MONTRÉAL – La journée de mercredi a sans doute été très pénible pour l’entraîneur Mauro Biello. Non seulement son club s’est affaissé contre le New York City FC, mais il a dû composer avec la rumeur selon laquelle Alessandro Nesta allait lui ravir son poste en 2018.

 

Après la rencontre, Biello ne s’est pas emporté sur le sujet. Il a été en mesure de conserver sa retenue qui s’impose pour un entraîneur.

 

« Ça fait partie du métier, je peux juste contrôler ce que je fais avec l’équipe. Ce sont des distractions, mais je dois me concentrer sur mon travail. Malheureusement, des histoires comme celle-ci sont publiées, mais je ne peux rien y faire. Je dois essayer de placer l’équipe dans les meilleures conditions pour jouer », a réagi Biello.
 

Relancé sur les émotions qui ont dû l’envahir, l’entraîneur a répondu ainsi.

 

« Pour être honnête, je ne suis pas ces choses comme les réseaux sociaux. Les gens vont toujours parler dans ce domaine. Quand ça va mal, c’est toujours l’entraîneur qui est visé et je suis responsable pour les performances du groupe », a reconnu Biello sans se défiler.

 

Le sujet valait la peine d’être abordé avec le capitaine Patrice Bernier. Sa réaction n’a laissé aucun doute, ce sujet le dérange et le secoue.

 

« C’est difficile », a-t-il commenté en soupirant.

 

« Quand tu viens d’ici et que tu vois tout ce que Mauro a donné depuis qu’il est là comme entraîneur. Je suis pour qu’on donne une chance à ceux qui viennent d’ici de démontrer s’ils sont capables d’accomplir le travail. C’est Mauro et le club, c’est difficile », a enchaîné Bernier.

 

À la suite d’une telle défaite, on aurait souhaité voir plusieurs meneurs du club faire face à la musique. Cependant, Bernier et le gardien Evan Bush ont été les seuls à se présenter devant les médias.

 

« Je vais me garder une petite gêne »

Bush a dit qu’il ignorait l’histoire à propos de Nesta. Par contre, il a donné son opinion quand on lui a demandé s’il y avait une cassure au sein du groupe de Biello.

 

« C’est difficile de répondre à cette question puisqu’il y a plusieurs nationalités dans notre vestiaire. C’est normal que des groupes se forment, mais je ne crois pas que ce soit un problème.

Ceci dit, si ça ne se transpose sur le terrain comme un groupe, une entité, c’est un enjeu. Pour quelques raisons, ça regarde mal depuis quelques semaines. C’est difficile d’identifier la raison principale », a répondu Bush.

 

Le sujet a fait sursauter Bernier, un compétiteur jusqu’au bout des ongles.

 

« Je ne sais pas s’il y a un malaise. Mais si des gars ont abandonné, il faudrait qu’ils le disent. Vaut mieux aller avec les gars qui veulent se sacrifier jusqu’au bout. On vient de subir quatre défaites à domicile, tu ne peux pas, tu ne peux pas dans cette ligue. Je suis désolé, mais ça commence par les matchs chez toi si tu veux te rendre quelque part », a commenté le numéro huit.  

 

« Il faut aller jouer au Colorado avec les gars qui veulent jouer et qui désirent tout donner », a-t-il proposé.

 

Impact 0 - NYCFC 1

A-t-il l’impression que ce fut l’équivalent de laisser tomber Biello?

 

« C’est laisser tomber Mauro et le club. Tu représentes le club, tu ne peux pas offrir une telle performance devant tes partisans », a prononcé le capitaine.

 

Marchant sur des œufs, Biello a tout de même reconnu que les éléments à sa disposition ne parviennent pas à enchaîner les performances de haut niveau.

 

« Il y a deux matchs, face à Toronto, on a vu une équipe différente. Oui, le match suivant contre Atlanta a été difficile. Mais c’est un match après l’autre et c’est difficile pour cette équipe de répéter les meilleures sorties. On ne va pas cacher qu’on a des joueurs pour lesquels c’est difficile de jouer aux trois jours », a relevé Biello sur cette réalité de la MLS.  

 

Chose certaine, le désir de vaincre n’était pas suffisant dans cet affrontement. Ce constat donne des maux de ventre à Bush.

 

« On dirait que c’était le cas, mais je ne sais pas trop pourquoi. De penser que c’était le cas, ça ne fait pas de sens à mes yeux. J’ai de la misère à comprendre. Ce sera peut-être difficile à l’entraînement, mais le minimum que tu dois faire est de croire que tu peux gagner chaque partie peu importe ton rang au classement. Si ce n’est pas ta mentalité, c’est que tu n’es pas un compétiteur et tu ne mérites pas de jouer », a-t-il cerné sans gants blancs.  

L'Impact encaisse un 4e revers de suite à domicile

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Bernier n’envisageait pas que sa longue carrière puisse se terminer par une chute désolante comme celle-ci.

 

« Il reste trois matchs, ce sont mes derniers à moins qu’on ne renverse la vapeur. Ce n’est pas la façon dont je voulais finir », a conclu le capitaine de 38 ans qui mériterait une fin plus inspirée de sa troupe.