Vous avez probablement peu, sinon aucun souvenir du samedi 8 juin 1996. Si vous êtes de la Métropole, je vous pardonne. Après tout, ça se passait dans la Vieille Capitale cette fin de semaine-là.

 

Je me souviens très bien. L’Impact de Montréal était à Québec pour affronter les Raging Rhinos de Rochester et j’étais aux premières loges du Patro de Charlesbourg pour observer Valerio Gazzola diriger l’entraînement à la veille du match. « Une dernière fois boys. Ok one more. Do it again ». Difficile à satisfaire Valerio!

 

Au coup de sifflet final le lendemain, 5 000 supporters célébraient la victoire du Onze montréalais et je demandais à Paolo Ceccarelli si je pouvais avoir ses gants. « Viens me voir au prochain match », me lançait le gardien en pensant couper court à la demande d’un jeune qui ne parcourrait certainement pas les 250 km.

 

Paolo était plutôt surpris en me voyant au Centre Claude-Robillard quelques jours plus tard. « À Québec tu m’as dit que tu me donnerais tes gants ». « Ok come with me ». Après avoir enjambé l’équipement de Lyndon Hooper à l’entrée du vestiaire, je me suis rendu au casier de Ceccarelli pour réclamer mon dû.

 

Les gants ont poiroté longtemps dans ma garde-robe avant que Dominique Morin n’en hérite. C’était plusieurs années avant qu’il ne soit nommé capitaine de l’équipe réserve de l’Impact. Il aimait bien garder les buts au Sport-Études pour arrêter les tirs d’Anthony Jackson-Hamel. Comme quoi, tout est dans tout.

 

Mon point?

 

L’Impact de Montréal a laissé des traces sur le soccer québécois bien avant 2012 et ceux qui ont marqué l’ère pré-MLS doivent être reconnus. En ce sens, saluons la décision de Joey Saputo et ses conseillers de choisir Nevio Pizzolitto et Gabriel Gervais comme premiers noms à inscrire sur le mur de la renommée du club.

Malgré des carrières admirables, les Twin Towers comme le collègue Patrick Leduc aime les appeler, étaient disparues du radar depuis leurs retraites respectives. Même si l’allure du mur reste à déterminer, on sait maintenant qu’ils auront un domicile fixe au Stade Saputo. Un domicile qu’ils présenteront fièrement à leurs enfants pour montrer la voie qu’ils ont pavée avant l’arrivée de Nacho Piatti, Didier Drogba et cie.

 

L’histoire de l’Impact, on s’en souvient. De plus en plus. Il faudra cependant éviter de tomber dans une nostalgie trop profonde samedi après-midi puisque c’est le Toronto FC de 2018 qui débarque en ville. Pas celui qui a raté les séries pendant huit saisons consécutives entre 2007 et 2014. Ni celui que le bleu-blanc-noir a éliminé avec une victoire écrasante de 3-0 en octobre 2015.

 

C’est un TFC triple champion en 2017 et fraîchement qualifié pour les demi-finales de la Ligue des Champions de la CONCACAF qui s’amène. Les troupes de Greg Vanney ont beaucoup laissé sur la pelouse du Estadio Universitario, mais la confiance acquise au Mexique face à Tigres pourrait largement compenser pour la fatigue accumulée avec le déplacement.

 

Tout comme le Onze montréalais, les Reds sont en quête d’une première victoire en MLS cette saison. Le « charme » du Stade olympique sera-t-il suffisant pour faire pencher la balance à la faveur de l’Impact?