MONTRÉAL – Sans nécessairement être aussi « imposant » qu’il s’était engagé à l’être au retour de deux matchs nuls sans éclat sur la route, l’Impact a livré le résultat espéré pour sa rentrée locale, samedi au Stade Saputo.

Sauvé par une solide performance de son gardien Evan Bush et par un petit miracle signé Daniel Lovitz en deuxième demie, le onze montréalais a défait le Crew de Columbus, meilleure équipe au classement de l’Association Est, par la marque de 1-0.

« Ça n’a pas été à mon goût, ce n’était pas assez, surtout en première demie, a reconnu Samuel Piette, qui avait été le premier à faire référence au changement de mentalité que devait opérer l’Impact devant ses partisans. Ça nous a pris du temps à se mettre dans le match, mais je pense que c’était normal. Le "switch" de mentalité, ça ne se fait pas d’un clique de doigt. On a été chanceux de revenir au vestiaire à 0-0, mais on a eu une chance en deuxième demie, on l’a pris et c’est ça le foot. On prend les trois points et on passe à autre chose. »

Harry Novillo a été le buteur de l’Impact. Titularisé sur le flanc gauche en remplacement d’Ignacio Piatti, le milieu de terrain français a ouvert son compte montréalais à la 55e minute en finalisant une belle action de Maxi Urruti, qui lui a servi une passe décisive après avoir contrecarré le plan de relance du défenseur Jonathan Mensah.

« Il fallait commencer à leur mettre la pression pour qu’ils puissent reculer et le meilleur moyen, c’était de finir les actions, a commenté Novillo après avoir vanté la contribution de son complice. C’est toujours bien de marquer. Le premier, c’est toujours le plus dur. J’espère que les autres vont suivre, mais le plus important pour moi, c’est que le groupe ramène trois points. »

« Je suis content pour lui parce que la première fois qu’on joue dans un stade, c’est très important de bien faire, a dit l’entraîneur-chef Rémi Garde au sujet du buteur du jour. Il a marqué, mais je sais qu’Harry peut en donner beaucoup plus à l’équipe. Aujourd’hui, ce n’était pas un match facile pour plusieurs raisons. Collectivement, on n’a pas été capable de garder le ballon dans le tiers offensif autant qu’on l’aurait souhaité. »

Lovitz a protégé la pleine récolte montréalaise en sauvant le précieux blanchissage à la 70e minute. Sur un coup de pied de coin qui venait de donner du fil à retordre à Bush, le défenseur est arrivé derrière son gardien et a mis une tête directement sur la barre transversale. Le ballon est sorti du bon côté et Bush, après s’être réorienté, a été capable de le boxer loin du danger.   

Béni sur la séquence, Bush a néanmoins eu un gros mot à dire dans la réussite de cette première opération à la maison. Le vétéran cerbère a réalisé cinq arrêts, les plus beaux sur des incursions dangereuses de Federico Higuain et Robinho sur les ailes en première demie, et a signé un troisième jeu blanc consécutif depuis la raclée de 7-1 encaissée à Kansas City le 30 mars.

« Les arrêts qu’Evan a faits ont eu une grande importance dans ce match, a noté Novillo. Ses arrêts sont équivalents à des buts, parce que c’est lui qui nous maintient dans le match. Avec des erreurs personnelles, je pense, qui nous ont amenés à concéder ces actions, Evan a fait ce qu’on connaît de lui. C’est lui aujourd’hui qui nous tient dans le match. »

Rentrée montréalaise réussie pour l'Impact

« Vers le milieu de la première demie, on a commencé à laisser un peu trop d’espace entre nos défenseurs centraux et nos latéraux, a observé Bush. Le Crew a lui-même provoqué cette situation en combinant bien avec ses ailiers et ses propres latéraux tandis que de notre côté, on a mis un peu de temps à s’ajuster. On a mieux su corriger le tir après en avoir parlé à la mi-temps. »

L’Impact a quant à lui envoyé sept tirs sur le filet de Zack Steffen après en avoir cadré seulement deux dans ses deux sorties précédentes.

« Ce que j’ai aimé chez mes joueurs, c’est qu’ils ont refusé la défaite aujourd’hui, s’est réjoui Garde. Ils ont résisté face à une très bonne équipe qui concède très peu de buts. Elle en marque très peu aussi, mais on a fait un match sérieux. Ce qu’on aurait pu mieux faire, c’est défendre avec un peu plus d’agressivité, un peu plus de coordination pour qu’on ait moins d’espace entre les uns et les autres. Pour ça, il aurait fallu un peu plus d’intensité dans nos courses défensives, mais j’en reviens au fait que quand on joue trois matchs de suite, c’est difficile. Quand on est à la maison, il faut aussi faire le jeu, donc ça demande beaucoup de fraîcheur, qu’on n’avait peut-être pas aujourd’hui. »

Il s’agissait d’une première victoire pour l’Impact depuis qu’il est privé des services de Piatti, qui a raté un quatrième match de suite en raison d’une blessure au genou. L’entraîneur-chef Rémi Garde a déjà annoncé que l’Argentin devait passer des examens médicaux approfondis en début de semaine.

« N’importe quelle équipe qui perd son meilleur joueur, son joueur désigné, risque d’en arracher un peu plus, a commenté Bush. Une grosse partie de notre attaque passe par [Piatti], c’est évident. Il est capable de déstabiliser une équipe à lui seul, ce qui a pour effet d’ouvrir le jeu pour tous ses coéquipiers. C’est fantastique d’aller chercher autant de points sans lui. Ça lui permet aussi de prendre son temps pour revenir quand il sera complètement remis de sa blessure. On est certainement prêt à lui faire une place dans le groupe, mais c’est bien de voir qu’on s’est bien débrouillé sans lui depuis trois matchs. »​