MONTRÉAL – C’était une soirée mondaine comme il s’en organise plusieurs lorsque le cirque de la Formule 1 débarque à Montréal. Hassoun Camara s’y trouvait en compagnie de Didier Drogba et Patrice Bernier.

On a insisté pour lui présenter cet homme, un grand brun aux allures de star de cinéma. Mais ce n’était pas un acteur. Ça, Camara le savait, on le lui avait dit. C’était un joueur de football américain. N’empêche, son visage ne lui disait absolument rien. Pas plus que son nom, d’ailleurs.

« Prends une photo », qu’on lui a dit. « Tu verras, dans quelques mois, ça vaudra de l’or. »

L’homme en question, c’était Tom Brady.

C’est donc avec une perspective flambant neuve sur ce conseil qui lui avait été prodigué et donc avec un regard doublement admiratif que le défenseur de l’Impact a été témoin du plus récent exploit de celui qui est considéré par plusieurs comme le plus grand quart-arrière de l’histoire de la NFL.

« Je ne veux pas m’inventer de vie, c’est la vérité, je ne savais pas qui c’était, a candidement raconté Camara au lendemain de la victoire des Patriots de la Nouvelle-Angleterre sur les Falcons d’Atlanta au Super Bowl LI. Mais je suis content de l’avoir rencontré parce que ça m’a permis de rencontrer l’homme avant d’être ébahi par le footballeur. De le voir jouer de cette façon hier, devant le monde entier, wow! J’ai pris la mesure de la légende qu’il est. »

Camara conserve le souvenir d’un « garçon qui transpire l’humilité ». Les quatre athlètes ont échangé pendant 45 minutes. Ils ont parlé de foot, de celui qui se pratique avec le ballon ovale comme de celui qui se joue avec le ballon rond. Brady était en admiration devant Drogba, avait remarqué Camara, et ses connaissances de la MLS étaient quand même pas mal. Ils avaient aussi discuté de tout ce qui entoure la vie d’un athlète professionnel.

« Je me souviens de l’avoir questionné sur sa façon de travailler, de lui avoir demandé s’il avait le droit de prendre l’initiative à certains moments d’un match même si son équipe allait mal. Tout ce dont il me parlait, je le revoyais hier. Il a pris le match en main et ça s’est passé exactement comme il l’a voulu. C’était franchement extraordinaire », s’émerveillait Camara.

Avant de prendre congé de Camara, Brady lui a dédicacé un ballon et lui a dit de lui donner un coup de fil la prochaine fois qu’il passait dans le coin de Boston. Camara a rangé ce souvenir de cette rencontre dans un placard sans lui accorder trop d’importance. Dimanche soir, commençant à réaliser la valeur de l’objet qu’il avait en sa possession, il l’a ressorti juste pour s’assurer qu’il ne l’avait pas égaré.

Mais la plume de Tom Brady fait remonter à la surface des souvenirs qui n’ont aujourd’hui pas de prix pour Hassoun Camara.

« Je crois que je vais le garder. J’ai déjà commencé à me renseigner pour le faire encadrer. »