les terrains en synthétique, mais Bacary joue depuis tellement longtemps qu’il ne s’en souvient pas », a blagué Garde quand on lui a transmis les propos de son vétéran.

Sur une note plus sérieuse, Garde a affirmé qu’il convoquerait cette semaine ses joueurs sur le gazon naturel du Centre Nutrilait plutôt que de tenter de les accoutumer à ce qui les attend au domicile du Revolution.

« C’est vrai que c’est toujours un handicap, mais ma position là-dessus, c’est que je ne suis pas fan de changer chaque fois de terrain d’entraînement en fonction des surfaces sur lesquelles on joue. Je pense que les joueurs s’habituent assez rapidement, avec l’échauffement d’avant-match. »

Par ailleurs, Garde a mentionné que le défenseur Daniel Lovitz, qui a été exclu de la formation dimanche dernier après s’être blessé à l’entraînement, était prêt à reprendre le collier et serait disponible pour le match de dimanche.

« Ça dépend d'une autre équipe, mais il faut gagner »