MONTRÉAL – Même si elle l’a forcé à aller se mettre à l’abri au nord de la ville pour s’assurer d’un retour optimal à l’entraînement, la pluie verglaçante qui tombait sur Montréal lundi matin n’était rien pour l’Impact comparativement à la tempête qu’il avait essuyée deux jours plus tôt.

 

Après avoir enfilé deux jeux blancs générateurs d’optimisme pour terminer le mois de mars, l’Impact vient d’encaisser sept buts à ses deux derniers matchs. Si les circonstances atténuantes peuvent servir à expliquer en partie la défaite de 4-0 servie par le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, la récente contre-performance contre les Red Bulls de New York ne vient avec aucun astérisque.

 

Des deux équipes sur le terrain samedi, l’Impact est tout simplement arrivée deuxième dans toutes les facettes du jeu. En défense, la charnière centrale a été mise en marche arrière continue par les appels bien synchronisés de Bradley Wright-Phillips tandis que sur les flancs, un laxisme constant sur le porteur du ballon a permis à l’adversaire de centrer à profusion dans la surface montréalaise.

 

« Il est clair qu’on a concédé trois buts aux Red Bulls, mais on aurait pu en prendre plus, n’a pas caché l’entraîneur-chef Rémi Garde avant d’amorcer sa semaine de préparation. On a eu plusieurs situations où je pense que notre dernière ligne défensive a été trop vite mise en difficulté. Il faut qu’on travaille encore tout ça. »

 

En attaque, le constat n’est plus reluisant. Après les trois tirs cadrés par Jeisson Vargas en première demie, ce fut le néant, les pertes de ballon beaucoup trop fréquentes en milieu de terrain nuisant à toute forme de construction vers l’avant. Collectivement, l’Impact n’a réussi que 65 % de ses passes.

 

« La première période a été assez intéressante sur ce qu’on a proposé offensivement, même si on a été très vulnérables très vite dans ce match. On s’est mis en difficulté par trop d’erreurs techniques, trop de déchets techniques. Quand on veut posséder le ballon comme c’est notre souhait, on ne peut pas se mettre en difficulté tout seul », a résumé Garde.

 

La baisse de régime affichée par l’Impact en deuxième demie a laissé un goût amer dans la bouche du milieu de terrain Samuel Piette.

 

« Personnellement, je trouve qu’on a été beaucoup trop spectateurs, a tranché le Québécois lundi. À 1-1 [à la mi-temps] pourtant, c’est un bon résultat. Peut-être qu’on s’est dit qu’on était bien avec ça et on les a trop laissés jouer. On aurait peut-être dû aller de l’avant un peu plus, imposer notre jeu plutôt que de succomber à leur attaque. »

 

Piette a noté que le niveau de forme du collectif, peaufiné et louangé depuis le camp d’entraînement, ne s’est pas avéré à la hauteur contre une équipe qu’on savait très active et envahissante.

 

« Côté collectif, je trouvais qu’on manquait d’énergie aussi en deuxième mi-temps, d’enthousiasme un peu. »

 

« J’en parlais avec Robert [Duverne, le préparateur physique] et Julien [Lamblin, le physiothérapeute en chef], c’est peut-être la première équipe qui était meilleure que nous physiquement. Ça nous a surpris. Il faisait très chaud, c’était dur pour nous, mais c’est pour les deux équipes. Comme j’ai dit, on a manqué d’énergie et d’envie. On n’a pas bien joué nos cartes, je crois. »

 

Fanni : en attente d’un diagnostic

 

Si la tenue de la défense montréalaise était loin d’être exemplaire en première demie, son effondrement au retour de l’entracte a coïncidé avec l’absence du vétéran défenseur Rod Fanni. 

 

En quittant le terrain à la 40e minute, blessé à une jambe, Fanni a bien malgré lui provoqué un remaniement du côté gauche de la défensive. Rudy Camacho, qui en était à son premier match en MLS, a pris sa place plein axe tandis que Jukka Raitala a glissé dans la charnière centrale. Daniel Lovitz, qui avait été écarté de la formation partante pour la première fois de la saison, a complété l’opération en retrouvant son corridor.

 

« On l’avait vu sur les premiers matchs que Rod a joués, il est évident que c’est un joueur qui a une forte influence sur les autres, a constaté Garde. Lorsqu’il sort comme ça brutalement, bien sûr que ça a un impact sur l’énergie et la stabilité mentale de l’équipe. »Rod Fanni

 

Garde n’était pas en mesure d’offrir une mise à jour sur l’état de santé de son pilier lors du retour à l’entraînement de son équipe.

 

« Je pense et j’espère que ce n’est pas trop grave, a-t-il exprimé avec réserve. Ça allait un peu mieux déjà aujourd’hui, mais c’est très, très frais. Il faudra vraiment attendre les examens cliniques. »

 

Depuis son insertion dans la formation de l’Impact, Fanni est le phare d’une défense à trois arrières centraux avec à sa droite Victor Cabrera et à sa gauche Raitala ou Camacho. Son absence potentielle pourrait inciter l’entraîneur à s’éloigner du schéma tactique en 3-5-2 qu’il a favorisé au cours des quatre derniers matchs.

 

« Je ne serais pas aussi catégorique que ça, mais en tout cas, c’est une réflexion permanente que j’ai, tempérait-il lundi. Comme je le dis souvent, j’essaie toujours de mettre les joueurs les plus en forme et les plus influents dans leur meilleure position avec la meilleure animation possible. »

 

L’Impact disputera son prochain match samedi au Stade Saputo alors que Laurent Ciman et le Los Angeles FC seront en ville. ​