Depuis 2014, les abonnés de l’Impact ne sont plus de simples détenteurs de billets de saison. Ils sont membres du club. Un statut qui vient avec certains privilèges tels qu’assister à l’assemblée des membres tenue mercredi soir dernier au centre-ville de Montréal.

 

En l’espace de 90 minutes, la soirée aura bien résumé les forces et faiblesses de l’organisation à l’approche d’une nouvelle saison.

 

La marque

 

En voyant l’effectif se tenir sur scène avec les bras croisés au beau milieu d’un nuage de fumée, on ne peut faire autrement qu’admirer le potentiel de la marque IMFC. Même dans un maillot que les plus consommateurs auraient aimé voir renouvelé, l’équipe présente une image jeune, moderne et vibrante. Sexy même, diront certains ou certaines.

 

L’Impact de Montréal a un « brand » tape-à-l’œil qui interpelle et inspire les gens.

 

L'entraîneur

 

Robert Tanguay avait gardé le meilleur pour la fin au Cinéma Impérial. Après avoir présenté les joueurs et les entraîneurs adjoints, l’annonceur maison du club a eu peine à se faire entendre lorsqu’il a prononcé le nom de Rémi Garde.

 

Accueilli en héros devant les quelques 900 amateurs présents, Garde a pointé l’écusson sur son costard en guise de fierté. Un costard qu’il portait avec honneur, même s’il n’a toujours pas entraîné une minute en MLS. En plus de son bagage d’entraîneur et de ses talents de communicateur, le Lyonnais se présente à Montréal avec une maîtrise des symboles qui lui permettront de rapidement tisser des liens avec le public.

 

Bien qu’il ait humblement dévié l’attention sur ses joueurs et son personnel technique, Rémi Garde devra s’y faire. Avec l’effectif actuel, il est une des grandes vedettes de cette équipe. Peut-être même la plus grande. Le prise de l’année appartient pour le moment au président.

 

Le contrôle

 

Contrairement aux années précédentes, les abonnés de saison n’ont pas eu l’occasion de poser leurs questions de vive voix. C’était pourtant l’essence même du charme de l’événement dans le passé. Soumises à l’avance, les questions ont été filtrées et intégrées à la présentation.

 

Peut-être que d’autres motifs sont derrière cette nouvelle formule, mais elle avait certainement l’avantage de contrôler le message. Avantage pour le club évidemment. Au final, aucun échange n’aura eu lieu sur la manière dont Mauro Biello a été remercié, le départ de Laurent Ciman ou le recrutement qui a semblé avoir frappé un mur depuis le mois de janvier.

 

J’ai eu le plaisir d’assister à plusieurs assemblées au fil des ans. Joey Saputo y a toujours brillé en répondant candidement à des questions de fond qui préoccupaient ses clients. Avec cette dernière édition, une distance s’est installée entre le club et ses plus fervents supporters.

 

Si on leur permettait de mieux comprendre la gestion des gros dossiers, les membres accepteraient peut-être mieux de s’armer de la patience qu’on leur demande encore une fois cette année.

 

La plainte

 

Thème récurrent depuis maintenant quelques années, l’Impact a encore une fois demandé à la communauté d’affaires et la classe politique d’en faire plus. « Si c’est le cas à Atlanta, Kansas City et Seattle, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas possible ici », a lancé Joey Saputo sur scène.

 

À moins qu’elles ne soient accompagnées d’un plan d’action pour rendre l’Impact plus attrayant aux yeux des entreprises et des divers paliers de gouvernement, ces plaintes deviennent redondantes.

 

Lors d’une saison 2014 désastreuse, on dénonçait une couverture médiatique insuffisante. L’année suivante, on reprochait au marché montréalais d’avoir perdu son « buzz » pour le bleu-blanc-noir. Quelques mois avant l’arrivée de Didier Drogba en 2016, le président se disait déçu de voir que les salles combles n’étaient pas plus nombreuses.

 

Ces réflexions sont toutes légitimes, mais elles donnent constamment l’impression que la responsabilité repose sur les épaules de l’« autre ». Le monde des affaires et les politiciens peuvent-ils en faire plus pour l’Impact? Certainement, mais qu’auront-ils en retour?

 

Qu’entend faire le club pour les inciter à contribuer d’avantage ? Secouer le pommier peut fonctionner un certain temps, mais un jour où l’autre il faudra l’arroser.

 

Le support

 

Malgré un plan de cinq ans parfois difficile à suivre, le noyau dur de partisans reste fidèle au club et à lui-même. L’accueil pour Joey Saputo était senti, les chants nombreux et l’ambiance électrisante par moments à l’Impérial. Les nouveaux visages du Onze montréalais auront certainement apprécié leur premier contact avec les partisans.

 

D’année en année, les fans de l’Impact élèvent leur niveau d’un cran. Leur connaissance du jeu et leur créativité sont des atouts de taille pour l’organisation. Les membres sont un des joyaux du club. Un joyau à chérir pendant que les voisins de la métropole sont plus négligents avec leur clientèle.

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