MONTRÉAL – L’Impact a limogé un entraîneur, en a embauché un autre qui ne figure vraisemblablement pas dans ses plans d’avenir et n’a gagné que quatre de ses neuf matchs après l’arrivée de Bojan Krkic à Montréal. Néanmoins, l’Espagnol garde une impression positive de ses premiers pas avec sa nouvelle équipe et entrevoit la suite avec un étonnant optimisme.

 

« L’impression que je garde du dernier match de la saison, c’est qu’on a déjà l’équipe pour gagner en matchs éliminatoires », a clamé Bojan mardi lors du bilan de fin de saison annuel des joueurs.

 

« On a les joueurs pour y arriver. Notre cible pour l’an prochain ne devrait pas être de simplement se qualifier pour les éliminatoires, parce qu’on n’a besoin que d’être dans les sept premiers pour atteindre cet objectif et je sens qu’on est meilleur que ça. Ça sera au club d’identifier les joueurs qui seront de retour, la décision ne me revient pas, mais dans la dizaine de matchs que j’ai pu jouer, je n’ai vu aucune équipe qui nous était si supérieure. »

 

Ancienne pépite du FC Barcelone, Bojan n’a pas eu sur sa nouvelle équipe l’influence immédiate que certains attendaient. Il a certes marqué à son troisième match, un but de grande qualité dans une défaite contre Toronto, mais son intégration au sein du groupe a semblé se faire à tâtons. Ses deux buts dans les deux derniers matchs de la saison laissent toutefois entrevoir l’étendue de son potentiel.  

 

« Je n’avais pas joué depuis quatre mois quand je suis arrivé et je n’ai pas eu beaucoup de temps pour m’adapter à l’équipe, a-t-il rappelé. Après deux mois, je peux dire que je suis vraiment heureux d’être ici. On n’a peut-être pas atteint notre objectif collectif, mais on jouait de la bonne façon à la fin. »

 

Des regrets pour Sagna

 

Bacary Sagna, qui a fait partie de la genèse de cette saison gaspillée, partageait la vision de Bojan sur le potentiel mal exploité de l’Impact.

 

« Il y a pas mal de regrets parce que je pense qu’il y avait la possibilité de faire quelque chose avec le groupe qui était le nôtre, a commenté le défenseur français. On avait la possibilité de se qualifier pour les playoffs et même d’aller très loin. On ne l’a pas fait. »

 

Sagna a rappelé que l’équipe avait bien manœuvré à travers un début de calendrier difficile qui l’avait forcée à jouer ses six premiers matchs à l’étranger. Mais à ses yeux, la perspective de jours meilleurs lors du retour à domicile a été prise pour acquis.

 

« On a eu quelques mauvais résultats qui nous ont mis dans le pétrin et on n’a pas su réagir. Il y a peut-être eu un manque de maturité. C’est toujours facile de parler après, mais peut-être qu’on aurait dû prendre plus de responsabilités sur le terrain et prendre les matchs les uns après les autres plutôt que de se projeter comme on l’a fait. On a oublié de vivre au jour le jour et on s’est projeté trop loin dans la saison. »

 

Sagna a précisé qu’une rencontre était prévue entre son agent et les représentants de l’Impact et que sa préférence était un retour sur le terrain en 2020.

 

« J’ai pris énormément de plaisir cette saison et j’aimerais bien rester. »

 

Fanni : « On ne le saura jamais »

 

Rod Fanni, qui aura 38 ans au début de la prochaine saison, s’est lui aussi dit disposé à discuter d’un potentiel retour avec la nouvelle direction.

 

Écarté des plans de l’Impact après une scintillante première saison avec le club en 2018, l’ancien international français a reçu un S.O.S de l’ancien entraîneur Rémi Garde avant son congédiement et s’est finalement engagé avec l’équipe à la fin août. On l’attendait trois semaines plus tard, au retour de la trêve internationale, mais le nouvel entraîneur Wilmer Cabrera n’avait pas jugé bon de se prévaloir de ses services et sans lui, l’Impact s’était incliné contre le FC Cincinnati.

 

« Quand on avait commencé à parler de l’éventualité d’un retour, une semaine avant j’avais commencé à bosser. On s’était dit qu’il fallait un minimum de deux, trois semaines [de préparation]. Jouer, c’est une chose, mais le but n’était pas de revenir sur le terrain et de se blesser tout de suite. On aurait tous été ridicule de cette décision tardive et ce n’était pas le projet », a expliqué Fanni.  

 

« C’est vrai que ça a pris un peu de temps. Je me suis préparé de mon mieux, mais le reste ne dépendait pas que de moi. Si c’était le cas, je serais rentré tout de suite. Je me suis mis à disposition, mais il y avait déjà un groupe en place et des choix étaient faits. »

 

La question qui tue a été posée à Fanni : est-il d’avis que l’Impact aurait connu un sort plus favorable si la décision de le ramener avait été prise plus tôt?

 

« Je ne peux pas me permettre de dire ça, mais je pense sincèrement que j’aurais pu les aider un peu plus, a respectueusement répondu le vétéran. Après, je ne sais pas ce qui en aurait été, mais vous savez, j’ai des bons rapports avec tout le monde. Je pense que j’aurais pu apporter un peu de mon expérience. Mais dire que ça aurait été différent, on ne le saura jamais. »

 

« Je ne m'inquiète pas pour mon avenir »